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jeudi, 11 mai 2017

Astérisques et périls…

De rien Mab, de rien…
Mardi, comme vous l’a dit Heure-Bleue, nous sommes passés au Bon Marché chercher un truc pour elle.
La journée avait mal commencé.
Que je vous dise, lectrices chéries, tous les dangers qu’il y a à jouer comme si toutes les articulations avaient l’âge du gosse qui habite mon crâne.
À la jouer Serge Lifar en mettant mes chaussettes, je me suis tordu le dos.
Depuis, la lumière de mes jours se fout de moi alors que, comme elle dit quand elle a mal, « je ne suis qu’un bloc de souffrance »…
Après avoir trouvé ce pour quoi nous étions venus, nous sommes passés à la librairie et c’est là qu’on a constaté que le Bon Marché s’est transformé en agent immobilier et loue sa surface à des marques au lieu d’acheter leurs produits et tenter de les vendre.
Le « schmattès » étant nettement plus rentable que le livre, fut-il d’art nous avons « bégueuricané » sur la diminution de la surface culturelle au profit de la surface fripière.
On a quand même profité de ce passage pour acheter deux bouquins puis nous sommes descendus et avons passé un moment assis au café au dessus de La Grande Épicerie en buvant tranquillement un express.
Enfin, un « déca » pour la lumière de mes jours et « un serré » pour votre serviteur.
Puis nous avons eu l’idée toute bête de trouver des tomates que je préparerai avec du basilic et de la mozzarella et qui seraient suivies de jambon et de pâtes.
Mais il y a tant de choses dans cette boutique…
Alors j’ai suivi Heure-Bleue dans les allées.
Elle a enfin repéré les asperges qu’elle cherchait vainement depuis son retour de la campagne.
Elle s’est penchée pour en regarder le prix.
Je l’ai prestement retenue avant qu’elle ne s’effondrât sur le sol, assommée par ce qu’elle avait lu sur l’étiquette tandis que je n’ai eu qu’un bref étourdissement en me demandant quel est le couillon qui a prétendu que l’inflation avait disparu.
Nous remettant tant bien que mal du choc, nous avons continué les courses et « ma Mine » a trouvé une sauce tomate prête à lui trouer l’estomac.
Nous sommes ensuite revenus à la maison tranquillement et, pour que la lumière de mes jours puisse apprécier la sauce tomate, j’ai préparé les spaghetti.
Pendant que la sauce chauffait doucement au bain marie, la montre posée devant moi, j’ai coupé les tomates en lamelles ainsi que la mozzarella et j’ai parsemé le tout de feuilles de basilic.
Le tout fut arrosé d’un filet d’huile d’olive italienne.
Les spaghetti furent prestement retirés du feu et égouttés.
J’y ai ajouté la sauce tomate.
Et c’est après le hors d’œuvre frais que la fourberie de la lumière de mes jours a éclaté au grand jour.
Elle a commencé par agripper les rondelles de mozzarella comme si c’était son porte-monnaie.
Le pire était à venir.
Comme disait Victor, oui lui, le seul le grand « Le soir tombait ; la lutte était ardente et noire »
Bref, j’ai eu un mal fou à arracher trois spaghetti à Heure-Bleue.
Présenter à Heure-Bleue des spaghetti correctement cuits avec une sauce à la viande bien faite, c’est tenter le diable.
Elle sécha la gamelle, toute la gamelle, pendant que mon estomac s’époumonait, criant « Famine ! Famine ! »
Pour une fois, ce n’est pas sur moi que la balance s’est vengée hier.
Il reste un semblant de justice en ce bas monde…