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jeudi, 20 octobre 2016

La compagne de mes ans vit…

Elle a cru qu’il était tôt mais non…
Comme chaque fois qu’elle se réveille trop tôt, la lumière de mes jours vérifie que je dors.
Elle ne me secoue pas, non, elle s’y prend de façon plus insidieuse.
Elle se retourne.
Passe la main doucement autour d’elle, comme si elle craignait soudain d’être seule.
Elle me passe la main sur le bras ou l’épaule.
Parfois elle se colle –l’hypocrite, je sais qu’elle a trop chaud-.
Il lui arrive même de me prendre la main puis, réussissant à « chuchoter à haute voix » :
- Minou, tu dors ?
- Je croyais, ma Mine…
Superbe, elle se renseigne gentiment :
- Tu n’as pas envie de faire pipi ?
J’ai à peine le temps de me lever, pour justement…
Elle ajoute :
- Minou, je suis réveillée depuis, pfiouuu… Cinq heures.
Elle s’est endormie peu de minutes après moi.
Je le sais parce qu’elle s’est endormie en sursaut, la lumière allumée, son livre sur le ventre.
Elle m’a alors réveillé en se tournant pour éteindre la lumière, son bouquin est tombé et je sais quand parce que j’arrive à lire l’heure du décodeur depuis le lit.
D’accord, elle a peu dormi mais elle a « comaté » jusqu’à près de sept heures…
Je vois bien comment elle fait.
Ça ne m’empêche pas vraiment de dormir.
Sauf quand elle se précipite hors du lit, entraînant la couette et me laissant, quasiment gelé sur le drap du dessous, la peau exposée à l’air glacial qui se précipite sur moi car la fenêtre est ouverte et que les nuits sont froides.
Mais que voulez vous, lectrices chéries, elle m’a tiré tant de fois du sommeil…
Déjà, je partageais ses nuits depuis peu quand elle fut dévastée par une rage de dents.
Là, je m’en souviens, j’ai mal dormi mais elle avait si mal…
Puis il y eut ces angoisses qui la tenaient éveillée et où il fallait partager le poids d’icelles.
Puis des craintes diverses.
Ces temps ci, c’est JJF qui l’inquiète.
Je ne dirai rien.
Je suis sûr que je fais parfois partie des raisons qui la tiennent éveillée la nuit.
Mais non, voyons, je ne pensais pas à ça.
Quoique, en le disant…
Il y a tout le reste.
Toutes ces nuits et toutes ces années partagées…
Alors, rien que pour entendre « Minou, tu dors ? ».
Ça vaut le coup, non ?

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