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jeudi, 15 novembre 2018

Un sot dans l'inconnu...

De rien...

anis flavigny.jpg

Je ne sais pas pourquoi je pense à ça, lectrices chéries.
Plutôt si, je sais.
Une histoire de cheminement de pensée.
Si, si, il arrive que mes pensées cheminent.
Plus exactement qu’elles m’échappent et volettent çà et là, de ci de là.
Un peu comme les papillons qui font ce qu’ils veulent.
Bref, mes pensées aussi font ce qu’elles veulent et ramènent quelques réminiscences de leurs tribulations dans une cervelle en « cafouillon ».
Ce matin donc, comme tous les matins, j’écoutais d’une oreille distraite la poignée de semi-conducteurs qui me ment sur l’état du monde.
Ce devait être la météo car j’entendis le mot « température ».
Et c’est là que mes pensées s’enfuirent sur un chemin de traverse et tirèrent le fil d’un souvenir où il était question de mercure.
Quand j’avais encore les deux genoux qui fonctionnaient, je n’allais pas toujours du côté du Sacré-Cœur.
Il y eut des dimanches où je suis parti dans l’autre sens, vers Saint-Ouen.
Non que j’y eusse beaucoup de relations mais c’était dans cette direction que je devais partir pour aller au « Marché aux Puces ».
Plus exactement au « Marché Malik ».
Ce marché était pour moi plein de merveilles !
Nombre ne m’intéressaient pas dont des parapluies pleins de cravates qui se fermaient dès le premier képi, de minuscules échoppes constituées d’un tabouret de bar sur lequel un démonstrateur vous prouvait grâce à un outil magique et une fiole de jaja quelconque que vous pouviez transformer n’importe quelle planche d’aggloméré en panneau de chêne massif, bref de petits métiers peu rentables.
Bien moins rentables me semblait-il que le jeu de bonneteau qu’à l’époque, plus répressive, on ne pouvait pratiquer qu’en étant capable de courir plus vite que les agents.
J’avais déjà trouvé dans l’une des boutiques de livres en piteux état un recueil de sonnets de Pétrarque et un « Manuel de l’Artificier » qui me fut confisqué au lycée et dont l’étude mal digérée conduisit au désastre oculaire qui me donna le regard de Jean-Paul Sartre.
Ce « Marché Malik » était surtout une mine de surplus de l’armée américaine,.
On y trouvait des instruments aussi étranges que des tubes cathodiques de radar et des instruments de navigation aérienne, le tout en tas informes où on pouvait fouiller.
C’était la boutique Tati de la bidouille.
C’est là qu’un dimanche, dans le caniveau qui courait devant cette une boutique, j’ai trouvé un jouet merveilleux et surtout gratuit.
Un jouet extrêmement lourd pour sa taille.
J’avais trouvé un « altimètre » ! Une véritable merveille que j’allais pouvoir démonter tranquillement à la maison.
J’ai réussi à démonter la chose.
Et la table s’est couverte de milliers de gouttelettes minuscules et « inramassables ».
J’ai mis un temps fou à mettre dans une boîte de bonbons « Anis de l’Abbaye de Flavigny » une bonne quantité de ce métal merveilleux.
Ma mère m’a dit « Mais c’est du vif argent ! »
Mon père m’a dit « C’est du mercure ! C’est un poison ! »
Alors je l’ai planqué et un jour j’ai failli mettre le feu parce que j’ai mis les deux bandes de laiton d’une pile dedans.
Encore une taloche…