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samedi, 01 octobre 2016

Funiculì funiculà

Je crois bien que la dernière fois que je suis entré dans la basilique du Sacré-Cœur, j’avais une quinzaine d’années.
Bon, ma visite n’avait rien à voir avec la piété et tout avec le frais que ma petite camarade de 1964 espérait y trouver.
Eh bien, lectrices chéries, j’y ai remis les pieds cinquante-deux ans plus tard !
J’avais concocté pour Merveille un après-midi de tourisme que je lui avais décrit avec moult détails.
Chacun d’eux avais soulevé la vague de « supeeeeer, Papy chéri !!! » qui m’avait conforté dans le programme prévu.
Immédiatement après la sortie de l’école où je suis allé la chercher, je l’emmenai au restaurant qui lui plaisait.
Non, on ne peut pas parler à une enfant qui a faim, j’ai vérifié…
Une fois repue nous sommes partis prendre le train.
Arrivés à Saint-Lazare, elle a déclaré avec un naturel confondant « J’aime bien les immeubles de Paris, ils sont beaux… »
Puis, pendant que nous attendions le bus elle a ajouté « je voudrais bien habiter un immeuble haussmannien par ici… »
J’ai été surpris qu’elle connût le terme « haussmannien » mais bon…
Quand le bus est arrivé,  elle a quand même demandé :
- C’était quand Haussmann ?
- La deuxième moitié du XIXème siècle, Merveille.
- Ah ? Comme c’est ancien et beau j’aurais pensé à la Renaissance…
- Ben non, c’est moins vieux que ça, on embellit Paris depuis toujours, Merveille.
On est descendu du 30 à Anvers et on a remonté la rue de Steinkerque.
Merveille ne veut pas habiter rue de Steinkerque, même si elle trouve mon lycée « beau et ancien ».
Elle a préférer commencer par le funiculaire qu’elle n’avait jamais pris.
Arrivés en haut de la butte, je l’ai amenée sur l’esplanade où elle n’a pu retenir :
- Oh que c’est beau Paris, je ne l’ai jamais vu comme ça !
A suivi une longue suite de questions « et ça Papy, c’est quoi ? », Les Invalides Merveille, « et ça ? », Saint Gervais Merveille, etc.
Nous sommes entrés dans la basilique.
Elle a trouvé que c’était grand…
Le Christ en majesté et en mosaïque derrière l’autel ne lui disait rien de spécial sauf qu’il était bien dessiné.
Puis elle a voulu monter en haut du dôme.
HS des éponges, il m’est impossible de gravir les milliards de marches qui y montent et je n’ai plus le teint de pêche et le sourire assez enjôleur pour convaincre un gardien de m’y porter jusqu’en haut alors nous sommes sortis et Merveille a trouvé le jardin « Marcel Bleustein-Blanchet » étonnamment calme « bien plus que ceux de chez moi, Papy ! »
Elle a voulu évidemment habiter un des immeubles charmants du haut de la rue Lamarck…
Nous sommes redescendus à pied jusqu’à la Halle Saint Pierre, havre de paix, de glaces « bio » et de limonade.
Je me suis contenté d’un diabolo fraise.
Ils ont forcé sur le colorant…
Elle s’est choisi un bouquin, « L’horrible danger de la lecture » de Voltaire.
Je n’y suis pour rien.
Elle m’a expliqué pourquoi il lui avait fallu lire deux fois le bouquin de Hawking et pourquoi ça lui avait pris en tout quatre semaine, alors…
Je l’ai ramenée épuisée mais contente.
J’ai oublié mon bouquin et mon smartphone dans le bus.
Ou on me les a fauchés, va savoir.
Et ça m’agace parce que le bouquin est bien et que j’en suis au tiers…