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lundi, 06 avril 2020

Devoir de Lakevio du Goût N° 33

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Peu de monde, très peu de monde dans cette rue qui descend du Sacré-Cœur vers la place Saint-Pierre.
Je peux vous le dire, lectrices chéries, cette rue faite d’escaliers est la rue Paul Albert.
Mais où va cette femme qui les descend sous la pluie ?
Quel devoir ou quelle aventure la mène ?
Qu’est-ce qui la pousse à sortir alors que, dans tout le pays, chacun est appelé à rester chez soi ?
Si vous avez une idée, nous la lirons tous avec plaisir, intérêt ou le cœur serré, c’est selon.
Mais nous la lirons lundi puisque désormais, c’est « l’école à la maison »…

Sacré John Salminem !
Chaque fois que je suis en haut de ces escaliers, je pense à lui.
Combien de fois a-t-il pris un café dans un des deux bistrots sur la petite place qui surplombe ces marches ?
J’avais remonté la rue du Mont-Cenis depuis un endroit qui était resté crasseux et mal famé depuis le XIXème siècle et avais emprunté la rue du Chevalier de la Barre « Supplicié à l’âge de vingt ans pour n’avoir pas salué une procession » jusqu’à la rue Paul Albert.
J’aime la rue Paul Albert.
Pas dans sa partie toute bête de rue maintenant asphaltée mais dans ce petit bout de rue qui va d’une petite place pavée à un petit carrefour via une volée d’escaliers.
Aujourd’hui le temps est printanier mais nuageux alors je descends ces marches le cou rentré dans les épaules faisant attention aux marches glissantes de l’humidité ambiante.
Un instant, je sors la tête de mes épaules pour regarder vers le bas, vers ce café qui a remplacé la boulangerie de mon enfance et où j’ai rendez-vous.
Oui, j’ai rendez-vous avec elle.
C’est là que je la vois qui descend, je l’ai reconnue à son pas.
Je ne dis rien, je ne l’appelle pas, je la regarde glisser légèrement d’une marche à l’autre et me demande à quoi lui sert ce parapluie car il ne pleut pas.
Puis elle arrive au bas de l’escalier, s’arrête un instant puis replie son parapluie et tourne la tête vers la terrasse du café.
Elle n’y voit pas ce qu’elle cherche, regarde vers la rue Ronsard déserte et n’y voit que la verdure qui tombe des faux rochers du jardin du Sacré-Cœur.
Mon pas a dû attirer son attention car elle se retourne.
Elle sourit.
Elle est si belle quand elle sourit…