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mercredi, 11 mai 2016

Hier j'ai pris Duchamp...

Il y a des jours, comme hier, où l’absence des ogres se fait cruellement sentir.
Nous bavardions tranquillement, Manou et moi, quand on m’a prié instamment par voie de voix aiguë d’arriver fissa jusqu’aux toilettes.
Je suis arrivé, P’tite Sœur était assise sur le siège qui lui permet de ne pas passer directement dans le siphon des toilettes, assise à ses pieds, Merveille essayait de la faire lever.
P’tite Sœur s’est rassise et m’a dit « Papy, je fais caca ! »
Merveille m’a dit « Elle veut que tu lui racontes une histoire ! »
Merveille en avait marre de raconter et me refilait le bébé…
P’Tite Sœur a attrapé une pile de « Petit Ours Brun » et me l’a tendue.
Merveille a poussé un « ouf » de soulagement.
Que je vous dise, lectrices chéries, dans ces toilettes il va être de plus en plus délicat de faire ce pour quoi elles sont prévues.
Il y a quatre mini-bibliothèques autour du siège.
Une dévolue aux revues habituelles, on pourrait se croire chez un coiffeur ou un dentiste.
Une autre dévolue aux « San-Antonio » et autres « SAS » qui meublent les minutes qu’y passe l’Ours.
Une autre encore, dédiée aux « Géronimo Stilton » et autres « Cédric » qui aident Merveille à passer le temps.
Généralement celui qu’elle devrait passer à ranger ses jouets…
Une dernière enfin, petite mais en équilibre instable, qui comporte une pile d’une dizaine de « Petit Ours Brun » qui occupent P’tite Sœur quand elle a trouvé un pigeon pour les lui lire.
Me voici donc convié fermement à raconter à P’tite Sœur des histoires pendant que Merveille me passe les bouquins.
C’est là que je me suis dit qu’il fallait avoir une bonne dose d’inconscience pour être pédophile.
Se rendent pas compte, vraiment.
Sans doute parce qu’ils n’ont pas d’enfant à eux…
La dernière phrase du petit livre à peine entamée, P’tite Sœur me tend le suivant et m’enjoint « encore une histoire Papy ! »
Assis en tailleur devant le siège, à côté de Merveille, j’ai dû raconter la dizaine de « Petit Ours Brun ».
Eh bien je peux aujourd’hui vous le dire, lectrices chéries, « Petit Ours Brun » manque terriblement de suspense et l’histoire est un peu bêtasse.
C’est quand il m’a fallu me relever que les années se sont fait sentir.
Ça ne paraît pas mais à trois dans un endroit prévu pour une personne et encombré comme la place de l’Opéra un vendredi à dix-huit heures, eh bien la liberté de mouvement est sévèrement entravée.
Alors se relever quand on est assis en tailleur vous fait sentir que vous êtes moins jeune que Merveille…
En plus il faut essuyer la petite, dire à la grande qu’il faut quand même ranger tous les bouquins, rhabiller l’une, surveiller l’autre.
Heureusement, j’ai pu reprendre la conversation avec Manou avant de passer à table.
On a passé une bonne soirée malgré les douleurs pédestres de JJF.
Comme dit la lumière de mes jours – qui a eu des crampes cette nuit-  « c’était bien… »