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lundi, 09 mai 2016

Quand l'amante alitée change...

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Ils m’énervent ces deux niais, là, derrière.
Et l’amour de ma vie qui n’arrive pas.
Être à l’heure n’a jamais été sa tasse.
Depuis qu’on se connaît, le retard est sa spécialité.
Variable, d’une demi-heure à une heure et demie.
Et ces deux là, à se dévorer des yeux, ils m’agacent, mais ils m’agacent !
Comme s’ils pouvaient savoir que mon amour et moi c’est autre chose.
Bon, pas à l’heure évidemment…
Ah ! Enfin !
Avant même que j’aie le temps de lui demander ce qui me tarabuste depuis un bon moment, mon amour m’attrape par le cou et me dévore les lèvres.
Un instant ça devient même plus indiscret mais c’est si doux…
Je peux enfin lui demander « mais pourquoi diable tes parents t’ont-ils appelée Violette ? »
Alors que sa jupe s’étale sur la banquette à côté de moi, j’entends les deux niais derrière nous s’exclamer « Mon dieu ! Des anormales ! »
Et mon amour de lancer « Mon dieu ! Des ordinaires ! »

dimanche, 08 mai 2016

Billet d’où ?

Hier on est allé tenter un « Bô Bun » rue des Dames.
C’est, paraît-il, un des meilleurs de Paris.
Une période de dèche de notre folle jeunesse nous avait tenus éloignés des « Bô Bun » pour un moment.
Un peu comme celles qui nous ont dégoûtés jusqu’aujourd’hui encore des paupiettes de veau et des coquelets…
Cela dit, il est bon d’être déçu, ça évite de s’endormir dans une sécurité trompeuse sur la foi d’avis censément autorisés.
Manifestement, une fois le journaliste payé pour répandre les compliments, il n’y avait plus assez de sous pour acheter les produits adéquats.
Inutile de dire qu’il en restait encore moins pour payer un cuisinier .
Un gâte-sauce bas-de-gamme a sévi et nous a fait un… truc, oui c’est ça, un truc.
Une poignée de vermicelles chinois, deux feuilles de coriandre, une rondelle de concombre, un nem coupé en quatre et trois morceaux de blanc de poulet bouilli.
Une giclée de vinaigre de soja, une pincée de poudre de cacahuète et hop ! Un « Bô Bun » pour Heure-Bleue.
Je n’ai échappé au poulet bouilli que parce que j’ai choisi « crevettes supplément 1.00 € »
Alors à la place j’ai eu droit à quelques crevettes sorties d’un sachet et dégelées d’un coup de four micro-ondes.
Le tout servi avec une carafe d’eau tiède et dans des bols de plastique.
Finalement, ces bols étaient la seule chose venue réellement d’Extrême-Orient…
Que je vous dise, lectrices chéries, un « Bô Bun », un vrai, c’est fait par un vrai cuisinier et avec talent.
Il y avait rue Pouchet, Heure-Bleue et moi nous le sommes rappelé avec des sanglots dans la voix, un restaurant vietnamien qui servait pour un prix très raisonnable des « Bô Bun » délicieux, dans un bol de porcelaine.
Ils étaient faits avec juste ce qu’il faut de vermicelles, la quantité adéquate de coriandre et d’épices, assez pour parfumer, assez peu pour laisser le goût des légumes, des deux nems nécessaires et des crevettes intact.
Puis nous avons fait un « tour de souvenirs » d’Heure-Bleue.
D’abord la rue de Tocqueville.
- Là, tu te rends compte ? C’est toujours une boucherie.
Nous sommes allés jusqu’à la rue Poncelet pour vérifier si les asperges y étaient moins ou plus chères que rue de Lévis.
Nous sommes partis en direction de Wagram par la rue Jouffroy.
- Et là, Minou, il y avait…
- Une librairie avec les deux vieilles, je sais.
- Ah ? Je te l’ai déjà dit ?
- À peine seize-mille-huit-cent-soixante-quatorze fois…
On a fini par arriver jusqu’à l’arrêt du 84 de la rue de Courcelles.
Cette fois ci, nous sommes montés dedans pour les quatre stations qui restent avant la Porte de Champerret.
Mais on n’a pas moins marché que jeudi…

samedi, 07 mai 2016

Le sang qui bout...

