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mercredi, 22 mars 2017

A la fac, sans m’embarquer j’ai fini sur Cythère.

De rien Mab

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Aujourd’hui nous sommes le 22 mars.
C’est un jour de commémoration pour nombre de personnes de ma génération.
C’est le jour où la gent estudiantine de l’Université de Paris s’est révoltée contre l’ordre établi.
C’est au cours de ce mois de mars que Mr Viansson-Ponté, rédacteur au Monde écrivait « La France s’ennuie ».
Ce qui prouve qu’on peut avoir fait ses études chez les Jésuites et manquer singulièrement de clairvoyance…
Un rouquin d’importation qui s’est calmé depuis avait lancé le mouvement.
En réalité, le motif en était extrêmement sérieux.
Le printemps se faisait jour et comme toujours suscitait ces mouvements hormonaux qui font le charme de la vie.
Las ! Les piaules des filles des « cités U » étaient interdites aux garçons et vice versa.
Une ségrégation sévère qui commençait en CP et ne finissait qu’à la fac poussait les unes et les autres à chercher des renseignements dans les parcs et jardins de Paris et ses environs.
La frustration croissant avec la longueur des journées, le besoin de voir de plus près ce qui se passait dans les piaules « d’en face » se fit tenace.
D’où l’idée de lancer un mouvement qui pouvait passer pour sérieux, genre « je lutte contre la guerre du Vietnam » ou « je défends la condition ouvrière ».
Ayant la chance d’habiter près de la fac de Jussieu, je n’étais soumis à l’interdiction que quand mes parents étaient à la maison.
C’était quand même chouette, le mari d’une blogueuse amie me parla, un jour de promenade, « des filles de Censier » avec une nuance de regret dans la voix.
Lui, c’était les brunes…
C’est à cette époque que je me suis demandé pourquoi les femmes se plaignaient d’être des « femme-objet ».
Moi qui ne demandais qu’à être un objet sexuel, je ne voyais pas du tout pourquoi elles s’en plaignaient.
Je l’ai su peu après, en allant visiter une usine de fabrication de bobinages pour la radio.
Accompagné alors par un type chargé de faire visiter l’usine pour montrer que l’industrie était un milieu séduisant, on m’a fait traverser un atelier où une cinquantaine de femmes bobinaient de petits fils sur de petits noyaux de ferrite.
Si vous saviez ce que j’ai entendu comme propositions graveleuses, lectrices chéries…
Quel enseignement m’a été proposé.
Si j’avais eu une complexion à rougir, j’aurais été écarlate d’un bout à l’autre de l’atelier.
C’est là que j’ai compris ce que pouvaient ressentir les femmes quand certains regards se posent sur elles.
L’impression d’être pris pour un godemiché avec une paire de godasses, un sex-toy qui marche sans pile, est finalement très désagréable…
Voilà ce que me dit ce 22 mars 2017…