Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 20 juillet 2016

Un dernier ver pour la route...

Heure-Bleue m’a demandé :
- Mais qui a récupéré la machine à coudre de « ta mère… » ?
Je n’en savais rien.
J’ai appelé ma petite sœur qui a dit :
- C’est pas moi ! Je suis sûre que c’est A. !
J’ai appelé ma grande sœur qui a dit :
- Hé bé non, c’est pas moi ! »
Alors j’ai appelé sœur cadette qui m’a dit :
- C’est moi, mais au fait, c’est toi qui as le portrait du grand-père peint par papa ?
- Ben non, il a disparu du mur avant la mort de maman…
Nous avons fait le tour de toutes ces choses qui passent des murs et des tiroirs des parents aux murs et aux tiroirs des enfants puis j’ai raccroché.
J’ai appelé ma grande sœur, c’est « la conservatrice en chef » des archives familiales.
Elle sait tout des dates de naissance, des morts, des liens entre cousins, cousines, oncles, tantes et grands-parents du côté maternel.
Ma grande sœur est le livre d’Histoire de la famille de ma mère.
Témoin des cahots du couple de mon père et de ma mère, de leur mariage au moment où mes petites sœurs et moi sommes entrés à l’école.
Et que m’a dit ma grande sœur ?
Eh bien, lectrices chéries, elle a commencé à mettre dans des enveloppes les choses qui concernent chacun de nous.
J’ai ainsi appris plein de choses, que j’allais recevoir une photo de ma mère enceinte de son fils préféré.
Qu’il y avait des photos de votre serviteur chez les fondus, quand il avait encore deux yeux.
Et même deux cahiers de l'époque où j'étais chez les Frères.
Je suis plus inquiet, là.
Je sais que j’écrivais à la plume et qu’à l’époque je faisais des taches.
Et ces taches me valaient des lignes par paquet de cent...
Mais bon, je verrai bien.
Ce n’est pas la première fois que ma grande sœur me parle de photos qu’elle m’envoie incessamment.
Un « incessamment » qui dure déjà depuis quelques années.
Ma grande sœur n’est plus la jeune fille qui, en 1957, rêvait de promenades solitaires vers le Sacré-Cœur.
Promenades qu’elle ne pouvait faire qu’en me prenant par la main, ma mère veillant jalousement à ce qu’aucune camaraderie ne puisse se transformer en affection.
Ma grande sœur est née peu avant la mort de son père, en 1942.
Elle est dans un état satisfaisant au point que je me dis qu’il est bien possible qu’elle doive poser sur ma tombe cette enveloppe…