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vendredi, 20 mai 2016

Amour, amour... Quand tu nous tiens. Ânes que nous sommes…

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J’ai vu « Amour » de Haneke, hier soir.
Alors je vais vous parler dAmour...
Je suis indécis.
D’autant qu’Heure-Bleue a décrété d’entrée que ça la saoulait.
Elle a menacé de téléphoner à l’Ours pour lui dire « ton père, décidément, il aime vraiment les trucs chiants »
Comme je voulais voir le film et qu’elle ne me regardait pas, j’ai gardé pour moi ce qui m’est venu illico à l’esprit.
Alors, « Amour »…
Je suis indécis, partagé.
Une chose est sûre, c’est extrêmement bien fait.
Une autre chose me semble évidente, s’il n’y avait pas eu ces deux monstres sacrés que sont Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant, la palme serait passée sous le nez d’Haneke.
J’ai été frappé d’entrée par un détail : La voix d’Emmanuelle Riva.
Elle a à peine changé depuis « Hiroshima mon amour » et « Kapo ».
Rien que pour ça, ça valait le coup de regarder « Amour ».
Un film qui vous retire cinquante deux ans, c’est pas rien.
En revanche, Jean-Louis Trintignant n’a plus du tout la voix de « Ma nuit chez Maud » ni de « Un homme et une femme »…
On entend bien que l’un a clopé et pas l’autre…
Cela dit, j’ai eu au début l’impression que ce film était une escroquerie.
Trop de détails relevaient du procédé.
Et je n’aime pas ces « plans » si l’on peut dire, de l’écran noir pendant une dizaine de secondes.
A part bouffer de la pellicule, je ne vois pas…
Mais je ne suis pas un intellectuel.
Puis je me suis laissé embarquer et si j’ai regretté qu’il n’y ait pas eu l’aisance de Rohmer pour dire les choses, c’est quand même pas mal.
Un moment, Heure-Bleue a relevé le nez de ce qu’elle faisait pour me dire « Ils ont fait beaucoup de théâtre et ça s’entend. »
J’ai cru qu’elle avait mis le doigt dessus, Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant ne « dialoguaient » pas comme au cinéma, ils « disaient » comme au théâtre.
Je me suis dit qu’Haneke, qui n’est pas né de la dernière pluie, le savait et le voulait…
Puis j’ai suivi l’enfermement de ce couple.
De moins en moins couple et de plus en plus enfermé.
Jusqu’à la mort de la femme.
Dont je ne sais s’il l’a tuée pour la délivrer, se délivrer, ne garder d’elle que le souvenir de ce qu’elle fut .
Amour , altruisme ou égoïsme ?
Mais bon, en y réfléchissant un peu, je me suis dit aussi que, l’amour est peut-être l’altruisme ultime, c'est-à-dire la forme la plus achevée et la plus efficace de l’égoïsme.
En plus, Haneke est un dégonflé qui s’est défaussé de la fin sur le spectateur…