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mardi, 21 juillet 2020

La poupée merveilleuse…

Boule_puante.jpg

Aujourd’hui la lumière de mes jours et moi allons à côté de l’Hôtel de Ville.
Elle m’accompagne, comme toujours depuis… Enfin depuis…
Bref, tout ça.
Elle m’a assigné une mission à laquelle je ne puis me dérober.
Lui assurer de nouveau des nuits d’été calmes et reposantes.
Oh ! Pas celles de Berlioz que Régine Crespin chanta si bien !
Non, des nuits de sommeil réparateur.
Ces nuits d’été trop souvent gâchées pour elle par des gens trop peu soucieux du fait qu’ils doivent partager le monde avec leurs congénères.
Et par conséquent pour moi car elle me réveille en disant « Minou ! Ils m'empêchent de dormir ! »
Une arme existe.
Efficace.
Silencieuse.
Non létale.
Et accessoirement moins chère qu’une Kalachnikov achetée à des gens qu’on n’a pas envie de croiser dans des rues sombres.
Le dépôt d’armes, cette « redoute » comme on disait, se tient près de l’Hôtel de Ville de Paris.
C’est une boutique au nom charmant.
« La Poupée Merveilleuse ».
Cette boutique de « farces, attrapes, cotillons », je la connais depuis 1966, année qui me vit arriver dans le quartier pour près de vingt ans.
Cette boutique, je suis passé devant pendant les années où je suis allé à la fac.
Cette boutique convient parfaitement au gamin que j’étais.
Cette boutique convient à celui dont les années n’ont tué qu’un genou.
Cette boutique me renvoie à des années d’insouciance et d’idées saugrenues.
Cette boutique hier m’a fourni de quoi résoudre un problème identique.
Cette boutique aujourd’hui me fournira l’arme qui nous rendra la paix.
Cette boutique sauvera les nuits d’Heure-Bleue j’en suis sûr.
J’aime beaucoup user de l’anaphore.
Ça permet de remplir en donnant de l’ampleur à un discours finalement assez insipide…
Revenons à l’arme.
Elle nécessite un vecteur afin de donner toute sa mesure.
Un vecteur simple et abordable : Le lance-pierre.
Pas le lance-pierre mortel, dangereux, parfois létal.
Non, le lance-pierre de gamin, celui qui chahute et met le souk dans la classe.
Le lance-pierre tout bête, constitué d’un élastique, parfait vecteur de « L’Arme ».
Imaginez un instant ses dégâts, causés par l’arrivée, passant par la fenêtre ouverte qui l’instant d’avant laissait passer les hurlements, les cris et les canettes jetées dans la rue.
Mettez-vous à la place de ces fêtards, tranquillement occupés à empêcher toute la rue de dormir.
Pensez un instant à leur réaction quand, dans le léger « plitch » de la petite bulle s’écrasant sur le mur du salon, une odeur pestilentielle se répandra dans tout l’appartement.
Nous savons pour avoir déjà pratiqué ce type de représailles que c’est d’une efficacité redoutable.
Hélas, pour me lancer dans la bataille duraille, il me faudra me lever, m’habiller et descendre sur le trottoir, me cacher derrière une voiture, viser, envoyer l’odorant missile et rentrer précipitamment...