Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 11 août 2016

A propos de tartine...

Et pour ce qui est de tartiner, lectrices chéries…
Bref…
Un voile de calme s’étendit hier sur la maison tandis que dans la lumière du soir le silence n’était troublé que par le passage d’un train de temps à autre.
Comme il m’arrive parfois quand l’atmosphère s’y prête, une sorte de « vague à l’âme » m’étreignit.
Ça ne s’était pas produit depuis mes dix-sept ans, je crois.
Vous savez bien, lectrices chéries, ce genre de « vague à l’âme » qui saisit l’adolescent qui ne sait pas pourquoi il ressent cette impression de manque ni ce qui lui manque, même s’il en a une vague idée.
Enfin, ça saisit surtout l’adolescent lycéen parce que les autres adolescents n’ont pas le temps, ils doivent gagner leur pitance, eux.
Je suis sûr que vous savez…
Je me suis arrêté devant mon écran et, saisi d’une étrange tendance à philosopher, j’ai réfléchi un peu à ce qui m’arrivait soudain.
Il était tard, Heure-Bleue et moi avions terminé notre dîner.
Après avoir débarrassé la table et hésité devant un Télérama désespérément vide, nous avions entamé un paquet de gâteaux au chocolat.
Le truc qu’on attrape machinalement dans la gondole en passant dans l’allée qu’on devrait absolument éviter.
Le machin pas cher mais qui ne vaut pas plus…
Nous avons tout bouffé.
Plus exactement, j’ai quasiment tout bouffé.
C’est ça qui m’a donné le « vague à l’âme ».
Si j’avais su plus tôt que pour avoir le cœur d’un gamin de dix-sept ans il n’en coûtait que 1,45 €…
Mais bon, ,je sais bien qu’en réalité c’est bien plus mauvais pour le foie et le pancréas que pour le cœur.
Mais quand même, grâce à cette vague nausée, j’ai vu passer devant mes yeux des visages que je pensais oubliés depuis longtemps.
Tous pâles.
Tous encadrés de cheveux châtains ou roux.
Tous éclairés par des yeux clairs.
Tous m’avaient serré la poitrine.
Tous m’avaient causé cette sensation de ventre qui se liquéfie.
Tous m’avaient enfermé le cœur dans un étau.
Tous m’avaient empli de cette sensation d’envie insatisfaite bien qu’à portée de l’âme.
Tous m’avaient fait trembler de ce désir dont on ne sait s’il est réel ou fantasmé.
La routine, quoi…
Maintenant je le sais, ce sont ces foutus gâteaux au chocolat de mince qui me pourrissent la digestion.
Au départ, ça fait un peu pareil  que quand on est amoureux et qu’on a dix-sept ans.
Après, on se rend compte qu’on a plus de soixante piges et que ça fait un peu pareil que quand on a trop mangé.
Bon, en fait ces gâteaux, ça fait pas du « vague à l’âme ».
Ça fait juste mal au cœur...