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mardi, 10 décembre 2024

La blouse rose.

« Blouse rose » il y a moins de trois ans...

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Un jour elle m’a amené chez ses parents.
Il y avait son père sur le canapé, en train de lire.
C’est à peine s’il a levé la tête quand je l’ai salué.
Elle m’a tiré par la main jusqu’à la chambre qu’elle partageait auparavant avec une de ses sœurs et qui maintenant, selon ses dires était celle de ses deux sœurs.
Les deux autres sœurs n’étaient pas là, alors évidemment nous en avons profité pour nous embrasser…
Puis la porte a claqué.
Nous sommes sortis pour voir qui entrait.
Sa mère qu’elle embrassa et à qui elle me présenta.
J’ai serré la main d’une dame frisée, extrêmement mince.
Après une brève conversation, une autre fille est arrivée, petite, myope comme un taupe mais dotée d’yeux et de jambes absolument magnifiques.
On m’entraîna dans la chambre et commença une conversation dont je me suis senti totalement exclu.
Oh, bien sûr, celle qui m’avait amené était assise près de moi au bord d’un lit, me tenant la main histoire de dire « celui-là est à moi ».
La porte d’entrée a claqué de nouveau, j’entendis quelques mot et la porte de la chambre a laissé entrer un jeune fille, mignonne mais un peu plus en chair que les autres dont j’appris que c’était dû à des médicaments.
Elle accueillit avec circonspection le « copain » de sa grande sœur.
Pour tout dire, j’étais l’étranger qui risquait de lui enlever sa sœur…
Elle m’a regardé de travers.
Je l’ai regardée à la dérobée.
Je lui trouvais un côté un peu « voyoute », une allure « écolière rebelle » affublée d’une blouse rose et dont la rébellion se manifestait par la participation à un concours du moment dans l’école et qui consistait à porter la blouse la plus riche en taches d’encre et décorée curieusement par le remplacement des boutons manquants par des trombones, bien plus vite recousus que le bouton envolé.
Cette blouse, était dans mon souvenir différent du souvenir qu’en a la fille avec laquelle j’étais arrivé.
J’ai gardé le souvenir d’une blouse de nylon rose, pas très nette, tachée copieusement et retenue à la taille par une ceinture faite d’une espèce de chaîne constituée d’anneaux de plastique doré et de trombones…
La mode écolière du moment… 
La vie a continué, j’ai épousé la jeune fille avec qui j’étais arrivé.
La « petite sœur à la blouse rose » a épousé un jeune homme quelque temps plus tard.
La « petite sœur » est devenue une femme qui a fait deux fils qui sont un peu plus jeunes que l’Ours.
Ce sont des fêtes de fin d’année de plusieurs décennies qui ont pris fin hier.
Un crabe s’est invité il y a un an et demi sauf que le plat n’était pas lui mais la « petite sœur ».
Ce crabe a terminé son repas hier après-midi.
La lumière de mes jours est amputée de sa petite sœur.
Et je le suis du souvenir d’une gamine de moins de dix-sept ans affublée d’un blouse rose.
Totalement désemparé devant la femme de ma vie que je suis incapable de soulager de son chagrin.

samedi, 07 décembre 2024

La machine à explorer le temps.

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Contrairement à ce qu’il prétend ce n’est pas Herbert George Wells qui inventa « La machine à explorer le temps », c’est « La Poste » ! 
Vous savez quoi ?
Hier on a entendu sonner à la porte et nous n’attendions personne !
J’ai ouvert, et devinez qui j’ai vu !
Le facteur ! Oui, lui, un que je connais car il délivre parfois une lettre recommandée au lieu de se contenter de glisser dans la boîte l’avis où est cochée la case « Destinataire absent » alors que nous somme toujours là jusqu’à quinze heures au moins…
Alors que je le connais et qu’il me connaît, il a tenu à me montrer qu’il était bien « Préposé » et a exhibé la carte prouvant qu’il était fonctionnaire de « La Poste » car eux seuls ont le droit de proposer « Le Calendrier des Postes ».
Ça faisait des lustres, des vrais, des de cinq ans, que nous nous passions de ces calendriers, monuments à la gloire des chiots et des chatons.
Comme depuis toujours et peut-être même avant, on y trouve non seulement quel jour de l’année s’est levé ce matin mais aussi la carte de France, celle de l’Union Européenne.
Mieux, quelques recettes de cuisine, quelques renseignements utile tous les jours comme le fait que l’Amazone est le plus long fleuve du monde et que Madonna a chanté « Like a virgin » pensant peut-être que nous allons la croire…
Maintenant reste une question importante.
Mais où va-t-on accrocher ce foutu calendrier ?
Où le mettre pour être sûr que ça ne donne pas un « faux air » qui me ferait penser à la loge de la concierge de l’immeuble de mon enfance.
Rien qu’à regarder ce calendrier, j’ai l’impression que le couloir qui mène à la cuisine sent déjà le pipi de chat !
Peut-être que l’accrocher à l’intérieur des toilettes, sur la porte serait efficace.
En ayant l’espoir chevillé à l’âme, ne pouvant le voir que depuis le siège, ça peut nous rappeler pourquoi on est entré dans ce recoin et en ranimer la fonction…
Avant que le récit de l’achat ne devienne scatologique, je vais briser là, me contentant de me consoler en me disant que sur la foi des assertions du facteur, les fonds recueillis serviront à soulager quelque misère dans le pays…
Nous avons tout de même un mois pour trouver où accrocher ce calendrier…

