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lundi, 10 juillet 2017

Chaussure à son pied...

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Mon dieu ce pas !
Ce pas dansant.
Elle avait sans aucun doute les plus jolis pieds du monde.
Des pieds égyptiens, j’en étais sûr.
L’idée m’était venue, passagère, qu’il était idiot de les mettre dans ces chaussures voyantes.
Même un peu vulgaires.
Puis je m’étais dit que justement, c’était pour accentuer le contraste entre des pieds que je supputais magnifiques et ces chaussures, dignes d’être achetées dans ces boutiques près de Pigalle, où on vendait ces « accessoires de charme » qui avaient fait la réputation du quartier dans le monde entier.
Elle s’est arrêtée, a regardé autour d’elle puis s’est assise sur le banc face à celui sur lequel j’étais assis.
Elle attendait quelque chose.
Plutôt quelqu’un.
Mon livre sur les genoux, je l’ai observée un long moment tandis qu’elle patientait.
Quand même, ces chaussures…
Et ce rouge entre abominable et horrible…
Ces chaussures rouges qui cachaient ces pieds dont j’étais sûr qu’ils étaient à caresser, rien qu’à regarder les jambes au bout desquelles ils étaient si joliment accrochés par des chevilles qu’on avait envie de toucher.
Vous savez, un peu comme ces sculptures sur laquelle on ne peut s’empêcher de passer la main, rien que pour être sûr que c’est du marbre et non de la peau dont elles semblent avoir la texture.
Il me fallait absolument  savoir si ces pieds étaient aussi beaux qu’ils le laissaient deviner bien qu’ils fussent cachés par ces escarpins à hurler.
J’attendis encore un moment jusqu’à ce que le regard triste de la fille se transforme en air agacé.
L’air agacé se transforma petit à petit en air rageur.
J’attendis encore un moment.
L’air rageur disparut et elle se rasséréna.
Son regard se fit plus curieux et attentif.
C’était le moment, j’en étais sûr, celui où elle était de nouveau disponible.
J’avais eu raison d’attendre.
                                    …………………..

Dans la lumière de l’après-midi finissant, j’ai regardé la paire de chaussures jetées devant le canapé.
Alors que sa tête reposait sur mes cuisses, j’ai pu admirer à loisir ces pieds qui étaient exactement comme je l’avais rêvé.
Tout de même, à quels stratagèmes doit-on se livrer pour voir des pieds.
Mais des pieds si jolis, tout de même.
Des pieds égyptiens, j’avais vu juste.
Et puis ce fut un si agréable sacrifice…