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mercredi, 22 janvier 2020

Jeu, set et match...

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Ce matin, j’ai l’oreille frappée par un commentaire émis par Mme Duflot à propos des inégalités.
Elle dit, enfonçant allègrement une porte ouverte,  « quand on est arrivé dans le bon utérus, on peut naître avec des milliards. ».
Beaumarchais, qu’elle pompe outrageusement sans lui rendre hommage était plus élégant qui disait « Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. »
Ces remarques tournaient dans ma cervelle tout juste éveillée tandis que je préparais les petits-déjeuners.
Du bruit m’attire vers la fenêtre alors que la lumière de mes jours dort encore, je vois des gamines qui « piaillent » en entrant au collège tandis que des gamins se disputent un ballon.
Parmi ces gamins, un jeune Noir se défend bien semble-t-il avec le ballon et je pense à Mbappé.
Revenu à la cuisine, j’entends parler d’une vague embellie sur le chômage, sachant qu’il ne s’agit que de CDD qui vont empêcher un tas de gens d’emprunter pour acheter une voiture ou de louer un appartement.
Me revient alors une annonce lue sur mon journal d’informatique matinal.
«  Vous êtes ingénieur, niveau bac+5, à la tête d’une équipe de 5 personnes vous aurez en charge l’étude et le développement de systèmes dans le domaine de l’avionique. Salaire : 35/42 k€/an »
« 35/42 k€/an »…
Soit moins de la moitié de mon salaire en 1990.
L’affirmation de Jupiter me laisse rêveur qui disait « Le succès de la lutte contre le chômage passe par un niveau de formation élevé. »
J’en vois les limites quand ce jeune Noir devant le collège me pousse à vérifier un détail.
Il me suffit de taper un seul mot : « Mbappé » et ça me saute à la figure.
J’apprends sur le champ que Kylian Mbappé a vingt ans avait déjà marqué plus de soixante-dix buts et gagne douze millions d’€uros par an nets d’impôts.
Je me demande tout à coup si je n’ai pas commis une erreur tragique en devenant ingénieur.
Et encore, j’ai eu la chance de travailler à une époque où un DRH qui aurait osé proposer des salaires aussi minables que « 35/42 k€/an » à un ingénieur aurait suscité un fou-rire chez le candidat…
Pourtant, quand j’avais quelques mois, enfin années, disons quelques décennies de moins, j’avais l’œil vif, la jambe fine et musclée, la cervelle pas encore embrumée par des bêtises comme Ophélia, La divine comédie, la loi de Lentz, la constante de Planck, La mort des amants, les quatuors Rasumowski ou les équations de Maxwell, j’aurais pu, j’en suis sûr, être footballeur.
Bon, ça n’a évidemment pas que des avantages,  je dois avouer que rien que l’idée de me taper des matinées entières à arpenter un stade à petites foulées sous les engueulades d’un entraîneur caractériel ne m’emballe pas vraiment.
Pas plus qu’aller courir comme un cinglé pendant quatre-vingt-dix minutes une ou deux fois par semaine sous les huées d’une foule de lascars qui ne sont jamais contents.
Sans parler des centaines de milliers d’autres, avachis sur leur canapé avec une bière dans une main et une poignée de cacahuètes dans l’autre expliquant doctement à leur copine blasée ce que j’aurais dû faire pour gagner le match…