mardi, 03 décembre 2024

On ne vit pas que de pain. Beaucoup de vain, aussi…

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La sécurité du réseau ferroviaire britannique contrôlée après le déraillement en Ecosse © AFP

C’est un commentateur d’Adrienne qui m’a donné le sujet de cette note.
C’était un commentaire sur
les tribulations d’Adrienne sur les voies ferrées françaises.
Il est vrai que depuis que le moderne « Yield management » autrement dit mais en français « gestion par objectifs » a frappé notre compagnie nationale, le côté « gestion » l’a largement emporté sur le côté « objectifs »…
Pour en revenir à ce qu’écrivait « Leodamgan », il posait ces questions : 
« En attendant, les Anglais renationalisent leurs chemins de fer. Pourquoi ? Se pourrait-il que le privé puisse ne pas marcher ? »
On peut dire que « le privé » marche très bien, mais pour un nombre très limité de citoyens.
Celui qui détient les actions.
Ce pauvre hère, pourtant plus gâté que le premier de ses clients, hurle à l’omniprésence de l’État quand il doit se plier à la règle commune surtout quand elle implique des obligations parfois coûteuses  mais il y fait appel quand ça ne va pas bien et obtient généralement satisfaction.
Nous avons tous hélas constaté que lorsque ça remarche bien, grâce aux sous du contribuable, donc, il hurle que l’État le dépouille à coups d’impôts.
Heureusement pour lui, l’État qu’il conspue alors a prévu suffisamment d’échappatoires pour lui permettre d’échapper à ces impôts qu’il se débrouille pour ne pas payer.
En foi de quoi, il apparaît régulièrement que selon que l’entreprise est puissante ou misérable, la même stratégie d’évitement est « l’optimisation fiscale » qui amène l’État à s’incliner ou devient de « l’évasion fiscale » passible des foudres de la loi.
Hélas, la foudre tombant rarement sur les paradis fiscaux astucieusement abrités dans des îles paradisiaques, l’évadé fiscal coule des jours heureux en bénéficiant du droit de continuer à gagner ses sous dans son pays d’origine.
Inutile de dire que si la même idée vient à l’esprit de l’épicier voisin, le risque est grand de travailler pour un quart pour le fisc et pour la moitié pour régler le redressement de l’épicier inattentif…
Nous devons tous participer au fonctionnement et à l’entretien de notre pays, c’est évident.
Mais qu’une entreprise nationale, vivant des subsides de l’État se mette à se comporter comme n’importe quelle entreprise de droit privé, a quelque chose de scandaleux.
D’autant qu’on ne remarque de ces entreprises nationales que « les avantages exorbitants et injustes dont bénéficient les fonctionnaires » comme celui de voir les salaires bloqués pendant une dizaine d’années, les heures supplémentaires non payées ou la part, parfois importante, du salaire perçue sous forme de primes qui ne compteront pour rien dans leur retraite.
Bref…

 

lundi, 25 novembre 2024

Devoir de Lakevio du Goût N°201

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Je cherchais un sujet de devoir quand j’ai repensé à une toile de Mark Keller.
Une toile qui amena aussitôt une question : Où était cette image, j’étais sûr de l’avoir rangée quelque part dans les quelques milliers de gigaoctet qui encombraient ma machine.
Et la voilà, je l’ai retrouvée.
Et je me demande encore que fait-elle, cette jeune femme ?
Qu’attend-elle ?
Qui attend-elle ?
Que pense-t-elle ?
Sort-elle du lit ?
Y va-telle ?
Bref, des tas de questions se pressent.
J’espère lire vos réponses lundi…

