mardi, 01 mai 2007
C'est la fête du travail...
Ce matin, il est tôt, il fait beau, même les quelques écharpes de brume dans le ciel parisien n'arrivent pas à me pourrir la matinée. C'est le 1er mai et, quoique peu enclin à la nostalgie, en écoutant le programme des manifestations "incontournables", je ne peux m'empêcher de penser aux Fêtes du Travail de mon enfance. D'abord, même quand il pleuvait, il faisait beau alors que j'ai l'impression en regardant le ciel aujourd'hui que c'est comme dans les romans de Simenon, même s'il fait beau, il fait gris. Ensuite, il y avait le rassemblement près de la place de la République, qui commençait assez tôt. Je n'habitais pas loin et voir arriver les ouvriers de Renault, venus manifester pacifiquement avec des écrous de 22 plein les poches me mettait dans une ambiance d'attente, vous savez bien, ces moments où l'on attend quelque chose sans trop savoir quoi mais en pressentant que c'est quelque chose d'important.
En fait, il s'agissait toujours du même film, les écrous de 22 volaient vers les flics, et ces derniers, à coup de pélerine et de matraque repoussaient l'assaut des "travailleurs en colère maltraités par une police au service des puissants"...
Le politiquement correct n'ayant pas encore frappé, les slogans étaient sans ambiguité - "Machin, au poteau !", "étripons les patrons" et autres " le peuple aura ta peau ! " - rien à voir avec nos syndicats normands d'aujourd'hui, "on peut pas dire", "ptêt' ben", "faut voir", façon délicate d'annoncer des négociations délicates sur l'air de "on est en train de vivre une grande avancée, le patronat est sur le point de céder en finançant la vaseline" alors que tout le monde sait que ça va finir par être lubrifié avec une poignée de sable...
Même Brigitte Jeanperrin de nous expliquer que "le code du travail souffre d'un excès de protection" alors que J.M.Sylvestre (vous vous demandiez quand j'allais en parler, hein ? Avouez !) lui-même, poussé sans doute par le temps printanier de ce matin du 1er mai, se sentait la veine écologique, quasiment l'anévrisme social, au point de demander que la loi du marché, habituellement sacro-sainte pour lui, soit régulée pour être écolo-compatible.
Bref, la simplicité a parfois du bon, elle permet aux esprits simples comme le mien de se placer clairement sur l'échiquier social. Le patron est un type odieux avec un cigare, un huit-reflets et des pompes vernies (surtout maintenant que je ne suis plus à mon compte), tandis que le travailleur, masse populaire à lui tout seul, est le mec bien, celui qui jette des boulons sur les flics (vils suppôts du capitalisme).
J'entends en ce moment même Xavier Darcos qui cause dans mon poste. Ce chantre du modernisme est lancé dans une diatribe contre Mai 68 de laquelle il ressort que le fin du fin en matière de modernisme scolaire c'est le pensionnat de Chavagne. Des fois ils me font peur...
Voilà.
08:40 | Commentaires (8)
Commentaires
Il ne faudrait pas beaucoup de boulons pour dégommer le nain de son estrade...
Écrit par : heure-bleue | mardi, 01 mai 2007
Ils ne te font peur que des fois !!! Son idole a aussi fustigé mai 68, époque qui selon lui, est la cause de la décadence Française, lui qui n'a pas hésité à vendre son appartement de Neuilly, pour se loger à nos frais au ministère de l'intérieur.
Lui qui cherche à tout prix,à s'absoudre de la politique pratiquée pendant 5 ans, par ceux qui forment sa "vitrine" électorale! Ce n'est pas ce qui va le grandir chez certains électeurs.
Pour moi aussi le 1er mai est une journée mémorable de ma jeunesse et de mon adolescence. je me soiuviens de mon premier défilé en 45. Même pas 14 ans, avec le foulard rouge ! Bondiou, je crois que je faisais 10cm de plus ce jour là !!
Bonne journée à vous deux !
Écrit par : patriarch | mardi, 01 mai 2007
1er mai 2002... première manif des mézados, à l'entre-deux tours de tous les dangers.
1er mai 1962, leur grand-père (mon papa) faisait partie des ouvriers de chez Renault avec boulons de 22 - pense, il travaillait au magasin!
Écrit par : M'ados | mardi, 01 mai 2007
vas donc lire ça:
http://michelonfray.blogs.nouvelobs.com/archive/2007/04/03/le-cerveau-d-un-homme-de-droite.html
PS: t'es 'achement productif en ce moment...
Écrit par : bérangère | mardi, 01 mai 2007
que tous le jours redeviennent des jours de lutte joyeuse!
Écrit par : passagère | mardi, 01 mai 2007
Faudra-t-il attendre une prise de conscience douloureuse pour se retrouver dans la rue? Qu'aurons nous dans les poches pour nous défendre face à ces robocops super équipés? Plus personne ne dit rien des absurdités dites par de soi-disant journalistes économistes de droite. La télé a laminé les esprits, beaucoup se sont laissés hypnotisés . Je sais , je suis simpliste, mais "du pain et des jeux" est toujours d'actualité. Bon on ne va pas continuer à se tordre les mains. Il faut agir: prendre des responsabilités au sein d'associations, de syndicats, devenir orateurs, éducateurs, ne plus rester chez soi, avoir une parole libre...je vais trop loin là?
Écrit par : marie | mercredi, 02 mai 2007
Avec mon grand-père, au 1er mai, on allait cueillir le brin de muguet pour ma grand-mère, il me parlait du Front Populaire, puis, direction la ville en solex pour la manif’. Aujourd’hui, plus de boulons de 22 dans les poches, non, des blogs, des notes, des comms… c'est pas forcement pacifique, non plus…
Écrit par : ralbol | mercredi, 02 mai 2007
Les syndicats sont lamentables.
Aucun commentaire de qui que ce soit durant cette campagne !
Je crois rêver.
j'en finis par regretter Krasuky, Séguy...et les autres.
Au moins on se marrait.
Écrit par : Maky | samedi, 05 mai 2007
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