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mardi, 05 juillet 2016

Le clafoutis aux bigorneaux.

Pourquoi donc Heure-Bleue avait-elle fourché de la langue à propos de bigarreaux l’autre jour ?
Eh bien parce qu’avec les poireaux à un bras il lui était venu une idée de clafoutis.
En habitué des promesses de Gascon, j’avais inconsidérément promis à ma moins ardente et plus du tout houri de lui faire…
Un clafoutis.
Elle a vu, place de la Bourse, un marché qui n’est plus des valeurs et dont la corbeille regorge de fruits et non d’actions.
Et sur ce marché des cerises.
- Minou ! Tu m’as dis que tu me ferais un clafoutis !
- Ahem…
Ai-je dit « faux-derchement » tout en demandant au marchand des cerises.
Heure-Bleue a ajouté :
- Une livre, s’il vous plaît.
Puis
- C’est pour me faire un clafoutis !
Sans doute pour faire fondre sur moi l’opprobre qui sied au mec malhonnête au cas où je ne m’exécuterais pas dès le lendemain matin.
Le marchand, très marchand a dit :
- Prenez plutôt celles là, mettez les au frigo car elle sont très bonnes mais assez mûres.
Il a pesé, fait une remise de 70%  et ajouté une énorme poignée de cerises après avoir imprimé le ticket.
J’ai goûté les cerises, elles étaient délicieuses.
C’est en revenant à la maison qu’Heure-Bleue m’a dit :
- Ma marque préférée, c’est les « bigorneaux » elle sont moins sucrées…
Je me suis attelé dès potron-minet, c’est à dire vers onze heures car le potron-minet du retraité n’est pas celui de l’éboueur, à ce clafoutis.
Le plus exceptionnel de l’affaire c’est que j’ai réussi à dénoyauter plus d’une livre de cerises sans m’envoyer une seule goutte de jus de cerise sur ma chemise bleu clair.
Et puis j’ai fait ce clafoutis.
Aux dires même de ma moitié « c’était une tuerie ».
Le problème, comme dans toutes les choses censément bonnes pour nous, ce sont les effets secondaires voire pervers.
Ce clafoutis, riche de plus d’une livre de cerises bien mûres dénoyautées, de deux œufs auxquels furent ajoutés deux jaunes d’œuf, de vanille, de sucre, un quart de litre de lait entier et d’une giclée de rhum aurait été parfait pour la famille entière.
Notre famille est composée d’une belle-mère, une mère, un père, un fils, une belle-fille, Merveille et P’tite Sœur, tout ce monde doté d’un appétit de Biafrais de 1968.
Hélas, trois fois hélas, nous n’étions que deux.
Nous avons tenté d’être raisonnables, ça n’a pas marché.
A peine un peu au début.
- Juste un petit bout, Minou, s’il te plaît…
- J’en prends un aussi.
Habituellement je ne prends pas de dessert mais là…
De petit bout en petite part et de petite part en petit morceau et « on va pas laisser ça quand même il n’en reste qu’une part on partage », le clafoutis fut englouti.
Début de la dégustation à douze heures trente.
Lavage de la tôle à quatorze heures trente.
Entre les deux, environ treize cents grammes de gâteau ont disparu.
Assez étonnamment, la balance, contrairement à nous, est restée sage.
On en a déduit que le clafoutis est super diététique.
Je me suis préparé sans le vouloir des matinées industrieuses…