Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 13 février 2017

La politique ça sert d’os…

lakevio.jpg

Ça devait arriver.
Déjà, lors des dernières élections humaines ça avait été la surprise.
Il y avait longtemps que Terre avait opté pour un gouvernement mondial, réélu régulièrement et soucieux avant tout de calme.
L’humanité s’était peu à peu endormie dans une paix lénifiante, abandonnant le monde à une élite comptable qui gérait au lieu de gouverner.
Dans un réflexe moutonnier, le silence avait répondu à l’appel des candidats.
Avec une abstention avoisinant 94%, un obscur comptable avait été élu à la tête de Terre.
Comptable qui, comme chaque fois, avait remis à une machine le soin de la gestion.
L’humanité s’était étiolée, sombrant dans une clochardise douce dont seuls les chiens tentaient de la sortir.
Ils secouaient les hommes et essayaient de les sortir de devant des écrans de moins en moins animés.
Il n’y avait plus que les dernières centrales nucléaires qui tournaient seules pour illuminer des écrans dont les animateurs avaient disparu depuis longtemps.
Quand les dernières conserves furent avalées, ce sont les chiens qui ont ramené aux humains de quoi manger.
Puis les chiens ont pris l’habitude de prendre un bâton dans leur gueule et de l’envoyer le plus loin possible.
Les humains qui avaient gardé l’habitude de bouger allaient le chercher et le remettaient dans la gueule du chien.
Les chiens ont alors compris qu’ils pouvaient utiliser les hommes.
Les chiens avaient l’imagination et les humains les mains et les yeux.
Le cerveau et l’outil…
Les siècles passant, les chiens se sont alors habitués de manière étonnamment rapide au confort.
Ils se mirent à passer leur temps sur les canapés que leur avaient construits les humains.
Le chien se levait de temps à autre pour manger la pâtée que lui avait préparée son humain et retournait à ses rêves de chien.
Pourtant, un soir la pâtée se fit attendre.
Le chien tendit l’oreille et un bruit de harangue attira son attention.
La chienne lui aboya doucement « ce n’est rien, ils jouent, c’est le printemps… »
C’est quand les premières explosions retentirent que le chien dit à sa compagne « c’est fini, c’est nous qui allons bientôt courir pour leur rapporter le bâton… »
La chienne, en chienne cultivée qu’elle était,  répondit « Ouais, on s’est endormi sur nos lauriers, comme disait un humain il y a très très très longtemps… »
Et je vous préviens que cest Heure-Bleue qui m’a dit de me taire.