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mercredi, 26 juillet 2017

La vie de chaton…

De rien Mab
- Non mais tu n’as rien trouvé d’autre que ça pour m’occuper  ????
- Ben…
- Me caser dans un bureau à l’autre bout du palais ? 
- Mais non, voyons…
- M’occuper de bancals, de handicapés ou d’autistes ?
- Enfin Bribri ! C’est ton boulot aussi, m… !!!
Il hoche la tête, agacé.
- Et puis tu ne seras pas toute seule, tu auras des collaborateurs !
- Tu déconnes, là, Emmie ! Tu me vois passer la journée avec des dames patronnesses ?
- Mais non, des vrais collaborateurs !
- Ouais, c’est ça ! Je vais aller à la messe aussi, pendant que tu y es !
- Pas du tout, c’est juste qu’ils se taperont le boulot à ta place…
- C’est ça, je vais faire potiche, comme à la télé dans les années quatre-vingt-dix !
- Pfff… T’es jamais contente, aussi !
- Mais si Emmie, mais si… 
- Ouais… C’est ça…
- Même si tu as vieilli, je suis fière de toi ! Oui, oui, tu as vieilli mon chéri.
Il lui jette un regard noir et vaguement inquiet.
- Allez, viens Bribri, on va voir ton bureau et tes collaborateurs…
Après des kilomètres de couloirs, ils arrivent devant une porte qu’ils n’ont pas le temps d’approcher.
L’huissier ouvre la porte et annonce :
- Mesdames, Messieurs ! Le Président de la République et Madame !
Bribri soupire in petto « pfiouuu… Quel cinoche ! Et qu’ils jouent mal ! »
On l’introduit dans une vaste pièce peinte de blanc et rehaussée de dorures.
Près d’une fenêtre donnant sur les jardins, un bureau aux pieds tarabiscotés l’attend, le fauteuil tournant le dos à la fenêtre.
Bribri a une vue imprenable sur les arbres, dans un calme qu’on n’aurait jamais soupçonné si près du centre de Paris.
Elle commence à se dire qu’elle va se trouver prisonnière ici pendant qu’Emmanuel va probablement être maté comme un gâteau par des hordes de jeunes énarques qui essaieront de le lui piquer.
Elle pense, regardant par la fenêtre « S… ! Vous ne l’aurez pas comme ça ! »
Elle est sortie de ses pensées par la voix d’un homme qui lui présente ceux qui seront chargés de se taper le boulot à sa place.
- Monsieur Machin, précédemment Maître des requêtes au Conseil dEtat.
Un vieux machin long comme un jour sans pain et triste comme un jour sans vin.
L’autre continue :
- Monsieur Bidule, stagiaire, qui le secondera.
Bribri soulève un sourcil et sourit.
L’avenir s’éclaircit.
Les journées passeront plus vite quand Emmanuel sera au loin, tentant vainement de résoudre les problèmes du monde.
- Vous me semblez bien jeune, vous avez quel âge, Monsieur ?
S’enquiert-elle.
- Dix neuf ans Madame, j’ai eu mon bac à quatorze ans et je sors tout juste de l’ENA.
- Félicitations, j’ai hâte de travailler avec vous.
- Serviteur, Madame…
Il a une lueur amusée dans le regard.
Intelligent ce petit...
 - Alors je vous attends demain matin, vers huit heures…
Bribri se dit que finalement, ce n’était pas si bête, cette idée de lui donner un bureau.
Et ce stagiaire est si mignon, avec ses boucles et son teint frais de jeune garçon.
Un dernier coup d’œil rapide à la pièce.
Il y a bien un canapé dans le coin, près de la porte donnant sur une bibliothèque attenante.
Ce sera parfait, finalement.
Le produit frais, que ça de vrai...
Quelle belle idée, ce stagiaire.
Vraiment...

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