Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 13 juin 2017

La faim d'un monde...

Hier fut une longue suite de plantages.
Il y a des jours comme ça, où rien de grave ne se produit mais où tout ce que vous entreprenez déconne.
Déjà, dès le matin, enfin en fin de matinée, faire le lit « en grand » fut une entreprise étrange.
Le changement de l’enveloppe de couette qu’habituellement je mène efficacement et rapidement se déroula comme une tentative menée par Heure-Bleue.
Attrapée de travers, la couette se mit à « boulailler » dans l’enveloppe, des plis venus d’on ne sait où semèrent le bordel dans une opération aisée en d’autres temps.
La chose faite, je suis allé à la salle de bains faire ma toilette.
Tout allait pour le mieux quand je me suis coupé sous le nez en me rasant.
Un doute m’étreignit sauvagement dès lors.
Une journée de mince semblait se profiler.
Mais non, me suis-je rassuré en préparant le déjeuner.
Je m’étais hélas rassuré prématurément car il ne s’agissait que de réchauffer des plats prêts depuis la veille, d’où l’absence de catastrophe culinaire.
Tout alla ensuite de la même façon. Pas mal mais pas bien non plus.
Ramasser la poussière après qu’Heure-Bleue eut balayé laissa un petit tas qui me fut promptement reproché.
Un semblant de mieux dans la marche du monde se fit sentir quand je suis allé faire les courses : Tous, oui tous, les ascenseurs de la passerelle fonctionnaient !
Evidemment j’ai oublié un ingrédient pour le plat du dîner.
Vint le moment de préparer le dîner.
Compte tenu de la façon dont la journée avait passé, je ressentis quelque gêne, pas une inquiétude non, juste ce sentiment que Madame Murphy eut dû noyer son bébé avant qu’il ne pondît sa loi, celle qui transcende toutes les lois de la physique.
J’ai cru avoir un peu de chance quand j’ai vu que le bol de sauce préparé la veille était presque plein.
Au moins sauf à la renverser en la sortant du frigo,  elle ne serait pas ratée.
Las ! Il me fallait préparer deux œufs mollets.
C’est là que je me suis aperçu que je ne savais plus lire l’heure.
Les œufs n’étaient pas devenus des œufs durs, non, ils n’étaient pas assez cuits.
Vous avez déjà essayé de reprendre la cuisson d’œufs mollets ?
Evitez, lectrices chéries, évitez…
Nous nous sommes mis à table.
Le hors d’œuvre allait bien, j’avais juste à faire cuire à la vapeur des petits trucs surgelés.
Ils étaient dégelés mais pas très chauds.
« Ce n’est pas grave, Minou » a dit la lumière de mes jours.
J’ai amené la salade dont les croûtons oubliés avaient été remplacés par du pain grillé frotté d’ail.
L’ail était hélas germé…
Un seul œuf était peut-être présentable.
Ce ne fut hélas pas vraiment le cas et nous dûmes nous dépatouiller à deux avec un seul jaune collé à une coquille particulièrement adhésive.
Dans un grand élan machiste, Heure bleue m’a jeté « Tu as tes règles, Minou ? »
Alors que j’avais été lesbien jusqu’aujourd’hui, par un mécanisme que j’hésite à dire intellectuel, je suis arrivé à la conclusion que je n’avais plus qu’à devenir gay pour rester hétérosexuel…