Ouais, bon...

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Ce matin, alors que je creuse une cervelle pourtant vide pour y trouver quelque chose à vous dire, il me revient la pause d’Heure-Bleue jeudi dernier, celui du döner, sur le banc de l’abribus de la place de l’Europe.
J’avais seulement remarqué un jeune couple arrêté là, attendant un bus qui ne passait pas les jours fériés mais que ça n’avait pas frappé, occupés d’eux qu’ils étaient.
Je me suis fait la réflexion qu’il était heureux qu’on pût respirer par le nez sinon ils seraient morts asphyxiés sous nos yeux.
J’ai dit « Hé bé… »
Heure-Bleue m’a dit « Envieux… »
Et a ajouté car elle est quand même un peu garce « Regarde comme il est heureux, il a trouvé une fille plus petite que lui… »
Il est vrai que c’était le plus petit géant du monde.
Nous les avons regardé discrètement – si si, lectrices chéries je vous assure- un instant avant de repartir.
A les voir collés comme ça je me suis dit qu’elle devait sêtre aperçue que s’il avait une idée, ce n’était pas derrière la tête…
Pas de doute, le printemps est bien arrivé.

vendredi, 06 mai 2016

Il y a toujours un Pont Cardinet.

De rien, Mab, de rien…
Et ne te moque pas, Berthoise.
Nous sommes partis joyeux à Paris, il faisait 22°C.
J’ai laissé tomber le col roulé de cachemire et le blouson « polaire » pour la chemise et le blouson léger.
Déshabillée d’un haut super light, la lumière de mes jours est sortie disant déjà « j’ai trop chaud ».
Mais elle est très gentille puisque, bien qu’elle en ai assez, elle a bien voulu aller chez « Ladess » manger un döner.
Sur le chemin qui mène de Pont-Cardinet à l’avenue de Clichy, nous avons remarqué que le restaurant qui, il y a peu offrait pour une fortune une boîte de sardines, frimait avec une nouvelle enseigne censément britishophone : « Brunch Lunch Dîner ».
Même pas foutus d’écrire « Dinner » ces andouilles…
C’est là que nous avons croisé deux jeunes gens de sexe ambigu mais du genre voyou.
La lumière de mes jours a commenté d’un « il en faut pour toutes les bourses ».
Ce fut notre premier fou-rire.
Tout avait bien commencé, le döner était bon, pas de frites, pas gras, tout ça quoi, généreusement arrosé d’eau du robinet.
Et nous revoilà partis, le pas léger et l’œil vif vers Saint Lazare.
Nous avions dans l’idée de boire un café sur cette petite place où se croisent les rues de Moscou, de Turin et Saint Pétersbourg.
C’est là qu’on a gagné le droit de faire tout le chemin à pied jusqu’à la Porte de Champerret…
Parce qu’un döner, ça va mais un döner plus une glace pour elle et des profiteroles pour moi, ça fait beaucoup…
Surtout des profiteroles pas entièrement dégelées, du genre qui vous garde un goût de rassis atténué seulement par la crème en bombe premier prix.
Bref, nous avons continué notre chemin jusqu’à Saint Lazare, puis pris la direction de la Madeleine pour acheter notre Clooney mensuel.
Un seul petit bémol à cette longue promenade : Heure-Bleue déteste le soleil alors je dois être à l’ombre.
Elle refuse de marcher sur le trottoir à l’ombre en me laissant sur le trottoir ensoleillé.
Près de Saint Augustin, nous avons pris un autre café.
Nous savons pourtant que tout café ne fait que préparer le suivant…
Un moment, elle cherche à me dire quelque chose, est bloquée et s’apprête à mimer pour me faire comprendre.
Elle s’arrête d’un coup.
Il fut bon qu’elle se soit arrêtée, le mime de l’amatrice de pipe tarifée n’est pas du meilleur effet en public…
En fait, il était question de l’aérosol anti-asthme…
Ce fut notre second fou-rire.
Après avoir traversé un parc Monceau bondé, nous nous sommes arrêtés à l’arrêt du bus de Courcelles et avons regardé les passants quelques minutes, le temps de reconstituer la peau des pieds d’Heure-Bleue.
Là j’ai vu quelque chose que je dois vous absolument conter, lectrices chéries.
Sur le trottoir en face, deux pétasses, une blonde et une brune, la démarche décontractée, une bayant aux corneilles, l’autre le smartphone à la main, à part elles, personne.
À près de cinquante mètre l’une de l’autre elles se voient et le spectacle commence.
Elles se redressent, prennent la démarche de star montant les marches à Cannes, se toisent, se croisent.
Il n’y a pas un chat à part elles et elles se font concurrence ! Elles sont folles !
A peine se sont elles croisées, et une dizaine de mètres parcourus, elles reprennent la démarche précédente…
A part ça, tout fou le camp, j’ai même vu une Ferrari bleu layette.
Bleu layette ! Une Ferrari !
« Il Commendatore » doit se retourner dans sa tombe…
Nous avons fini par prendre le bus Porte de Champerret.
J’ai préparé à la lumière de mes jours un lapin sauce moutarde qu’elle a aimé.
Hélas tous ces kilomètres n’ont pas incité la balance à l’indulgence.
Mais c’était bien quand même.

