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vendredi, 17 décembre 2021

109ème Devoir de Lakevio du Goût

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Cette lithographie de Maurice Utrillo, que j’ai vue il y a bien longtemps au « MOMA » et qui m’est revenue à l’esprit au musée de l’Orangerie il y a deux jours, me saute à la mémoire.
Et à vous ?
Bah ! On verra lundi…

jeudi, 16 décembre 2021

Histoire sans faim…

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Hier j’ai voulu écrire une note.
J’ai commencé à écrire.
Arrivé à la huitième ligne je me suis arrêté.
Effondré.
Je me suis relu.
J’ai dit « mais qu’est-ce que c’est que ces trucs de vieux con ? »
J’ai laissé tomber l’idée et tout effacé avant de succomber à une crise de « vieuxconisme aigu »…
Puis on est allé au musée de l’Orangerie.
On y avait emmené un ami qui n’avait jamais vu « les nymphéas ».
Ça nous a pris près de deux heures à faire le tour de ce petit musée.
Il y avait là, exposées, des œuvres de Renoir, Picasso, Cézanne, Modigliani, Utrillo,  Derain, Soutine…
On ne savait plus où donner de la tête !
Dommage qu’il y ait eu des visiteurs, j’aurais volontiers embarqué une ou deux toiles de Renoir.
Surtout, j’aurais volontiers volé une toile d’Utrillo qui m’émeut depuis longtemps, celle d’où il regarde la rue du Mont-Cenis, du haut des escaliers.
La lumière de mes jours, étonnamment, n’a eu envie de voler aucune des œuvres exposées.
Nous sommes sortis, ravis de respirer l’air du dehors, et nous sommes assis sur les chaises de l’esplanade qui domine la place de la Concorde.
Après un long moment à papoter, nous sommes repartis vers la Madeleine.
J’adore la place de la Concorde le soir quand le jour s’enfuit.
J’y ressens tout ce que j’ai ressenti depuis ma jeunesse que ce soit là ou à errer dans le Jardin des Tuileries.
J’ai eu un de ces moments où le cœur tressaille on ne sait trop pourquoi…
Nous avons remonté la rue Royale jusqu’à la place de la Madeleine.
Nous nous sommes arrêtés au « Colibri » où le personnel réussit avec un talent consommé à perpétuer la tradition du « mastroquet parisien ronchon » qui fait la réputation des bistrots parisiens dans le monde entier…
Après une déambulation qui nous a amenés à Saint Lazare, nous sommes montés dans le 95.
À peine arrivés à la maison, Heure-Bleue a ouvert la fenêtre, histoire d’être sûre qu’il ferait aussi froid dedans que dehors.
J’ai voulu divorcer puis je me suis rappelé que si je faisais la cuisine, elle repassait mes chemises.
Alors j’ai tranquillement attendu de mourir de froid tandis que la fraîcheur la ravivait et même la ravissait.
Si vous voyiez son teint de rose quand la température lui convient…

mardi, 14 décembre 2021

Perturbateur endocrinien.

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J’ai eu la preuve que le plus grand perturbateur endocrinien du garçon reste la fille…
Que je vous dise, hier matin je suis allé boire un café avec l’Ours.
Il avait vraiment l’air d’un ours…
Il m’a dit ce qu’il savait de Merveille.
Comme il en savait à peu près autant de Merveille que ce que je savais de lui quand il avait quatorze ans, on a surtout parlé de maladies auto-immunes…
Un moment plus agréable a toutefois meublé notre rencontre.
Pas le café qui était absolument immonde.
Autant dire que ce qu’on nous avait servi avait déjà été bu.
C’est du moins l’impression que j’ai eue dès la première et unique gorgée.
Non, c’était plutôt une saynète charmante qui s’est déroulée à une table voisine.
Une jeune fille et un jeune homme étaient assis face à face.
Ils avaient entre quinze et dix-sept ans.
Elle était mignonne et des lunettes qui lui allaient fort bien agrandissaient des yeux qui devaient faire au moins quinze mètres carrés.
Elle tortillait d’un doigt impatient une mèche de ses longs cheveux.
Lui, emprunté, joli garçon la regardait comme elle n’avait sûrement jamais été regardée.
Ils se regardaient donc, sans un mot.
Un mutisme profond les réunissait.
Ils sentaient sans doute qu’ils devaient profiter de ce moment car ce n’était sûrement pas d’ici longtemps que quelqu’un les regarderait comme ça.
J’ai dit à l’Ours « regarde les mômes, à côté… »
Il a regardé et a dit doucement « Ouais… Ils se kiffent… »
Les cafés des mômes refroidissaient tandis qu’on buvait nos verres d’eau pour faire passer l’arrière-goût de « pisse d’âne » laissé par les nôtres.
J’ai dit « Pfff… Il vient de sortir son smartphone… »
L’Ours a dit « Ah le con ! »
Ce pauvre gamin a raté un des plus chouettes moments de sa vie pour regarder un truc sans intérêt.
Qui a parlé des progrès apportés par « le numérique » ?

