mardi, 29 juillet 2025
Histoires sans fondement...
Ouais, je sais, bande de...
Hier, nous sommes allés voir l’homme de l’art chargé de me dire ce qui m’attendait si je tenais à retrouver, si ce n’est une allure, du moins une santé de jeune homme.
Il est d’un abord agréable, doté du manque de tact qui caractérise les nouvelles générations mais avec humour et bonne humeur.
On sent bien là que ce n’est pas sa vie qui est en jeu...
Évidemment il y a toujours ce moment délicat où je me pose la question de savoir laquelle, de la vocation de soigner son prochain ou la vocation de soigner ses revenus motive le choix de son métier.
« Mais bon », comme dit Jupiter quand il ne dit pas « En même temps », cette visite m’a permis de remarquer pour la première fois, alors que je passe régulièrement dans la rue Montorgueil depuis plus de vingt ans, une dalle gravée.
Cette dalle, preuve de l’optimisme forcené des partisans de la liberté, nous dit que la dernière exécution pour homosexualité eut lieu en France en 1750.
Les deux lascars furent exécutés en place de Grève.
Je me suis demandé si on leur avait réservé le même sort que le martyre infligé à Sainte Blandine mais c’est juste parce que j’ai fait un rapprochement qui, pour incongru qu’il est, n’est pas dénué de fondement (!).
La loi réprimant « le crime de sodomie » sera abolie qu’en 1791, peut-être en découvrant avec quelques millénaires de retard que la sodomie ne se pratique pas qu’entre adultes humains de même sexe, évidement masculins puisque les femmes ne disposent pas de l’outillage naturel adéquat et que les animaux n’en sont point exclus.
Mais ce n’était pas l’exégèse de la loi de 1791 que je voulais entamer mais d’un oubli dû probablement à l’exigüité de la dalle car a été oublié que de 1942 à 1982 l’homosexualité fut un crime qui coûta la vie à des adeptes de Sappho et d’hommes que leurs goûts ne portaient pas vers les filles.
Apprendre incidemment en regardant par terre alors qu’habituellement je regarde les gens que le fait de se mêler de ce que font celles et ceux qui « jouent au docteur » conduisit nombre de ces « apprentis docteurs » au bûcher ou au massicot est rétrospectivement effrayant.
J’en suis venu à me demander si la « bien pensance » n’était pas plus meurtrière que la cupidité ou la jalousie.
La poursuite de notre pérégrination vers le boulevard de Bonne Nouvelle nous remonta le moral.
Une fresque sur le mur de la rue des Petits Carreaux finit par être connue dans de nombreux pays et interdite d’affichage dans de nombreux autres et montre que la liberté de choix existe bien.
Bon, pas chez tout le monde…
Et, pour ce que j’ai entendu samedi à la radio et ce que j’ai tiré de ce que j’ai vu dans les rues, les dissensions de sexe et de genre dans notre espèce n’ont pas fini de causer de grands dangers sans raison et surtout sans intérêt…
13:46 | Commentaires (6)
samedi, 26 juillet 2025
Vie d’ange…
Ouais mais bon, ce sont les vacances.
Quand je passe près d’Heure-Bleue, je me laisse parfois aller à quelque familiarité.
Quand j’ai besoin de quelque chose et qu’elle est devant, je vais jusqu’à poser ma main sur son épaule pour attraper ce que dont j’ai besoin.
Parfois, je passe derrière elle et je lui passe la main sur une hanche.
À d’autres moments, je lui passe la main sur la joue et je vais parfois jusqu’à l’appeler « ma Mine ».
Vers midi, Heure-Bleue, dite « Ma Mine » et votre serviteur, dit « Minou », écoutions la radio.
L’émission portait sur une question, évidemment mal posée : « La drague au travail : Liberté d’importuner ou droit à la tranquillité ».
