dimanche, 05 mai 2019
La guerre des deux rosses
Heure-Bleue dormait encore mais à peine quand j’ai mis le pied par terre.
Je me suis levé d’une humeur badine et ai quasiment trépigné de joie en voyant le ciel bleu éclatant de Montmartre depuis la fenêtre de la cuisine.
Comme chaque matin, j’ai préparé les petits déjeuners.
- Minou…
- …
- Minouuuuuuuu !!!
- Hmmm ?
- Quelle heure est-il ?
- Huit heures et demi ma Mine…
- Tu me diras…
J’ai apporté son petit-déjeuner dans le salon et ai dit « À table ! »
Il y eut un moment de calme, nous avons écouté la radio.
Il y était question « d’habitat partagé ».
Après nous avoir entendu remarquer que c’était à peu près comme quand nous étions enfants et que nous passions jouer chez les voisins qui eux-mêmes s’entraidaient pour une chose ou une autre, j’ai craint que nous ne sombrassions dans le « c’était mieux avant » mais non.
Nous nous sommes contentés de constater que dans certaines villes de France la municipalité venait d’inventer le kibboutz ou le kolkhoze…
C’est après avoir éteint la radio que la compétition fut lancée.
Pendant que je rangeais la vaisselle, Heure-Bleue est allée dans la salle de bains.
Elle eut une remarque insidieuse.
« Tiens… Le tube de dentifrice est presque vide… »
Je n’ai rien dit.
La course fut lancée quand la lumière de mes jours conclut « on va voir qui sera obligé de jeter le tube vide et de mettre le tube neuf… Hé hé hé… »
Deux points sont acquis désormais.
L’humeur de la maison est, grâce au bleu du ciel, au beau fixe.
Et enfin, je sais que je vais gagner la compétition.
Elle changera le tube de dentifrice.
Et de bonne grâce car ce matin, je sais que je dois lui laver les cheveux.
Et comme je lui lave toujours les cheveux gentiment –sauf quand, à cause de la chaudière capricieuse je manque l’ébouillanter- elle n’a pas le cran d’exiger que je change le tube de dentifrice.
Elle est raisonnable mais si le changement nécessaire arrivait un jour où elle n’a pas besoin que je prenne soin d’elle, elle serait absolument féroce avec cette affaire de dentifrice…
Évidemment, pendant que j’écrivais cette note, le ciel s’est couvert de gris.
Mais trop tard ! On est joyeux !
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