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mercredi, 12 avril 2017

L’occis mort est un pléonasme…

Bon, d’accord Mab, ne dis rien, mais c’était quand même pour toi.
Je suis seul…
Au début je me suis dit que c’était vachement bien.
C’est vrai que c’est bien.
Mais c’est surtout long…
Je me demande si l’idée de rester seul à la maison était si bonne que ça.
Hier je ne suis pas allé à Paris, j’avais des choses à faire, genre étendre le linge lavé par la machine.
Il est évident que passer une semaine à regarder pousser l’herbe n’était pas enthousiasmant.
Surtout quand on a des éponges habituées à respirer des gaz d’échappement quand on est dans la rue.
Les trajets en métro, c’est autre chose, ils me sont interdits quand la lumière de mes jours est avec moi.
Quand elle n’est pas là, j’en profite.
Hélas, ce n’est pas très bon non plus.
Respirer un air qui a été pété six fois au bas mot dans un wagon bondé n’est pas tellement mieux.
Alors dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, je partirai.
À Paris.
Enfin, l’aube, n’exagérons pas non plus, pas tout de suite, vers onze heures et demie.
J’irai rue des Petites Ecuries.
Je ne suis pas sûr d’y déjeuner d’un döner.
J’ai quelques souvenirs du coin, je suis sûr qu’il y a encore un café qui fait des « voltigeurs ».
Comment, lectrices chéries ! Vous ne savez pas ce qu’est un « voltigeur » ?
Vous savez je suppose ce qu’est un « croque-madame », ce « croque-monsieur » sur lequel on pose un « œuf miroir ».
Eh bien, un « voltigeur » est mieux encore.
Imaginer une tranche de pain de campagne, tout frais et croustillant que vous faites « toaster ».
Vous y déposez le jambon et le fromage puis, quand tout est parfaitement doré au grill, vous ajoutez un ou deux « œufs miroir », des rondelles de tomate, un petit peu de salade, vous poivrez et vous dégustez.
Ça n’a pas ce côté « vite jeté » du « croque madame » habituel, souvent trop détrempé ou carrément trop cuit.
Comme c’est plus cher, le mastroquet hésite à vous coller un œuf merdique, moitié desséché par un séjour trop long sous le grill.
Je me prépare donc une journée super chouette.
Pour ce que je me rappelle du coin, il y a un bistrot quoi fait ça très bien à l’angle de la rue des Petites Ecuries et de la rue Martel.
J’y ai mangé justement de ces délicieux « voltigeurs ».
Peut-être pas aussi réussis que ceux du tabac de l’angle de la rue de la Jonquière et de la rue Sauffroy, tabac qui s’appelle justement « Le Voltigeur ».
Mais bon, j’ai plus d’attirance pour la rue des Petites Ecuries que pour la rue de la Jonquière.
Et puis, quand j’aurais déjeuné, je pourrai partir sans me préoccuper de quoi que ce soit, mes souliers connaissent parfaitement le chemin qui mène au « Bistrot Vivienne » et ils m’y emmèneront tous seuls.
Vous verrez, lectrices chéries, je rentrerai à la maison et ferai mon travail de mise en ordre sans qu’il soit besoin de me surveiller.
En plus de quatre décennies, j’ai appris à donner l’illusion de l’ordre.
Bon, comme dit la lumière de mes jours, qui ne manquera pas de me le servir, « Avec toi, si les coins veulent être servis, il faut qu’ils s’approchent du balai… »
Mais ce sera une chouette journée, vous verrez.