mercredi, 27 novembre 2019
Love story…
Le matin, je fais habituellement quelques petites choses.
Certaines cessèrent un moment, reléguées par la bidouille que j’étais chargé de concevoir pour cet ami avec qui je ne suis jamais d’accord puis je m’y suis remis.
Que je vous dise, lectrices chéries.
Sur l’enceinte acoustique située à la droite de la petite table où je m’installe pour prendre de vos nouvelles, il y a depuis longtemps deux bouquins.
- « Aphorismes » d’Oscar Wilde
- « Poésies » de Stéphane Mallarmé
Chaque matin je lis donc, selon l’humeur, quelques aphorismes de l’un ou quelques poèmes de l’autre.
Je relis certains de ces poèmes plusieurs matins de suite avec la joie qu’on devine quand je pense enfin en avoir saisi l’essence.
Mallarmé est quelqu’un qui n’est pas incompréhensible, il est seulement obscur et il faut beaucoup l’éclairer pour saisir mais surtout ressentir quelque chose à sa lecture…
Oscar Wilde est beaucoup plus drôle mais pas tant que ça à y regarder de près.
Son œil d’aigle pour les faiblesses et l’hypocrisie du genre humain a quelque chose de revigorant pour l’âme ensommeillée…
Je passai donc chaque matin un moment calme et rêveur à lire ces deux personnages quand un jour, avec la lumière de mes jours où nous passions galerie Vivienne, ce passage qui mène de la rue Vivienne à la rue des Petits Champs, je me suis arrêté, comme chaque fois devant la magnifique librairie Jousseaume.
J’y acquis une œuvre étrange.
Le titre certes m’avait « tiré l’œil » mais le sous-titre encore plus.
Le titre « La femme et l’amour » me faisait supputer une œuvre, à la couleur passée de l’ouvrage, pleine de la vision romanesque d’une époque qui pouvait être intéressante.
Le sous-titre « Étude médicale et morale » m’en fit entrevoir quant à lui une vision nettement plus, si ce n’est rigoureuse, du moins rigoriste.
En sa qualité de médecin, l’auteur me fit penser que c’était peut-être plus sérieux que je l’imaginais.
La minceur de l’ouvrage et la modicité de son prix me poussa à l’acquérir sur le champ.
Je fis bien.
J’avais évidemment entendu beaucoup d’âneries sur le sujet et lu beaucoup de bêtises sur l’idée que l’homme se fait de celle qui est normalement sa compagne et pas une esclave ou une bête de somme supplémentaire.
Sans parler de droit au respect et de droits tout court qui devraient être le résultat minimal de toute éducation.
Il est donc question dans cet ouvrage d’amour et des réactions biologiques qu’il entraîne sur la moitié de l’humanité selon cet exemplaire de l’autre moitié.
Alors que la littérature médicale sur le sujet regorge de bibliothèques entières de tomes épais comme l’humour de Canteloup, le bon docteur Grémillon estime qu’un fascicule d’une soixantaine de pages est bien suffisant pour traiter le sujet…
Pour l’avoir lu, je vous confirme lectrices chéries, que ce bouquin mérite une lecture faite avec un certain recul.
La page de garde aurait dû m’alerter qui porte la mention :
10:55 | Commentaires (9)
Commentaires
En effet ! on ne publiait pas n'importe quoi à cette époque !
Écrit par : delia | mercredi, 27 novembre 2019
Tu me le preteras a l'occasion ? Quand nous nous verrons enfin pour ce café (avant Noël, promis !)
Bises à Heure Bleue de Chaumont où je suis en escale entre deux sites de compostage...
Écrit par : IsabelleZ | mercredi, 27 novembre 2019
et si on laissait un peu les femmes parler d'elles-mêmes, ce serait peut être plus juste et mieux documenté, non ?
Écrit par : ang/col | mercredi, 27 novembre 2019
Je n'en reviens pas ! quoi tu lis le matin de' la poésie ou des aphorismes ?
Comment fais-tu ?
Il faut que ma tête se mette en route, si je puis dire, et se vide des contraintes du jour, pour accueillir les mots.
Je lis rarement le matin, et souvent même, je viens lire sur mon écran, mais suis incapable d'y donner suite. Est-ce la vieillerie qui s'installe ? Je ne crois pas, j'ai toujours été comme ça.
Écrit par : Sophie | mercredi, 27 novembre 2019
J'aime beaucoup Mallarmé, mais je ne suis pas sûre que ce soit une lecture du matin... quoique Apparition, Soupir... ils sont très beaux. Parlerais-tu comme lui ? "C'était le jour béni de ton premier baisers..." ? Tiens ;-) pour un exercice de Lakévio...
L'autre bouquin m'a l'air parfaitement indigeste...
Écrit par : Pivoine | jeudi, 28 novembre 2019
Bon alors, ça t'a appris des trucs ?
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Écrit par : celestine | jeudi, 28 novembre 2019
Beaucoup sur l'ignorance du "camp d'en face".
Je me demande si n'importe quel véto de l'époque n'en savait pas plus sur les brebis et les vaches que ce médecin sur sa femme.
A ma grande surprise on trouve encore cette perle de la littérautre médicale.
https://www.amazon.fr/femme-lamour-Etude-m%C3%A9dicale-morale/dp/B07942RG47/ref=sr_1_3?qid=1574960545&refinements=p_27%3AHenri+Gr%C3%A9millon&s=books&sr=1-3
Écrit par : le-gout-des-autres | jeudi, 28 novembre 2019
Il y en a un, d'aphorisme, que j'ai fait mien il y a très longtemps et auquel je trouve, aujourd'hui encore, une saveur toute particulière :
On devrait toujours être légèrement improbable. D'Oscar, donc.
Écrit par : SdL | jeudi, 28 novembre 2019
Au sujet de Mallarmé... puisqu’il n’est pas incompréhensible, je serais très reconnaissante si tu pouvais, par exemple, m’expliquer un poème.
Écrit par : Val | vendredi, 29 novembre 2019
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