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lundi, 20 février 2017

Le Roussillon, connu pour sa douceur et sa chaleur, est des plus attirant...

Ouais, je sais, Lakevio, je sais, ne dis rien…

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Bon sang !
Toutes les trois.
Un vrai tribunal.
D’ailleurs c’était un tribunal.
Ma grand’ mère, ma grand’ tante et l’entremetteuse.
J’avais bien dit que je ne voulais pas faire ce qu’on avait choisi pour moi.
Je ne voulais pas reprendre l’entreprise de celui qu’on avait dit « le beau-père ».
Je n’avais pas de beau-père.
Je n’avais d’ailleurs pas d’épouse.
Ne parlons pas du pruneau que l’entremetteuse voulait me voir épouser.
Ce petit bout de femme au teint d’un jaune maladif qu’on m’exhortait à épouser.
« Un beau parti » qu’elles disaient.
Pas beau, le parti, et hélas pas parti.
Du moins assez loin…
Même ma grand’ mère trouvait que c’était trop cher payé.
Il faut avouer qu’elle avait toujours fait preuve d’indulgence avec moi.
Tous me voyaient dans l’industrie ou la médecine.
Pas moi.
Ma grand’ mère me voyait dans ce qui me plaisait.
Si elle me voyait marié, c’était seulement avec quelqu’un qui pourrait m’assurer la liberté de l’esprit.
Elle sentait bien qu’avec cette fille, la liberté de l’esprit était un rêve lointain.
Elle l’avait entendue.
Préparant des emplois du temps où les réunions et les visites à la banque occuperaient l’essentiel de mes journées.
Elle comprenait bien que ça ne me plaisait pas plus que ça.
Elle savait depuis mon entrée en primaire que ce qu’il me fallait, c’était rêver, écrire.
Je ne lui avais jamais dit mais elle savait bien que j’avais envie d’écrire des choses aussi belles qu’Ophélia ou Musées secrets.
Elle s’est levée et a dit clairement à sa sœur et à l’entremetteuse « Vous voyez un poète à la tête de l’entreprise Bidule & Cie ? »
Un long soupir s’échappa des poitrines plates et désolées de sa sœur et de l’entremetteuse.
Elle ajouta « Surtout avec cette petite sans attraits ? »