Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 31 mars 2018

Chacun sa croix...

M… !!!
J’ai commis une horrible bévue hier.
Oui lectrices chéries ! J’ai fait ça !
Ça prouve que quand sont morts ceux qui ont pris soin de vous pendant toutes ces années où vous étiez petits, même si ce fut de façon étrange, ne surnagent à la lisière de votre entendement que quelques rares préceptes.
Bien sûr, ceux qui risquent de vous poser de réels problèmes sont présents.
Vous n’allez évidemment pas voler, encore moins tuer.
Pour ce qui est de juger ses parents ou ne pas mater la meuf de son voisin, je suis plus réservé.
Nous sommes tous pareils en la matière, sauf Jésus.
D’ailleurs on en parle encore aujourd’hui…
Au point que ce fameux « Noli me tangere » fait encore l’objet de nombreuses thèses.
Demandez à Mab, elle vous renseignera…
Parmi tous ces préceptes, certains hélas finissent par sortir de l’esprit.
Ainsi, dès que j’eus quitté mes Frères fondus pour entrer au lycée, le poisson étant déjà cher à l’époque pour « les travailleurs et les masses populaires », le vendredi était l’occasion pour ma mère de faire des économies.
Elle remplaçait la viande qu’elle trouvait trop chère par une omelette pas aussi jaune qu’elle aurait dû mais moins chère.
D’abord ma mère trouvait tout trop cher…
Quatre œufs pas trop gros, un quart de litre de lait et un kilo de pommes de terre suffisaient  à faire une omelette pour six.
Suffisait de manger « la soupe aux alphabets » avant et un entremet Francorusse après.
Le « Vendredi Saint » était ainsi scrupuleusement respecté.
Hélas, trois fois hélas, pour en revenir à ma bévue, il faut que je vous dise, lectrices chéries.
Parmi les milliards d’ukases promulgués par ma mère, j’en ai oublié un hier.
Pourtant beaucoup m’étaient restés en mémoire :
- Tu ne passeras pas par le passage Kracher.
Assorti de l’inévitable «  Surtout avec ta petite sœur, avec tous ces Arabes, on ne sait jamais ! » car il était évident pour ma mère que l’Arabe du XVIIIème passait son temps à enlever des petites Françaises pour les envoyer dans des bordels levantins.
- Tu n’iras pas au lycée en prenant le 85 Porte de Clignancourt !
Assorti de « tu le prends rue Hermel ou je te tue ! »
Car d’après ma mère même moi je n’étais pas à l’abri des entreprises de ces « Arabes » abhorrés par ma mère.
Bien d’autres directives étaient gravées « en dur » dans ma cervelle.
Hélas, une des plus importantes à ses yeux m’a échappé hier.
« Ne te coupe pas les ongles ! Se couper les ongles le Vendredi Saint, c’est couper du pain béni au diable ! »
Ouaip ! Hier matin, la salle de bains a servi de boulangerie diabolique…
Si ma mère avait été de ce monde, c’est moi qui aurais été dans le pétrin.