lundi, 13 décembre 2021

Devoir de Lakevio du Goût No 108

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Cette porte de grange ou d’étable, va savoir, me rappelle quelque chose ces temps-ci.
Je profite après le début de l’Avent avant Noël, pour vous suggérer de fait un sujet en complément des fêtes.
Elle m’inspire évidemment une histoire.
Plus exactement un dévoiement.
Mais à vous ?
Vous lira-t-on lundi ?

C’était la gendarmerie de village la plus commune et accueillante qui soit.
Le gendarme frappa à la porte du bureau du brigadier et n’attendit pas même l’invitation à entrer.
- Brigadier ! Dans la grange au bout du village ! Il y a…
- Eh bien ? Il y a quoi ?
- Des… Des migrants je crois bien, chef !
- Ils sont combien ?
- Ben… Trois.
- Ils migrent à trois ?
- On dirait bien une famille, il y a un couple et un gosse.
- Un gosse ?
- Oui, un p’tit, un tout p’tit…
- Et alors ? Qu’avez-vous fait ?
- Ben je suis entré et j’ai demandé « Qui êtes vous ? »
- En français ?
- D’abord, puis en anglais, puis après j’ai appelé le collègue Bachir et j’ai répété en rebeu…
- En arabe, gendarme, pas en « rebeu » !
- Ah mais si j’avais été raciste, j’aurais dit « en bougnoule », chef !
- Alors, en quoi ?
- J’ai approché le portable et j’ai demandé à Bachir s’il comprenait.
- …
- Il m’a dit « Demande plutôt à David, lui il cause le juif… »
- Et David a dit ?
- Il est venu tout de suite, j’ai essayé de tendre le portable au type mais il l’a regardé comme un idiot regarde un télescope.
- Et alors ?
- Ben d’après David, c’est des youp… Enfin des juifs quoi. Évidemment la femme dit que le petit c’est le fils de dieu…
- Bref, c’est une mère juive, ensuite ?
- Elle dit à David qu’elle s’appelle Myriam et que son mec est menuisier ou un truc comme ça.
- Bon… Encore des emmerdes à n’en plus finir…
- Mais qu’est-ce qu’on fait chef ?
- Amenez les à la mairie, on va voir ce qu’on peut faire, qu’au moins ils aient chaud et un  peu à manger…
Le portable du brigadier sonna.
Il écouta quelques secondes puis mit le haut-parleur.
- Chef ! Il y a d’autres mecs qui se sont pointés à la grange ! Des mecs pas possibles, fringués comme des clowns !
- Qu’est-ce que t’as bu, Bachir ?
- Rien chef, c’est pas l’heure ! Mais les mecs, là, y en a un il est même venu avec un chameau ! Ya un « black », un « noich » et un normal.
- Comment ça « un normal » ?
- Ben, un rebeu quoi, ou un juif, enfin pas un noir ni un jaune mais pas un gaulois non plus… Tu vois chef ?
Le brigadier se gratta la tonsure qui avait grandi le temps de la conversation.
Pris d’un f doute car cette affaire lui rappelait quelque chose surgi de son enfance, il demanda :
- Dis donc Bachir, dans cette grange, il n’y aurait pas en plus un bœuf et un âne ? 
- Comment vous savez ça, chef ?
- C’est pour ça que je suis chef…
- Vous êtes un bon chef, chef…

A la bourre...

Je vais voir l'Ours.
Je suis en retard.
Je me couvre la tête de cendre.
Mais je reviens cet après-midi...