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dimanche, 09 juin 2019

On avait bien s’amusé, avec les pompons avec les pompiers…

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Hier, j’ahanais en traînant le caddy dans la rue qui nous ramène chez nous en passant devant la caserne des pompiers.
Heure-Bleue, derrière, comme d’habitude avec son fouet parce que j’allais trop lentement.
Comme quand j’étais gamin, je regardais autour de moi, les maisons, les gens et je faisais –pour une fois- attention  à ne pas coincer le caddy dans une de ces ornières dont les trottoirs parisiens sont riches ces temps-ci.
Je me suis arrêté un instant à l’angle de la rue, l’attention charmée par le glouglou de l’eau qui coulait de la vanne carrée habituelle dans le caniveau et faisait, sur une dénivellation du trottoir, un petit lac.
Bon, je dirais plus honnêtement une flaque.
Quelle chose m’a chiffonné dans cette flaque, quelque chose d’anormal.
En effet, l’ordre des choses veut que quand l’eau sort d’un trou, elle fasse un glouglou et s’écoule alentour.
Là, l’eau venait du caniveau et des bulles, assez grosses les bulles, sortaient d’un trou dans le trottoir.
Et ça, c’est anormal.
Alors je me suis approché et ai regardé plus attentivement.
Au fond de la flaque, une petite plaque de fonte comme il y en a plein les trottoirs, ronde et sur laquelle était gravé « GAZ ».
Quand des bulles s’échappent d’une plaque de fonte sur laquelle est écrit « GAZ », ce n’est pas normal du tout.
À partir de ce moment j’ai pu apprécier le sens civique, le souci de la sécurité publique de ces organismes qui nous coûtent un œil…
Nous avons, Heure-Bleue et moi, regardé autour de nous.
Pas un chat.
Une voiture genre « cow-boy » est alors apparue sur laquelle était écrit « Mairie de Paris Sécurité ».
J’ai appelé et secoué le bras.
Le résultat ne fut pas celui escompté.
Après un bref regard vers votre serviteur, le conducteur a accéléré et, je ne vois pas d’autre mot, s’est enfui.
Nous avons donc, Heure-Bleue et moi, repris notre chemin.
Par chance, devant la porte ouverte de la caserne des pompiers, un jeune homme, beau et musclé a tapé dans l’œil de la lumière de mes jours qui ne voit mal que ce qui ne l’intéresse pas.
Des fois c’est moi…
Je suis allé voir l’athlète. Il aidait un type à sortir les poubelles.
- Bonjour Monsieur…
- Bonjour,  quelque chose m’inquiète…
- Quoi donc ?
- D’une plaque marquée « GAZ » à l’angle de la rue, sortent des bulles car la plaque est sous l’eau qui déborde du caniveau.
- Et ?
- Quand des bulles sortent d’une plaque marquée « GAZ », quelque chose cloche, non ?
- Aahhh…
- Vous devriez peut-être aller voir, non ?
- Faut peut-être appeler GDF…
L’autre type est alors intervenu et a dit le plus sérieusement du monde :
- Ou alors appelez les pompiers…
Convaincu que chez ces braves jeunes gens, on avait choisi de développer surtout les muscles, je suis revenu vers Heure-Bleue et nous sommes rentrés à la maison.
Ce matin, le quartier n’avait pas brûlé.
C’est sans doute plus grâce au vent qui disperse le gaz que grâce à la vivacité tant d’esprit que d’action des services chargés de notre sécurité…