Comme si le choix dans les modes de relation entre les hommes et les femmes, que ce soit au travail ou ailleurs se limitait à importuner ou ignorer l’autre, quels que soient les sentiments qu’il vous inspire.
J’ai ainsi appris que dire à une collègue avec qui on passe bien souvent des journées entières « Pfiouu ! Tu es super bien coiffée ! » pouvait être pris pour une tentative de drague sans y être invité, comme lui proposer de boire un café à la machine située dans le couloir.
Néanmoins une échappatoire est prévue dans ce dernier cas : En cas de refus, on s’écrase, sinon toute réitération de la demande peut être perçue comme une agression.
Bref, on a intérêt à bien viser du premier coup…
Inutile de dire que le type qui manie le pinceau sur un échafaudage et qui siffle la fille qui passe et qu’il trouve mignonne risque gros…
À écouter l’émission, les sentiments que pourraient ressentir les femmes qui perçoivent dans le premier compliment venu ou l’invitation à la machine à café comme une manifestation de désir, elles seraient en droit de se sentir agressées.
Le plaisir de dire à la lumière de mes jours « tu as toujours d’aussi beaux yeux » quand je passe devant elle ou « cette jupe te va super bien » me laisse un sentiment d’inquiétude.
Risquais-je une visite au tribunal ?
Ça n’aurait rien d’étonnant depuis que j’appris de cette émission que des comportements de cet ordre étaient des « microagressions sexuelles »…
Je souhaite bien du plaisir à ceux qui désormais voudront faire comprendre à quelqu’un d’autre que la vie serait bien plus chouette en partageant leurs goûts voire plus si…
Inutile de dire que tenter le délicat « Il vaut mieux sauter là-dessus que sur une mine » vous traîne illico sur la paille humide des cachots…
Au travail, il n’y a plus désormais de femmes ni d’hommes, de collègues ou d’amis, il n’y a plus que des pourvoyeurs de dividendes.
Il est quand même malheureux que par la faute de certains porcs, on en soit réduit à se regarder en « chiens de faïence » plutôt que se regarder comme des gâteaux…
14:54 | Commentaires (13)
dimanche, 20 juillet 2025
Menu spécial dèche pour fortuné.
Heure-Bleue et moi avions décidé que donner un temps pareil à une salle de cinéma était un crime.
Nous nous sommes donc précipités, lentement faute de souffle, vers le 84.
Un bus à la suspension oubliée au dépôt depuis le début de l’année, nous a emmenés au croisement du boulevard de Courcelles et de la rue du même nom où nous avons attendu le 30, celui qui nous mène vers la place de Clichy.
Nous avions dans l’idée de déjeuner légèrement mais pas du « bô bun » où nous allons depuis une dizaine d’années alors nous avons traversé lentement la place et sommes passés devant « L’Européen ».
Nous sommes entrés dans la rue des Dames, pas trop bien nommée sauf à appeler « dames » celles qui font commerce de ce qui différencie les dames des messieurs, et avons tranquillement marché vers la rue des Batignolles.
Nous nous sommes arrêtés devant tous les restaurants, peu nous plaisaient.
C’est là que nous est revenu à l’esprit ce « restaurant ».
Il avait disparu, changé de propriétaire, certainement pour cause de menu fantaisiste.
Il nous avait laissés indécis, un pied dans l’ébahissement devant un tel culot, l’autre dans le fou-rire devant la nunucherie de ceux qui allaient sans aucun doute succomber à un accès de branchitude, histoire de la jouer « chuis un vrai bobo parisien moâ… »
Profitant de l’inattention courante du type qui a une idée derrière la tête en invitant une fille au restaurant, le mastroquet avait réussi une performance époustouflante.
Admirez un peu, lectrices chéries, ce menu dont je viens de retrouver la photo dans le souk de mon « disque poubelle ».
Nous n’aurions jamais pensé qu’on oserait proposer pour un prix « robuchonesque » de nous amener une boîte de sardines à partager avec la lumière de mes jours.
