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jeudi, 23 janvier 2020

Alas my love, ye do me wrong…

Adrienne raconte dans sa note d’hier qu’elle a croisé un élève dans la salle d’attente du médecin et qu’un de ces médecins lui-même est aussi un ancien élève.
Elle dit aussi qu’elle comprend que des collègues préfèrent habiter à trente ou quarante kilomètres de l’école.
Comme je la comprends…
Elle me rappelle que nous avons parfois l’esprit bien loin de ce que nous dit un prof sur le texte de « Greensleeves », cette romance anglaise du XVIème siècle qui commence par « Alas my love, ye do me wrong ».
Je me souviens de cette époque, hélas trop lointaine.
J’avais environ quatorze ans et cette année là, les cours d’anglais nous étaient dispensés par une prof qui nous distrayait efficacement de la langue anglaise.
C’était une jeune femme très mignonne qui ne nous passionnait pas tant par ses connaissances sur William Shakespeare que par le mouvement de jambes qu’elle avait fort jolies.
Il se disait dans la cour que dans une des salles de classe, des élèves avaient retiré le panneau avant du bureau de façon à avoir pendant les cours une perspective plus intéressante que celle de son visage pourtant avenant.
N’ayant jamais constaté cette absence, je pense que c’était ce qu’on appellerait aujourd’hui « une légende urbaine », légende qui vaut bien celle colportée depuis Jules Ferry sur cette cantinière assommant un rat d’un coup de louche magistral puis replongeant l’ustensile dans la bassine de pâtes.
C’est à ce genre de souvenir que je comprends le choix des collègues d’Adrienne qui préfèrent vivre loin de l’école de façon que selon les mots d’Adrienne « aucun élève ou ancien élève ne voie leur caddie ou ne connaisse les secrets de leur corps »…
Je dois avouer, lectrices chéries, que nous étions nombreux à rêver à ce que pouvaient être les secrets du corps de la dame chargée de nous apprendre la langue de Barbe Bleue…
Il y a des périodes de la vie où « le secret des corps » suscite beaucoup plus d’intérêt que les matières enseignées…