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jeudi, 07 janvier 2021

Le foulard...

Floride-06.jpg

Ce matin comme tous les matins en écoutant France Inter, cette radio de gauchistes, je lisais le blog d’Adrienne.
Une phrase me tira un sourire.
« ne jamais avoir les mains inoccupées quand on est une fille, disait la mère. »
Mais c’est juste parce que le matin j’ai « l’esprit mal tourné »…
Une autre m’a rappelé la mienne, de grand’ mère, puis ma mère, puis toutes les femmes du village où vivait ma grand’ mère.
Même ma grande sœur…
« C’était le temps où les femmes portaient des foulards sur la tête et n’étaient pas musulmanes. »
Et pourquoi diable ?
Eh bien parce que, je l’appris plus tard, dans nombre de villages de France, de Navarre et apparemment de Belgique, les femmes se couvraient la tête.
Pour la Belgique et la Navarre, je ne sais pas, mais pour le village de ma grand’ mère, je sais.
Si dans les « grandes villes » comme Paris, les femmes sortaient « nu-tête » mais se mettaient un foulard sur la tête pour entrer dans les églises, dans les villages elles sortaient toujours couvertes.
Elles devaient sortir couvertes.
Ça aboutissait à quelque chose qui me semblait étrange et injuste.
Les femmes devaient absolument se couvrir la tête pour entrer dans les églises.
Les hommes devaient absolument se découvrir la tête pour entrer dans les églises.
J’appris ainsi que ce qu’on appelait « une femme bien » ne sortait jamais « en cheveux » et que les hommes étaient sans doute frileux du crâne et que c’était pour ça qu’ils allaient plus au bistrot qu’à l’église.
Même ma grande sœur porta le foulard.
Je savais bien qu’elle n’était pas un pilier de sacristie aussi je lui demandai un jour pourquoi elle mettait un foulard pour sortir à Paris.
C’est là que je sus que « c’était la mode » et elle me le prouva en me montrant une affiche vantant la dernière voiture sortie des usines Renault, la « Floride ».
Cette affiche montrait la voiture roulant en pleine campagne et les deux jeunes femmes, l’une au volant, l’autre sur le siège passager, étaient blondes à souhait et portaient sur la tête un foulard flottant gracieusement au vent de la course.
Je compris d’un coup l’intérêt de ma grande sœur pour des foulards qu’elle évitait soigneusement auparavant.
Voilà où m’a mené le lecture de la brève, très brève, note d’Adrienne ce matin…
Du coup, je me sens moins vieux.