Partager une boîte de sardines n’est pas exceptionnel mais se fait habituellement quand on piquenique ou qu’on traverse une période de dèche sévère.
Il est en revanche assez exceptionnel de devoir partager une boîte de sardines au restaurant au prix d’un plat du jour cuisiné par un « Paki » en situation à peine régulière…
Après avoir ri un instant, nous avions rebroussé chemin en passant par l’avenue de Clichy…
C’est en voyant au loin, les frondaisons du cimetière de Montmartre que je me suis fait la réflexion que l’absence était quelque chose qui meublait beaucoup nos existences…
Nous avons grignoté quelque chose dans une gargote et avons repris notre chemin.
Le Cinéma des Cinéastes nous proposait des films qui nous poussaient à nous promener alors nous avons continué.
Nous sommes repartis vers le centre de Paris, doucement, d’un vrai pas de promeneur, admirant des immeubles superbes où nous aurions volontiers établi nos pénates.
Nous avions décidément tout pour être riche, ne nous manquait que la fortune…
Nous avions fini notre chemin, je ne sais s’il faut parler de pérégrination ou de pèlerinage, au café caché dans le passage Vivienne.
Heure-Bleue a admiré une longue veste délicatement tricotée et prévue pour estourbir le flâneur imprudent.
Je me suis contenté d’aller chez « Legrand fille et fils » acheter le vin de notre dîner.
Il était délicieux.
J’ai laissé tomber l’idée d’un magnum de Château Gruaud Larose.
09:51 | Commentaires (11)
mardi, 15 juillet 2025
Ma muse erra tôt…
Je ne sais pourquoi, ce matin, un souvenir m’étonna.
Pourquoi diable « Le bâtard de Mauléon » me revint-il à l’esprit ?
La première fois que j’en entendis parler je ne devais pas avoir plus de six ans.
Sous peu j’allais être envoyé chez les fous pour quatre ans et je serai renseigné sur la question que je venais de me poser.
« Mauléon » était-il un boulanger ?
Qui plus est, était-il un spécialiste des bâtards ?
Le bouquin était encore posé sur la table qui attendait ma grande sœur partie chercher je ne sais quoi dans la cuisine.
Enfin si, je le sais, elle revint avec un morceau de pain.
- Anne, c’est quoi « Le bâtard de Mauléon » ?
- T’es trop p’tit…
- Mais c’est quoi ? Du pain comme chez Galy ?
- Non, c’est un livre mais pas pour toi.
Apparemment, ce n’était pas un livre pour elle non plus puisqu’en entendant la clef tourner dans la serrure, elle le remit vite fait dans la niche à livres du meuble sur lequel était posé « le poste de radio ».
Évidemment, dès que je fus seul, je me précipitai pour récupérer le bouquin.
Je savais lire, bien sûr, et depuis longtemps mais l’écriture en était trop sérieuse pour moi qui préférais de loin les bagarres de « Blek le Roc » avec ces salauds de « Tuniques rouges » qui poursuivaient les « Patriotes de Portland » dans « Kiwi », mon illustré préféré ou les aventures du « Club des cinq » autrement passionnantes.
Tout cela pour vous dire que les aventures d’Agénor de Mauléon ne m’intéressèrent pas et que j’ignorerai encore un moment ce que pouvait être un « bâtard » en dehors de ce pain que ma mère nous envoyait acheter.
Je savais qu’elle achetait des « bâtards » car ils duraient plus longtemps que les baguettes qui arrivaient à la maison déjà sérieusement entamées car elles étaient autrement appétissantes que la version grosse et large qu’en était le bâtard lui-même version courte du « pain parisien de 400g » habituel de la maison.
Finalement, c’est bien plus tard en édition « Marabout » que j’ai lu « Le bâtard de Mauléon ».
C’est après avoir écrit ce bref billet que me revient le pourquoi du souvenir qui m’assaillit ce matin.
