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lundi, 05 octobre 2020

Devoir de Lakevio du Goût N° 51.

devoir de Lakevio du Goût_51.jpg

Comme disait une chanson de la première moitié du XXème siècle à propos des baisers : Méfiez-vous des pêcheurs mesdemoiselles car il y a pêcheur et pécheur…
Je suis sûr que vous avez beaucoup de souvenirs des uns.
Ou des autres…
Je pense que nous aurons tous quelque chose à dire et à lire lundi…

Papa me l’a dit.
Il m’emmènera à la pêche dimanche.
Depuis j’attendais dimanche.
Plus que quatre jours.
C’est normal parce qu’il m’avait dit ça le mercredi en rentrant du travail.
Le mercredi j’avais le droit d’attendre Papa parce que demain c’était jeudi.
Dimanche est arrivé et Papa m’a réveillé.
Il fait ça doucement parce qu’il ne faut pas réveiller mes petites sœurs.
On est parti et on a pris le métro à Simplon.
On prenait presque toujours le métro à la station « Simplon », c’était la plus près de la maison.
J’avais encore un peu sommeil mais une fois dans le métro ça a été mieux.
J’ai voulu monter dans le wagon rouge du milieu, Maman ne voulait jamais mais Papa a regardé sur la petite pancarte émaillée vissée sur la porte du wagon.
Elle disait qu’on avait le droit de monter dans le « wagon rouge » avant huit heures.
Avec Maman, il était toujours trop tard…
Papa a regardé sa montre, une belle montre que ma grande sœur et Maman lui ont offerte pour la fête des pères, nous on pouvait pas, on n’avait pas de sous.
Il a dit « vas-y mon fils, on peut. »
J’étais content et fier, j’ai regardé toutes les stations.
Même entre les stations, il y avait des choses peintes sur le mur, au milieu de tous les fils et ça marquait « Dubo » puis plus loin « Dubon » et après « Dubonnet ».
Je l’ai dit à Papa qui a été fier aussi que je lise si bien.
On est arrivé à la station « Cité ».
Elle sentait très mauvais, un peu comme les égouts.
Papa m’a dit que c’était parce que la station est sous la Seine.
J’ai eu un peur alors il m’a pris la main.
C’était bien parce qu’il est fort.
« Il a fait la Guerre » comme dit Maman quand il fait des mauvais rêves.
On a monté des tas et des tas de marches et on est arrivé tout en haut.
Tout en haut c’est la rue.
Papa m’a dit « Là, tu vois, c’est le marché aux fleurs » et il m’a pris par la main et on a marché jusqu’au pont.
J’ai vu la Seine le matin, c’est bien, il n’y a presque personne.
On a traversé le pont et on est descendu au bord de l’eau.
On a marché un peu et d’un coup, Papa s’est arrêté.
Il m’a dit « regarde le Monsieur, il va faire une cobêtise… »
J’ai demandé « c’est quoi une cobêtise ? »
Papa m’a dit « c’est un gros mot pour dire comme bêtise. »
J’ai dit « Tu ne veux pas me le dire à l’oreille ? »
Il s’est penché et a dit tout doucement « une connerie. Mais ne le dis jamais. » et il m’a fait un bisou.
Le Monsieur à levé sa canne à pêche et s’est tourné vers nous.
Il a fait un grand geste et Papa a crié « Ah le con ! Il a accroché mon pull neuf ! »
J’ai regardé, un fil pendait avec un hameçon accroché au bout et le petit fil de pêche cassé.
J’ai eu du mal à retirer l’hameçon j’ai dit à Papa « C’est grave ? »
Papa a dit « Pour moi non, mais tu vas entendre Maman… »
Quand on est revenu, Maman a dit « Lemmy ! Qu’est-ce que t’as encore fait à ton pull ! Mais c’est pas dieu possible ! Un pull neuf ! »