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samedi, 12 août 2023

La muse erra tôt…

Eh ! C’est le weekend du 15 août, alors, hein…

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Ce matin je sifflotais en mon for intérieur quelques mesure du concerto pour violon en ré majeur de Beethoven.
Je dispose encore de la vieille version sur un « vinyle » RCA Victor, interprétée par Jascha Heifetz en 1959.
Ce disque m’avait été offert par mon père alors que j’étais encore gamin…
En « sifflottant in petto », ça m’est revenu comme un coup de pied en pleine figure.
J’étais en cinquième et nous avions encore une heure de cours de musique par semaine.
Le prof de musique cette année là était un vieux – tout le monde me paraissait vieux en ce temps-là – un vieux particulièrement grincheux qui nous répétait chaque semaine « J’ai raté mon prix du Conservatoire de Musique de Paris », il disait tous les mots, et finissait immanquablement par « Tout ça à cause de la crampe du pianiste qui m’a paralysé la main droite… ».
Ce jour là, il demanda à nombre d’entre nous ce que nous écoutions et ce que nous aimions particulièrement.
Il reniflait de dédain quand l’un ou l’autre parlait des Beatles ou pire, de Johnny Halliday.
Il y avait évidemment quelques copains qui, forts de leurs cours de piano ou de violon citaient des compositeurs ou des œuvres dont nul n’avait entendu parler à l’exception du prof et d’eux.
Bref, des « fayots »…
Quand vint mon tour, je lui parlai du disque offert il y a peu par mon père, « J’aime le concerto en ré majeur de Ludwig van Beethoven avec Jascha Heifetz sous la direction de Charles Munch » !
Fier d’avoir tout retenu je ne me sentais plus pisser comme disaient tous ces traîtres que je prenais pour des copains…
Las, ce fut la douche froide, que dis-je froide… Glacée !!!
Pourquoi ?
Parce que ce c… de prof lâcha plein de mépris « C’est le type même du concerto mauvais ! »
J’ai osé lui demander « Mais pourquoi ? » parce que quand même, mon père que je ne prenais pas encore pour un imbécile, n’était pas un ignare en matière artistique.
Il se contenta de hausser les épaules, renifla de mépris et passa au suivant qu’à ma grande satisfaction il noya sous les sarcasmes à propos de « la France submergée par un « tuiiiste imbécile et des « yé-yé » tout aussi imbéciles ».
Voilà où mènent quelques mesures de ce concerto qui me revient en mémoire régulièrement quand je cherche quelque chose à vous dire.