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mercredi, 28 février 2018

Ce que nous pigeons de Paris…

De rien, Mab, de rien…

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« Nanoucheka » est encore passée chez moi.
Elle vient m’agonir de temps à autre en une longue plainte pour gémir que je me plains…
Ou alors quand elle sort de cure...
Cette fois-ci, elle eu le culot de signer « LE CLEZIO ».
Oui, j’écris « le culot » parce qu’après avoir lu le vrai et les jets de vinaigre que « Nanoucheka » renverse chez moi, il n’y a pas photo.
La dernière fois, elle était passée parce qu’on m’avait offert une eau de toilette Guerlain et que ce n’était pas bien je ne sais pourquoi.
Ah si, c’est parce tout le monde ne pouvait pas.
Hier, c’était parce que j’avais remarqué que les chats tuaient moins de piafs que les pesticides qui condamnaient les mêmes piafs à mourir de faim faute d’insectes.
Bref, je suis heureux qu’elle soit une Mancelle, j’aime bien l’idée qu’elle soit loin.
Ça m’évite de croiser quelqu’un qui n’aime ni Monop, ni les chats, ni les Parisiens, ni bobos, ni moi qui suis d’après elle pire qu’un bobo.
Il appert que cette pauvre femme ne semble pas aimer grand’ chose.
Je me demande si sa mère l’a renseignée sur tout ce qu’on peut faire avec ses doigts quand on ne supporte personne pour le faire à sa place et que la solitude vous tape sur le système.
Je la laisse donc déverser sa rancœur chez moi, espérant que ça lui évitera d’emmerder son boulanger ou d’empoisonner le chat de sa voisine.
Bref, ce n’est pas d’elle que je voulais vous parler mais elle m’a fait rire ce matin et ça, c’est toujours bon à prendre.
Lectrices chéries, je voulais vous parler de tout autre chose.
Une d’entre vous m’a fait remarquer que le pigeon n’était pas lui, en voie d’extinction, malgré la population greffière de Paris.
C’est là que ça m’est revenu.
Mon père, adepte des paris stupides, avait décidé pour faire bisquer ma mère qu’il cuisinerait un pigeon de Paris.
« Non mais t’es fou Lemmy ! Ils sont tous tuberculeux ! »
Il lui répondit avec une certaine logique « Peut-être, ma poule, mais les microbes ne résistent pas à la cuisson et les enfants sont tous vaccinés… »
Mon père sema quelques grains de riz sur le rebord de la fenêtre de « l’autre pièce », s’assit et attendit.
Il lui arrivait d’être patient, ce fut le cas et il attrapa dans un geste vif l’imprudente bestiole.
Il appela « Ma poule !!! »
« Ma poule » arriva, leva les yeux au ciel et envoya ma grande sœur chercher une boîte de petits pois.
Mon père fit cuisiner le pigeon par ma mère.
On goûta.
C’était absolument dégueulasse.
Ma mère l’a forcé à le manger tout seul.
« Non non non Lemmy ! Tu m’as forcée à le faire cuire, tu-le-bou-ffes ! »
Je crois bien qu’il m’a volé un peu de « petits coudes à la viande » dans mon assiette.
J’ai compris ce jour là pourquoi les pigeons risquaient plus un coup de pied de petit garçon qu’un coup de dent de chat…