Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 18 août 2017

Une bonne pâte…

spaghetti.jpg

De rien Mab
Ces temps ci, je renverse, je casse et j’ai « du beurre dans les mains » selon l’expression consacrée.
Ce midi, j’ai failli renverser la sauce piquante.
Heure-Bleue, testant mon féminisme, remarque ironiquement « tu as tes règles, Minou ? »
Patient et calme, ainsi que le recommandent tous les sites qui militent contre les violences faites aux femmes, j’attends la suite.
Je sais que sous peu, elle va sortir un de ces double-sens dont elle a le secret et qui tombent toujours au bon moment.
Après s’être extasiée une fois de plus sur ma capacité à commettre des maladresses,  la lumière de mes jours tend la main.
Elle est trop petite et son bras est donc trop court pour qu’elle puisse ramasser un spaghetti tombé sur la nappe près du plat.
Je la regarde officier.
Que dis-je, je l’admire.
Et la merveille arrive, inattendue mais espérée.
« Minou, je suis trop petite, je ne peux pas atteindre ta nouille ! »
Je regarde Heure-Bleue attentivement.
Même pas un regard intéressé.
Je sais qu’elle n’a pas un instant songé à ce à quoi j’ai pensé immédiatement, nourri que je suis à la poésie particulière qui sous-tend les chansons des Charlots.
Néanmoins, un je ne sais quoi dans mon expression la pousse à se demander ce qu’elle a bien pu dire.
Le visage de la lumière de mes jours s’éclaire.
Elle a enfin vu ce qu’on pouvait retirer de cette nouille opportunément posée par inadvertance sur la nappe.
Vous voyez que moi aussi je peux être doué en matière de double sens.
Mais c’est laborieux chez moi.
C’est si spontané chez Heure-Bleue.
C’est pour ça que j’ai décidé de lui en laisser la charge.
Je sais que mes espoirs ne seront jamais déçus.
Cela dit, il est heureux que la fenêtre fut heureusement fermée pour nous permettre d’écouter la radio sans gêner les voisins.
Imaginez un peu le regard de nos voisins, nous croisant dans le couloir, après avoir entendu :
« Minou, je suis trop petite, je ne peux pas atteindre ta nouille ! »...