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dimanche, 20 septembre 2020

La route de la soif.

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Hier, ce fut presque parfait.
Bon, en réalité ce fut parfait.
J’avais entendu une fois, il y a très longtemps, un philosophe expliquer d’une façon qui m’avait semblé convaincante, que la perfection, commençait à n’apparaître que quand les choses étaient presque parfaites.
Après moult développements, il ressortit de ses explications que la vraie perfection n’existait que quand il restait toujours un petit quelque chose à améliorer.
C’est vers cette époque que j’ai compris que j’étais parfait…
Mais la démonstration la plus éclatante des cogitations de ce philosophe eut lieu hier.
Revenons donc à hier.
Des amis devaient arriver à midi.
Notre amie arriva donc avec un quart d’heure d’avance, beaucoup plus ponctuelle que la SNCF.
Notre ami, lui, arriva après avoir comme toujours, appliqué avec exactitude le « quart d’heure de politesse », son PC portable sous le bras.
Nous sommes partis pour un déjeuner qui fut agréable, assis dehors, la table en équilibre instable sur l’asphalte de la rue, la circulation rarissime de la rue, troublée seulement par le passage d’une voiture de pompiers.
Le repas s’est quelque peu éternisé et nous avons été confondus par la gentillesse des gens du restaurant qui ont attendu plus qu’aimablement que nous ayons fini de converser pour ramasser les tables et fermer le restaurant.
Nous avons remis nos masques et sommes partis du pas de Gérard Larcher après un gueuleton vers un jardin quelconque, histoire de continuer notre conversation sans masque car il est difficile pour les unes et les autres, sauf Heure-Bleue, de parler et marcher avec un masque sur la figure.
Nous nous sommes assis au square des Batignolles où Heure-Bleue et notre amie ont papoté sans relâche tandis qu’avec l’autre mâle de la troupe nous nous sommes livrés à notre occupation favorite : Regarder passer les filles…
Ce que nous avons vu nous a convaincu que le premier perturbateur endocrinien de l’homme est la femme…
Un moment, nous regardions la pelouse. Une paire de fort jolies jambes étendues sur le gazon s’offrait à nos regards, le reste était caché par une poussette et un père penché sur la propriétaire des jambes, la cachant à nos yeux.
- Des jambes de blonde, à coup sûr !
- Ah ? Tu crois ? Comment tu sais ça ?
- L’allure et le teint…
La presbytie a comme avantage, quand on a une vue perçante de voir très bien de loin, ce qui permet de discerner le duvet sur une peau.
Le père s’est redressé et s’est alors penché sur le bébé.
La jeune femme était de fait une blonde…
Mon ami m’a dit :
- Ah ! Bravo ! Mais pour les jambes de vieux ?
- Facile ! La démarche…
- Pfff… Chuis c…
A-t-il clos.
Le temps passant, nous sommes repartis vers un café qui nous accueillit assez longtemps pour être douchés par une averse soudaine.
Il s’est fait tard.
Nous n’avions pas vu s’écouler les heures.
Nous commencions à avoir faim.
Nous n’avions rien à manger.
Un traiteur, que dis-je, un « maltraiteur », me vendit pour très cher des choses immondes mais d’aspect si tentant.
Heureusement, il y eut pire.
Le dessert me pèse encore sur un estomac pourtant apte à digérer des briques.
Mais la journée fut si chouette que ce fut la démonstration que la perfection apparaît vraiment quand il reste quelque chose à améliorer.
Ne serait-ce que le dîner…