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lundi, 18 mars 2024

Devoir de Lakevio du Goût No 188

Devoir de Lakevio du Goût_188.jpg

Pourquoi cette salle est-elle si déserte ?
Que s’est-il passé au château de Stokesay ?
Pourtant, on dirait bien qu’il y a peu quelqu’un était dans cette salle, il a laissé des saletés par terre.
Que s’est-il passé ?
J’ai peut-être une idée, mais vous ?
On verra bien lundi si vous avez une idée de ce qui est arrivé…

Ce matin-là, je regardai la cheminée éteinte et froide.
Je me demandai comment j’allais pouvoir débarrasser ces tombereaux  de cendre quand un minuscule escargot glissa le long d’un chenet.
Je le pris délicatement entre le pouce et l’index et le retournai.
Le gastéropode semblait encore bien vivant et je me demandais comment il avait pu survivre.
Parce que, mine de rien, la braise et l’escargot ne font pas bon ménage...
Il était habillé d’une jolie coquille jaune, une de ces coquilles qui sont soulignées d’un trait brun tout du long.
Cette magnifique illustration du « conchoïde de Nicomède » me tracassa néanmoins.
Comment avait pu survivre la bestiole dans cet enfer ?
Je l’ai posée sur le pas de la porte pour lui rendre la liberté et l’oubliai.
Mon dernier geste fut de passer doucement le bout l’index sur le haut de la coquille.
C’est là que j’ai senti une modification de la sensation du toucher.
Alors que j’avais posé l’index sur une surface dure et légèrement striée, ladite surface s’était muée en une surface douce et unie, légèrement veloutée, un peu comme une pêche.
« L’escargot » n’en était plus un !
Il grandissait démesurément, enfin, démesurément…
Il atteignait la taille d’un être humain.
Je me suis éloigné prudemment tandis que je voyais devant moi un corps parfait.
Une jolie, très jolie femme aux traits vaguement grecs me regardait avec une gourmandise dont je ne suis pas sûr qu’il s’agît d’affection.
Elle se mit à parler en grec ancien, un souvenir scolaire me revint qui me poussa à fuir.
« Tu ne m’échapperas pas ! » Voilà ce qu’elle disait !
Elle se lança à ma poursuite en riant de bon cœur ce qui m’inquiéta encore plus. 
Près de la porte qui eût dû me permettre de lui échapper, elle bondit et me fit choir.
Elle referma sur moi ses bras, qu’elle avait fort doux.
Elle me sourit gentiment, approcha sa bouche de mon visage, j’entrouvris les lèvres, attendant un baiser qui promettait d’être inoubliable.
Elle glissa les lèvres vers mon cou. Je sentis le bout de sa langue me chatouiller puis ses lèvres se poser.
Elle ouvrit la bouche, j’étais plein d’espoir quand je sentis ses dents.
Puis il y eut ce gargouillis et cette impression de chute.
J’eus à peine le temps de penser « M… Une lamie ! La s… ! »