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vendredi, 12 août 2016

L’avis est un long fleuve tranquille…

Vous connaissez sûrement cette expression qui se jette dans les campagnes quand on ne veut pas se mouiller « Ah… Ça… Dame… »
Oui, avec tous ces points de suspension.
Quand on vous raconte une querelle ou la rumeur qui veut que la femme du boucher a préféré le mari de la coiffeuse aux euphorisants de la pharmacie pour se remonter le moral.
Il y a toujours le moment où vous entendez « alors, hein ? Qu’est-ce que vous dites de ça ? Hmmm ? »
À part « Ah… Ça… Dame… », vous ne pouvez rien dire.
Eh bien hier, lectrices chéries, alors que nous traînions dans « la ville d’à côté », nous nous sommes arrêtés à la terrasse d’un café agréable, au bord d’une petite place toute ronde avec un massif au milieu.
D’autant plus agréable que pas une voiture ne passait.
Heure-Bleue, Manou et moi papotions.
Un moment, je me suis rendu au comptoir.
Le mastroquet écoutait un client, son pilier habituel je suppose, d’un air distrait en essuyant ses verres.
Le client lui dit je ne sais quoi qui finit par « Alors tu comprends hein… Qu’est-ce que t’aurais fait à ma place ? Hein ? »
Et là, le bistrotier, dans un élan superbe de la version masculine du « parler fille » lui jette « Ouais… Avant… mais là, après... Maintenant… »
Oui, avec tous ces points de suspension.
Même moi qui vis depuis longtemps avec Heure-Bleue je suis resté soufflé devant cette technique de l’évitement,  de la précision.
Ah ! Ce « Oui mais non » de « parler fille » traduit en mastroquet !
Je dois dire que j’ai été ébloui par cette version du campagnard « Ah… Ça… Dame… ».
Parce que quand même, ça me laisse rêveur ce « Ouais… Avant… mais là, après... Maintenant… ».
Franchement, je n’aurais pas osé.
Et pourtant, dès qu’il s’agit d’éviter de se mouiller dans des histoires de fringues ou de sac à main, je suis plutôt bon...