Non mais quelle cruche !
Il a été super gentil, super délicat.
Oh ça, il a été bien élevé, je ne me rappelle même plus comment il a amené la chose, après le repas au restaurant en face.
Le repas avait pourtant été léger et on n’avait pas bu autre chose que de l’eau.
Au départ, c’était plutôt « copain-copain » alors je l’ai invité à prendre un café chez moi.
Nous avons entamé une conversation qui portait sur je ne sais plus quel sujet.
Puis ça a traîné jusqu’à ce que soudain il sursaute « Mince ! Il n’y a plus de métro ! »
Se méfier du « copain-copain » avec quelqu’un de gentil et prévenant au premier abord.
Au départ on a l’impression rassurante d’être avec quelqu’un qui ne vous regarde pas comme une occasion à saisir.
Rassurée, donc, j’ai dit « tu ne peux pas prendre un taxi ? »
Son air embêté m’a renseignée tout de suite, il n’avait pas de sous et en plus ma proposition était idiote car je n’avais pas le téléphone.
Encore plus idiote que prévu j’ai proposé « tu veux dormir sur le pouf ? Mais attention, pas autre chose hein ! »
« Copain-copain, juré » a-t-il assuré.
J’ai passé une chemise de nuit virginale au col ras et descendant aux chevilles tandis qu’il retirait ses chaussures, posait sa chemise sur le dossier de la chaise et jetait son jean sur l’autre chaise.
Il s’est installé sur le pouf, le dos au mur après avoir jeté sur ses épaule le plaid qui couvrait le lit.
Nous avons encore conversé quelques minutes puis je l’ai entendu changer de position sur le pouf, il a soufflé quelques « ssshhh » tremblotants.
Il avait manifestement froid alors je lui ai dit « viens à côté de moi mais attention ! Pas touche ! »
J’étais bien, nos hanches l’une contre l’autre.
Il m’a dit « Bonne nuit » d’une voix un peu enrouée.
J’ai dit « À toi aussi » et je me suis tournée.
Les réflexes sont fait exprès pour annuler les prévisions, c’est bien connu.
Alors je me suis mise « en cuiller » contre lui.
Je n’aurais jamais dû me tourner pour un bisou qui a raté sa joue.
Ça m’aurait évité de sentir qu’il avait les lèvres douces et de vérifier qu’elles l’étaient vraiment.
Le jour s’est levé et c’est là que je me suis traitée d’idiote.
Comment ai-je pu me réveiller dans les bras de ce garçon, le laisser se livrer à des privautés qui en plus m’enchantaient ?
C’est bien simple, je ne l’ai pas vu arriver.
Quand il m’a dit « À demain ? » j’ai acquiescé avec joie.
En quelques jours j’ai découvert que non seulement il était dans mon lit et avait rempli le pouf de ses vêtements, mon étagère d’un rasoir et d’une brosse à dents.
Sans que j’y prenne garde il s’était installé dans ma vie ! 
Ce garçon avait « squatté » ma vie en douce !
Et là, ce soir je m’inquiète, il est en retard alors qu’il m’avait dit « Je te rejoins à la mais… Bon, chez toi. ».
S’il ne venait pas ? S’il ne passait que pour reprendre son rasoir et sa brosse à dents ?
Puis il a frappé à la porte et m’a tendu un bouquet d’anémones.
Que croyez vous qu’il advint ?
Une pensée un peu libertine m’a traversée « Ce fut un échange de fleur en somme… »

vendredi, 22 novembre 2024

201ème Devoir de Lakevio du Goût

Devoir de Lakevio du Goût_201.jpg

Je cherchais un sujet de devoir quand j’ai repensé à une toile de Mark Keller.
Une toile qui amena aussitôt une question : Où était cette image, j’étais sûr de l’avoir rangée quelque part dans les quelques milliers de gigaoctet qui encombraient ma machine.
Et la voilà, je l’ai retrouvée.
Et je me demande encore que fait-elle, cette jeune femme ?
Qu’attend-elle ?
Qui attend-elle ?
Que pense-t-elle ?
Sort-elle du lit ?
Y va-telle ?
Bref, des tas de questions se pressent.
J’espère lire vos réponses lundi…