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mardi, 09 août 2016

Quand le bonheur est à louer, je suis heureux comme un pou l’est.

Il y a près d’un mois, Sylvie passait chez moi pour dire qu’elle ne passait plus dans le jardin face à la Halle Saint-Pierre.
Alors, le jardin en face, c’est « le Sacré-Cœur ».
Bon, il a changé trois fois de nom mais n’a jamais été appelé par le bon.
C’est toujours « le Sacré-Cœur ».
Il fut le « square Saint-Pierre » jusqu’à ce que l’État, qui administre Paris depuis la Commune, l’appelle « square Willette ».
En 2004 on s’aperçut avec un certain retard à l’allumage qu’Adolphe Willette avait été le seul « candidat antisémite » d’élections législatives.
Comme ce n’était pas bien vu, on rebaptisa le jardin du Sacré-Cœur « square Louise Michel ».
Ces temps ci, le glissement à droite étant marqué, je doute que ce jardin porte encore longtemps le nom d’une dame qui commit l’erreur d’être du côté des Fédérés lors la Commune.
Les temps n’ayant jamais été propices aux perdants et l’époque actuelle franchement néfaste aux Communards, le square devrait changer de nom sous peu…
Hélas, il n’y a pas que le nom du jardin qui a changé.
Le jardin aussi.
Adieu les allées sableuses, les chaises métalliques qu’on pouvait amener où l’ombre était propice et les rapprocher autant que faire se peut.
Adieu la dame à sacoche qui pestait parce que les gamins assis s’enfuyaient dès qu’ils l’apercevaient.
Il arrivait tout de même, qu’occupés à se regarder, les jeunes gens soient obligés de sortir une pièce en échange du minuscule ticket qui donnait le droit de rester sur la chaise.
Il m’est même arrivé d’en avoir un ou deux…
Cela dit, Sylvie, si tu as raison pour la population, pense que la rue qui sépare le Jardin de la Halle Saint-Pierre reste une rue super.
Oh ! Ça ne paraît pas comme ça.
Mais imagine la rue Ronsard les soirs d’automne, quand les feuilles qui tombent du flanc de la falaise artificielle jonchent le trottoir.
Imagine toi rentrant du lycée, le cartable battant le mollet, traînant les pieds dans les feuilles mortes en rêvassant à on ne sait quoi.
Ça fait un bruit chouette.
Si, si, regarde, il ne fait pas encore nuit, même pas crépusculaire, l’heure est la même en été et en hiver.
Tu n’as qu’à tourner la tête vers le Panthéon pour voir le soleil se coucher.
Quand tu as dépassé le tournant, ne prends pas la rue André del Sarte, elle est sale, elle sent le pipi et les trottoirs sont pleins de crottes de chien.
Non, continue et monte la volée de marches qui t’emmènera jusqu’à la rue Muller.
Après, tu vas où tu veux, moi je vais continuer jusqu’au chez moi de ce temps là…