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jeudi, 01 décembre 2016

Souvenirs variés et d'hiver.

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Ça c'est pour Bourlingueuse :

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On avait un poêle comme ça, exactement comme celui-la...
Mab, avec ses histoires de peau d’orange sur le poêle de la maison familiale en profite pour poser une question vicelarde : Guérit on jamais de son enfance ?
Eh bien, lectrices chéries, pour mon compte je peux vous dire que non, on ne guérit pas de plein de trucs et surtout pas de son enfance.
Des années plus tard, à lire Mab, ce ne sont ni la chaleur dispensée par le poêle ni l’odeur des peaux d’orange que ma mère mettait dessus pour parfumer la maison qui me revient.
Ce n’étaient pas non plus les échanges qui ne demandaient qu’à tourner en chamaillerie entre  « Ma poule » et « Gaby ».
Oui, quand « ça virait vinaigre », ma mère ne disait plus « Lemmy » mais « Gaby ».
C’était courant les matins d’hiver quand il fallait allumer le poêle, donc en retirer les cendres de la veille, refroidies pendant la nuit.
Non, ce qui me revient ce matin, ce sont plutôt quelques incidents d’hiver…
Comme le « Meta » posé en douce sur le poêle pour voir si ça s’enflammait aussi bien qu’avec des allumettes.
Je vous renseigne tout de suite, lectrices chéries : Non, ça ne s’enflamme pas spontanément.
J’ai alors essayé de presser sur le dessus du poêle brûlant avec une cuiller le petit bout de sucre à quoi ressemblait la tablette de Meta.
Ça ne s’est toujours pas enflammé, on ne peut pas en dire autant de ma mère…
Tout ce que j’ai gagné dans cette affaire, c’est une raclée quand ma mère a vu la pièce noyée sous une chute de neige.
Oui, le Meta chauffé très fort se transforme en une neige à l’odeur d’alcool prononcée, emportée vers le plafond par l’air chaud et qui retombe en flocons du plus bel effet.
L’avis de ma mère différait quelque peu, d’où la raclée…
Des années plus tard, la mauvaise maîtrise des processus industriels m’obligea à jeter à la poubelle un 45T dit « EP » quasi neuf.
The Animals venaient de sortir en France « The house of rising sun » qui serait chanté plus tard par Johnny sous le nom de « Les portes du pénitencier ».
Evidemment, ce 45T est arrivé à la maison.
Il fut apporté par une de mes petites sœurs et l’origine de son financement resta mystérieuse…
Il fut posé sans soin aucun sur le coffre placé sous la fenêtre de la grande pièce.
Hélas il ne fut pas posé à plat et il faisait soleil.
La chaleur du soleil au travers de la vitre le déforma.
J’eus l’idée saugrenue de vouloir lui rendre sa planéité originelle.
Mal m’en prit.
Je le remis dans son enveloppe et le posai sur le poêle brûlant, comptant sur la chaleur pour le ramollir un peu et sur la pesanteur pour lui rendre sa planéité.
Distrait par autre chose pour un moment, l’odeur de papier trop chaud me sortit de mes bidouilles.
Je me précipitai, retirai une enveloppe brune de partout du poêle tandis que des filaments de plastique noir collaient au couvercle du poêle et empuantissaient la maison toute entière.
C’était un de ces jeudis où toute la famille aurait gagné à ce que je sois collé pour la matinée, enfermé avenue Trudaine et surveillé par des pions impitoyables…
Il y a des jours, comme aujourd’hui où le froid vous donne des regrets de la chaleur du poêle et de l’odeur de l’écorce d’orange chauffée.