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jeudi, 02 février 2017

L'ire régulière...

Hier je suis allé tout seul à Paris car Heure-Bleue avait trop mal aux pieds et au dos pour m’accompagner chez « mon éreinteur ».
Ce fut une épopée.
La lumière de mes jours avait insisté pour que je partisse tôt et évitasse le métro.
Non que j’y répugnasse mais d’après elle les risques d’arrêts pour cause d’alertes au « colis suspect » allaient conduire à être en retard au rendez-vous.
Le 29 donc je pris, de Saint Lazare à la mairie du XIIème, près de l’hôpital où je me rendais.
L’aller fut émaillé des incidents habituels de la circulation dans les rues étroites du Marais, avec un arrêt long, demande du chauffeur de descendre pour aller à un autre arrêt, puis rappel par le chauffeur pour cause de reprise du trafic.
Puis, arrivés près de la Bastille, fin de service du chauffeur.
Et c’est là que je me suis amusé, mon tempérament d’emmerdeur qui n’aime pas les gens pas aimables.
A l’arrêt suivant la Bastille, alors que j’étais près de la porte centrale, je me suis effacé pour laisser monter une jeune femme.
Elle passa sans même dire « merci » et s’assit sur la rangée proche de la porte.
Le chauffeur appuya sur le bouton qui fait dire au haut-parleur « Dans le bus, je monte, je valide » et démarra.
Quelques secondes plus tard il appuya sur le bouton « nous vous rappelons que l’on doit monter par la porte avant du bus ».
J’ai regardé la miss.
Le chauffeur réitéra le message.
J’ai re-regardé la femme.
Elle m’a dit d’un ton pas aimable « kessta toi ? »
Le plus civilement du monde j’ai juste répondu « Oh, moi je n’ai rien, mais je connais le chauffeur, il repère ceux qui montent sans valider et il appelle les contrôleurs, alors moi… hein… »
Elle s’est précipitée pour descendre à l’arrêt suivant.
Je me suis félicité d’avoir pourri le voyage de cette pétasse mal élevée.
Il faut peu de chose pour égayer une journée…
A part ça, l’éreinteur m’a trouvé en forme.
Ah si ! Au retour j’ai vu ce qu’était le racisme ordinaire quand il est retenu par une forte dose de bienséance.
Je suis remonté dans le 29 pour le retour et me suis assis à côté d’un Noir.
Un Noir normal quoi, pas un juif ni un Blanc.
Le voyageur qui me faisait face s’est levé pour descendre alors j’ai pris sa place.
Le Noir m’a regardé, un peu surpris.
J’ai dit « Non, non, ce n’est pas vous, c’est juste pour être dans le bon sens. »
Il m’a souri et a repris l’observation du paysage par la fenêtre.
Une dame est montée, jeune, bien mise et s’est assise à côté de lui mais en se serrant si près de l’allée qu’on aurait pu asseoir un gosse entre les deux.
Elle serrait son sac fermement comme si son voisin allait, au hasard d’un cahot, s’en saisir et le voler.
Quand il est descendu, elle s’est normalement assise et son air méfiant l’a quittée.
Pas pour autant souriante…