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samedi, 07 juillet 2018

Les vacances de Monsieur Culot...

De rien, Mab, de rien...

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Ce matin, j’entendais parler dans ma radio de départ en vacances.
Je me suis rappelé un petit voyage fait en été avec les S.
Nous sommes tous montés dans la voiture.
Enfin, presque tous car mes sœurs avaient été dispersées chez les tantes et grand’ mères.
Ne sont montés dans la voiture ce jour là que monsieur S., madame S, leur fils Serge, ma mère et moi.
Je n’aimais pas Serge qui « se la pétait » parce que sa grand’ mère avait un manteau de vison et son grand-père avait une « Aronde ».
Bon, mon père avait quand même une Traction, une « Onze » s’il vous plaît.
Et puis, quand ses initiales donnent « SS » on s’écrase, hein…
Bref, c’était un petit con qui m’énervait sans raison particulière…
On s’était entassé dans cette Traction, « une Onze » donc, j’étais à l’arrière sur les genoux de ma mère, à côté de Serge, assis sur les genoux de madame S.
À l’époque je ne songeais pas encore que j’aurais peut-être préféré être assis sur les genoux de madame S.
C’est le genre de pensée qui ne m’est venu que bien plus tard et pas à propos de madame S.
Mon père était gentil et, pour certaines photos destinées sans doute aux amis des S., il avait donné à croire que notre voiture était la sienne.
Monsieur S. s’était donc accoudé à la voiture, prenant l’air décontracté du propriétaire.
Mon père, lui « frimait » car il trouvait que ça faisait « vedette » d’avoir une main sur la hanche.
Je le trouvais vachement bien parce que quand même, si vous regardez bien, il était vachement beau mon père.
En plus il était grand et super fort.
Alors que monsieur S. pouvait toujours faire semblant, je savais bien qu’il venait souvent le soir à la maison, quand il rentrait du travail.
Plusieurs fois par semaine, il frappait, tournait la clef qui était très souvent oubliée sur la porte, comme plus de la moitié des clefs de l’immeuble, et entrait.
Je l’entendais tout de suite.
« Salut Gaby ! T’aurais pas une cigarette, j’ai laissé les miennes dans mon placard ! »
Mon père ne soupirait même pas et sortait son paquet de « Balto » de sa poche en disant : « Allez, assieds toi, on va s’en fumer une petite… »
Ma mère allait alors chez madame S. et, avant de claquer la porte, disait à mon père « Lemmy, fais attention aux enfants et ne mets pas des cendres partout ! »
Les deux savaient alors qu’ils avaient le temps de fumer au moins cinq cigarettes.
Temps qu’ils mettaient à profit pour dire du mal des communistes et des Arabes « que tu verras, Gaby, un jour ils envahiront le monde… »
« Gaby » répondait, « pour les Arabes, c’est déjà fait, t’as vu le passage Kracher ? »
N’empêche, mon père, c’est celui qui n’est pas accoudé à la Traction.
Vous ne trouvez pas qu’il est beau ?