Ces temps-ci, le matin à huit heures moins cinq sur ma radio préférée, une brève émission « Un été avec… » précède de peu « les infos ».
Et cet été, c’est « Un été avec Alexandre Dumas » qui m’a rappelé cette histoire de bâtard qui n’était pas un pain.
Les connexions neuronales resteront chez moi cet éternel et passionnant mystère qui me fait écouter et lire attentivement tout ce que raconte Lionel Naccache, professeur à La Pitié Salpêtrière, spécialiste des neurosciences.
Et ma grande sœur aurait bien besoin de lui car sa cervelle frappée par les années ne marche plus très bien…
08:49 | Commentaires (4)
lundi, 14 juillet 2025
Ascenseur pour les fachos…
Profitons du 14 Juillet pour raviver des souvenirs en espérant que ce ne seront que des souvenirs...
Ça commence comme ça :
Je pense que beaucoup, à gauche comme à droite, confondent la part raciste, antisémite, antimusulmane et xénophobe des thèses de l’extrême droite avec ce qui touche probablement la majorité des pauvres gens qui votent pour le RN.
Écoutez donc la remplaçante de feu son père parler de la pauvreté, des ouvriers et des agriculteurs abandonnés par les partis de gouvernement.
Fermez-vous les oreilles quand elle part dans son délire de haine de l’immigré et rappelez-vous cette parodie de Coluche : « Mais qu’est-ce que c’est que ces Arabes qui viennent bouffer le pain de nos Portugais ! ».
Vous y trouverez probablement les vraies raisons du vote pour un parti qui, ces derniers temps, ajoute « national » à son socialisme…
Et tous nos partis de gouvernement, au lieu de se préoccuper de ces gens, n’y voient guère qu’un réservoir potentiel de voix en période électorale mais surtout une source d’emmerdements entre deux périodes électorales…
Ceux qui ont voté pour la fille de son père sont sans doute trop jeunes pour se rappeler les récriminations des nostalgiques de « l’État Français » à la francisque et de la « Révolution Nationale » encore nombreux dans les années soixante.
On évite encore les rappels de ces fameux « Chantiers de Jeunesse qui calmaient les délinquants » quand ils croisaient un gamin qui n’avait pas les cheveux en brosse ou une gamine à la jupe trop courte mais pour combien de temps encore ?.
Dans le métro quand j’allais au lycée, je les entendais râler après ces « jeunes voyous aux cheveux longs », ajoutant peu après « Ah c’est pas avec ça qu’on va relever la France ». Eh oui, déjà.
Et au lycéen ricaneur qui opposait « Eh, oh ! C’est pas nous qui l’avons mise dans cet état, la France ! » ces vieux cons rétorquaient méchamment « Mmmff… Te foutrais tout ça sur les autoroutes, moi, avec des pelles et des pioches ! Et avec les cheveux à ras !!! »
La montée des droites populistes en Europe m’inquiète.
Plus encore quand elle est soutenue par le nouveau dirigeant d’un pays censé être la représentation de la tolérance à la présence de l’étranger sur son sol.
On est tout près d’une époque où on va chercher activement des boucs-émissaires en expliquant que ce sont des solutions.
Bon, pour l’instant, ce n’est pas grave, ce sont les arabes et les noirs qui sont dans le collimateur.
Ce qui m’inquiète, c’est qu’après viennent les juifs, puis les malades puis les vieux.
Et enfin ceux qui ne sont pas d’accord.
Et là, comme je ne suis jamais d’accord avec le pouvoir et qu’en plus je suis vieux, je l’ai vu dans le regard désolé de Merveille , j’ai peur…
C’est pourtant, si la fille de son père entre à l’Elysée, ce qui nous « pend au nez comme un sifflet de deux sous » comme disait ma mamy à moi.
Et ça finit comme ça :
09:05 | Commentaires (3)