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dimanche, 31 mai 2020

Promenade

 

immeuble Lamarck.png

Hier nous avons fini par refaire la promenade de 2.450 m que nous faisons régulièrement.
Avec les mêmes arrêts devant deux librairies.
Une librairie « classique » tenue par une jeune femme accueillante où nous avons acheté il y a peu un opuscule nous proposant des « promenades à moins de 100 km autour de Paris sans voiture ».
Une autre librairie, dans le haut de la rue et pas loin de la place Constantin Pecqueur, est « moins classique ».
Trois vieux y vendent les bouquins aussi vieux qu’eux.
Le laisser-aller de ceux qui n’ont rien à faire du virus, des consignes sanitaires et, j’en suis sûr, de tout ce qui vient d’un gouvernement et peut s’apparenter à des consignes.
Pas de masque, quarante centimètres au mieux entre ces trois vieux que je pressens atrabilaires et hargneux.
Ils vendent, plutôt tentent de vendre, des livres d’occasion, de vieilles  bandes dessinées.
Leur boutique est jaune, c’est ce qui me frappe quand je passe devant.
Cette impression de jaune qui se dégage de tout le magasin.
Tout est jaune, même les trois vieux.
Même les bouquins sont jaunis.
Encore cinquante ans et la boutique elle-même sera parcheminée…
Je n’aime pas cette boutique.
Je la pressens tenue par de vieux « anars » qui, l’âge venant et les années passant passent de « vieil anar » à « vieux facho ».
Le genre qui n’aime Desproges que quand il dit « On me dit que des Juifs se sont glissés dans la salle » ou « Pour un Arabe, il est bien »…
C’est assez courant pour que je me demande pourquoi ça me surprend chaque fois.
Je suis presque sûr qu’en tendant l’oreille assez longtemps devant la vitrine, j’entendrai l’un d’eux dire « Il est bien Bedos, pour un pied-noir  quand il parle des Marocains, dommage qu’il soit né en Algérie… Enfin… Personne n’est parfait… »
L’autre répondra sans doute la minute suivante « Ah ? J’ai toujours cru qu’il était juif… Il paraît que non mais va savoir, dans le show-biz ils le sont tous… »
À rêvasser comme ça, nous sommes arrivés sur la place après être passés devant cet immeuble magnifique où, hélas, nous n’habiterons jamais.
Alors nous sommes redescendus vers chez nous en passant par la rue Caulaincourt jusqu’au cimetière de Montmartre.
Je suis passé devant des rues que je connais comme ma poche qui restent collées à ma cervelle comme le sparadrap du Capitaine Haddock.
C’était chouette.
En plus il faisait beau…