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lundi, 07 septembre 2020

Devoir de Lakevio du Goût No 47.

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Traverser le pont du Carrousel un matin de printemps et découvrir l’entrée du Louvre sans une voiture.
Qu’en pensez-vous ?
Aimeriez-vous voir ça ?
Je l’ai vu et fait mais il n’est pas sûr que le rêver soit moins beau
Si vous ne l’avez pas fait, imaginez-le et dites le lundi, racontez votre rêve.

Ce matin-là, il faisait frais mais beau quand je suis sorti de la rue des Beaux-Arts.
Arrivé à la rue Bonaparte, j’ai aimé le soleil éclairant la rue.
Les flots de lumière qui passaient par les grilles de l’école des Beaux-Arts auraient embelli n’importe quelle boutique ou immeuble, même les plus sordides.
Je me suis dirigé à pas lents vers la Seine, le nez au vent.
Il y avait dans l’air un parfum de printemps qui m’a poussé à allonger le pas et l’a rendu plus vif et joyeux.
Arrivé au quai Malaquais j’ai regardé un moment le rideau d’arbres qui peinaient encore à masquer le Louvre.
Pour un peu, j’aurais été frappé par le « syndrome de Stendhal »…
J’ai avancé sur le quai Voltaire avec l’idée de rentrer à la maison en traversant le Louvre.
Il n’y avait personne, absolument personne sur le Pont du Carrousel.
J’ai regardé à ma gauche, vu le Musée d’Orsay, j’ai pensé alors à ce tableau de Courbet.
Un effet du printemps sans doute…
J’ai regardé à ma droite, juste pour me rappeler combien Notre Dame était belle.
Puis j’ai regardé devant moi, avant de traverser le quai François Mitterrand
J’ai levé les yeux et me suis demandé comment on s’y était pris pour accrocher « Apollon chevauchant Pégase » qui semblait faire un bras d’honneur au monde, protégé par la « Marine Guerrière » et la « Marine Marchande » à ses pieds.
Je suis passé sous l’arcade puis, au lieu de continuer sur le trottoir, je suis passé sur l’esplanade sableuse devant l’Arc de Triomphe du Carrousel.
Ça m’a rappelé une visite au Louvre, ancienne, très ancienne…
Alors j’ai regardé vers le Jardin des Tuileries et repensé à l’allée de Diane et son exèdre.
C’était le seul endroit où on pouvait être tranquille, il n’y avait jamais personne.
Aujourd’hui, à la place du silence et des rares amoureux qui se mangeaient des yeux ou regardaient ailleurs « pour faire croire que », il y a un « café-brasserie » qui s’appelle « La terrasse de Pomone ».
On a manifestement préféré Pomone, l’agricultrice rentable à la Diane chasseresse, plus risquée...
C’était l’époque où le quai François Mitterrand s’appelait encore en « Quai du Louvre ».
C’est à ce moment que j’ai ressenti cette sensation bizarre, celle qui vous laisse indécis.
Ce serrement dont on ne sait si le souvenir vous laisse heureux ou vous a simplement parfumé pour un instant d’une petite bouffée de jeunesse.
Je me rappelle, au coin de la rue des Beaux-Arts et de la rue Bonaparte un bistrot, aujourd’hui remplacé par un marchand d’art.
On pouvait y déjeuner, pour une quinzaine de francs, d’un « poulet basquaise » suivi d’un café.
Ma carte Visa frémit encore au prix d’un café aujourd’hui un peu plus haut dans la rue…
C’est fou ce qu’un soleil de printemps peut faire comme effet…