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lundi, 16 janvier 2023

Devoir de Lakevio du Goût N° 149

Devoir de Lakevio du Goût_149.jpg

Cette toile de Marc Chalme me dit quelque chose.
Elle me rappelle une histoire, triviale certes mais une histoire.
Et à vous ?
J’aimerais que cette histoire commençât par « Mais qu’allait-elle faire là-bas ? ».
J’aimerais aussi qu’elle se terminât aussi par « J’en retirai le soulagement espéré… »
Ne cherchez pas dans votre bibliothèque ou sur Internet, ces deux phrases plates mais courantes sont de votre serviteur.
À lundi j’espère.
J’espère aussi qu’Emma me pardonnera d’avoir laissé échapper son devoir à une vigilance passablement écornée par des occupations diverses dont une crève persistante.
On admirera avec la déférence qui convient ce talent inné pour trouver des excuses à une flemme elle aussi persistante…



Mais qu’allait-on faire là-bas ?
« Prendre le thé avec une amie. » m’avait elle dit quand je lui ai demandé.
Le thé…
Moi… Du thé… Pffff…

Chouette maison et chouette jardin.
Immense jardin, un parc plutôt…
Comme chaque fois qu’il fait beau, que je vois de l’herbe tendre, l’ombre des arbres et des buissons, il me vient des tas d’idées qui n’ont rien à voir avec le jardinage.

Hélas, j’en ai fait part à ma camarade de vie.
Ça s’est soldé évidemment par un haussement d’épaule et un soupir désolé.
« Mais tu ne peux pas être sérieux, de temps en temps ? »
Je lui ai évidemment jeté un regard qui prouvait que j’étais sérieux.
Nouveau haussement d’épaule et nous sommes entrés dans la maison.
Le temps s’est fait long, à un moment on m’a demandé si je voulais visiter le jardin.

Le moment était sans doute venu de confidences qui ne m’étaient sûrement pas destinées…
Je suis donc sorti.

Il était vraiment temps, après toutes ces tasses de thé.
Je me suis aperçu que ce qu’on raconte sur le thé est tout à fait justifié.
Je me suis hâté jusqu’à l’arbre le plus proche et me suis dissimulé, tenaillé par une sévère envie de faire pipi.
Et c’est là que j’ai compris.
Rien qu’en mettant le doigt sur…

Sur ce qui me tracassait depuis qu’on importe des jeans et des caleçons de contrées improbables où les hommes doivent être bizarrement foutus.
J’ai compris soudain l’agacement qui me prend chaque fois que je me trouve devant un urinoir.
Les caleçons ont une ouverture trop courte et mal placée.
On y gagne sans doute les précieuses secondes de main-d’œuvre qui feront défaut quand on ira pisser, sans compter l’unique bouton qui ferme mal le caleçon, empêchant d’ouvrir sans inquiétude au visiteur inattendu…
Quant aux jeans, alors qu’une fermeture Éclair plus longue de quarante millimètres rendrait la chose aisée voire confortable, le fabricant a vu immédiatement  que les quarante millimètres qu’il ne mettrait pas lui feront économiser vingt kilomètres de fermeture Éclair pour un lot de cinq cent mille jeans.
Le temps de toutes ces estimations m’a donné celui de m’attraper la… le… Bref.
J’ai même eu le temps de me demander comment diable étaient foutus les Bangladais.
Je ne sais pourquoi je me suis mis à rêver à des jeans Hermès et des caleçons Clémence de Gabriac…
Où est le progrès si uriner confortablement sans être tout nu coûte une fortune ?
Néanmoins, sans l’aide de la haute-couture, j’en ai retiré le soulagement espéré…