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jeudi, 19 avril 2018

Panorama

On se promène beaucoup dans notre coin.
Nous avons déjeuné avec une amie au début de la semaine.
C’est une amie que nous rencontrons de façon intermittente mais régulièrement et toujours avec plaisir.
La dernière fois, ce fut très bien. Nous étions avec Merveille et P’tite Sœur.
Merveille voulait depuis longtemps voir Paris du haut du dôme du Sacré-Cœur.
Tâche impossible tant pour les pieds d’Heure-Bleue que pour les éponges défaillantes de votre Goût préféré.
J’ai donc accompagné notre amie au Sacré-Cœur tandis que la lumière de mes jours emmenait P’tite Sœur dans un jardin plein de balançoires, de jeux et de jouets.
Puis j’ai attendu, assis sur un plot du parvis.
J’ai regardé et écouté les gens. C’était passionnant.
C’est fou ce hiatus permanent entre ce que veulent les enfants et ce que les parents pensent que veulent les enfants.
Et c’est pareil pour les couples.
A les regarder comme ça, réussir à n’être jamais d’accord sans se chamailler, je me suis demandé si le temps printanier ne faisait pas plus pour la paix dans le monde que les discours philosophiques qu’on nous sert pour nous inciter à penser que « régression » c’est pareil que « réforme ».
Puis mon esprit a commencé à dériver.
Comme tout presbyte qui se respecte, je vois assez bien de loin.
Très loin même.
Surtout dans le temps…
Je me suis donc accoudé à la rambarde et ai regardé vers le bas de la butte.
J’ai vu mon lycée puis, légèrement sur la gauche, le square d’Anvers.
Il m’a suffi de ma mémoire pour traverser l’avenue Trudaine et descendre la rue Turgot.
J’ai clos les yeux un instant et revu un a un tous les immeubles, le bureau de Poste, cette maison qui me plaît tant.
Je me suis rappelé le centre EDF, celui du 14 de la rue, aujourd’hui désaffecté.
Et puis, encore et toujours, cette sensation de manque et d’oubli.
Quelque chose qui m’échappe toujours chaque fois que je pense à cette rue.
Que je l’arpente de mon pas lent ou de la mémoire.
Quelque chose de cette rue me manque et m’échappe.
Mais un jour ça me reviendra, je le sais…
Puis, je me suis relevé et approché de l’escalier de la basilique.
Juste quand notre amie et ma petite-fille sont ressorties.
Je sais, lectrices chéries, j’ai dit « ma petite-fille » alors que nous en avons deux.
Mais celle-ci, c’est Merveille…
Merveille nous a guidés jusqu’à un café qui lui plaît et où elle sait qu’on lui permet de faire pipi sans lui fourguer un café.
Nous y avons pris un café et Merveille une limonade puis nous avons descendu les escaliers de la butte qui ne sont pas durs qu’aux miséreux.
Nous avons abandonné peu après notre amie rue Lepic, pile au droit du Moulin Rouge, en vue de la station Blanche qui la mènerait chez elle.
Et nous avons fini à pied jusqu’à la maison.
Je ne sais pas comment elle peut marcher en parlant autant sans perdre le souffle !
Merveille est vraiment très bien…