mercredi, 04 mai 2016

Ode au rat…

Ouaip, j’ai un nouveau clavier !
Un avec la sérigraphie sur toutes les touches !
Et une nouvelle souris !
Une qui réagit au quart de poil sous mes doigts.
Mais non, ne frémissez pas d’angoisse, lectrices chéries, je reste irrévocablement collé à Heure-Bleue…
Et du coup, vous savez quoi ?
Non, n’ayez crainte, je ne vais pas me remettre, comme Coumarine, à la poésie.
Même si je sais que j’arrive à un âge où il faut recommencer à s’habituer aux vers…
Je vais plutôt régler quelques dissensions entre les générations à propos de « combinaisons ».
Vous n’étiez pas d’accord avec ce que j’en gardais comme idée.
Hélas, lectrices chéries, fort seulement de souvenirs, je me suis trouvé hier, comme la cigale de la fable, fort dépourvu.
En plus, aucune bise n’est venue me consoler.
Ouais, bon, je sais, Berthoise, c’est mauvais mais que veux tu…
Célestine m’a proposé comme produit de remplacement des choses comme des « nuisettes » vendues par le trio helvétique.
Berthoise m’a parlé de « fond de robe ».
Pour ce que j’ai vu, c’est plus proche de la combinaison.
Hélas, Berthoise, c’est bien trop court !
En 1958, un tel « fond de robe » eut fait jeter des cailloux à la première distraite qui aurait oublié de mettre une robe sur ce « fond de robe ».
Alors j’ai cherché et j’ai trouvé.
Voilà, lectrices chéries, ce qu’était une combinaison dans ces années où ce n’était pas encore l’espoir d’un bien-être à venir qui courait dans les rues mais le soulagement palpable que la dernière bagarre générale fût enfin terminée.

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Franchement, est-ce que ça ressemble à une « nuisette » ?
A ces époques, Georges Rapin s’apprêtait à assassiner Domino et finirait massicoté au début des sixties.
Mary Quant ne m’avait pas encore permis de deviner chez d’autres ce que mes petites camarades ne m’avaient dévoilé qu’avec prudence au cours d’échanges d’informations.
Les dames sérieuses n’entraient pas dans les églises « en cheveux » et les messieurs préféraient aller au bistrot en face pour garder leur béret .
Bref, c’était un temps où on ne rigolait pas avec la pudeur, du moins publique.
C’était mieux que l’Espagne de Franco où un baiser dans la rue vous valait un procès verbal.
Alors, ces combinaisons, Lakevio et Mab, ça ne ressemble pas plus à ce que vous avez vu sur vos mères ?