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jeudi, 20 février 2020

Les classiques de la rousse…

tube dentifrice.jpg

J’ai gagné !
Une fois de plus l’Homme a confirmé sa supériorité sur la Femme !
Elle doit changer le tube de dentifrice !
L’Homme, de son côté, en vainqueur magnanime consent à amener le tube vide jusqu’à la cuisine et le jeter.
Non mais !
À quoi pensaient donc Olympe de Gouge, Simone de Beauvoir et Christine de Pizan ?
Je vous le demande, lectrices chéries !
Que je vous dise le pourquoi du comment de la victoire masculine chez Heure-Bleue, battue à plate couture par son seigneur et maître, j’ai cité « Le Goût ».
Comme il se passe probablement chez vous, lectrices chéries, la lutte est acharnée pour le pouvoir dans le ménage.
Entre l’épouse délicieuse et soumise que souhaite le mari et l’époux fort et victorieux que l’épouse voudrait jeter à bas de son piédestal, telle la première statue de Lénine venue, le combat est rude.
Il en est un où le hasard des armes laisse la victoire tantôt à l’un tantôt à l’autre.
À la maison, les combats les plus âpres sont ceux qui décideront qui sera préposé au changement de tube de dentifrice ou au déballage de la savonnette neuve.
Il n’y paraît pas mais déballer ce fichu savon, surtout avec les mains mouillées est une performance qu’il vaut mieux laisser aux bons soins de « l’autre ».
De même, presser le tube de dentifrice jusqu’à l’obtention de la noisette ultime, celle qui obligera « l’autre » à jeter le tube vide, ouvrir la boîte, en sortir le tube plein, le poser dans le verre, aller à la cuisine avec le tube vide et l’emballage du tube neuf, représente un sacré boulot.
D’autant plus drôle, le boulot, que la surprise de la tâche supplémentaire se déclare alors qu’on est nu comme un ver.
Aujourd’hui j’ai gagné !
Après avoir lavé les cheveux de la lumière de mes jours, je suis retourné dans le séjour et j’ai attendu.
J’ai attendu de voir la lumière de mes jours passer en courant devant la fenêtre ouverte, « belle, sans ornement, dans le simple appareil d’une beauté qu’on, d’arracher au sommeil » pour jeter l’emballage du dentifrice.
Hélas, trois fois hélas…
La victoire du mâle fut incomplète.
Servie par de précédentes expériences, Heure-Bleue a pris l’habitude d’amener dans la salle de bains les effets et autres atours qu’elle revêtira une fois sa toilette faite.
J’ai gagné, certes, mais ma victoire a ce petit goût d’inachevé qui en gâche le plaisir.
J’en retire une fois de plus que le machisme a ceci qui rend étonnant son existence : La victoire sur une femme a toujours le côté illusoire des « victoires à la Pyrrhus »…
Ces victoires qui coûtent plus cher que les défaites.