lundi, 27 avril 2009
Toute vérité n'est pas bonne à dire, ni à entendre...
L'interprétation élargie des textes par la maréchaussée de Saint Germain en Laye (les mésaventures d'une conseillère d'éducation sont relatées ici) m'a rétrospectivement fichu la trouille.
Jugez-en:
En ces temps reculés où la police et l'économie étaient plus clémentes, Douce Moitié, Ours et moi habitions dans un de ces ghettos où les seuls yeux marrons acceptables sont ceux des chevaux de course et où les petites filles vaquaient en uniforme "jupe plissée bleu-marine, socquettes blanches et ballerines noires à bride".
Un soir d'hiver, passant sur le quai qui borde l'île des Impressionnistes en revenant du travail et passant récupérer Heure-Bleue dans la librairie où elle officiait, j'eus bien du mal, comme tous les soirs, à éviter le tas de gamins en VTT qui circulent sans plus de lumière que de souci du code de la route.
Après avoir mis la voiture au parking, je remontai tranquillement à pieds en direction de la librairie quand je vis un policier aligner consciencieusement la voiture d'une connaissance.
Ce fut le départ d'une discussion surréaliste que j'entamai comme suit :
- Vous feriez mieux de surveiller les gamins qui circulent sans lumière sur le quai au lieu de verbaliser le type qui va chercher son pain et ne dérange personne.
- Monsieur ! Veuillez présenter les papiers du véhicule !
- Il n'en est pas question !
- Veuillez je vous prie présenter les papiers du véhicule ou je serai dans l'obligation de vous dresser procès verbal !
- Non, monsieur, il n'en est pas question ! De quoi serais-je coupable selon vous ?
- Eh bien monsieur vous allez devoir me suivre au commissariat !
- Sans problème, je vous suis, mais vous allez vous rendre célèbre...
Là, un éclair de doute traversa son oeil de ruminant...
- Et pourquoi ça monsieur ?
- Je suppose que votre commissaire n'a pas l'habitude de voir appréhender un piéton pour défaut de permis...
- Aaaahhh... La voiture... ce n'est...
- Non, elle n'est pas à moi.
- Bon, ça va pour cette fois mais n'y revenez pas...
J'imagine que si la chose était survenue en ces temps sécuritaires d'aujourd'hui, on aurait vu votre serviteur promptement jeté à terre, un énorme croquenot appuyé sur le crâne et une énorme chaussette à clous sur le dos pour éviter toute rebellion.
Rebellion dont il serait sans aucun doute accusé, assortie du délit d'outrage...
13:12 | Commentaires (12)
Commentaires
Dire qu'on n'est même plus à l'abri dans la banlieue Ouest, celle qui vote UMP...
Écrit par : heure-bleue | lundi, 27 avril 2009
Pour les dialogues, j'hésite entre Feydeau, Dumas, Daudet ou Flaubert, enfin très XIX...siècle pas arrondissement !
Écrit par : Le cheval | lundi, 27 avril 2009
En fait le cheval, c'est moi, je t'expliquerai....
Écrit par : Bérangère | lundi, 27 avril 2009
il y a quand même eu quelques précédents gravissimes ! (http://fr.wikipedia.org/wiki/Oussekine)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_de_la_station_de_m%C3%A9tro_Charonne
Écrit par : saperli | lundi, 27 avril 2009
Bérangère> Bon, ce n'est pas verbatim pour le milieu du dialogue mais c'était vriment ça...
Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 27 avril 2009
Tu aurais la tête aussi plate qu'une poêle !!
Bonne soirée chez vous.
Écrit par : patriarch | lundi, 27 avril 2009
Efficace la dame quand elle "engage une démarche d'explication pédagogique"... Elle est quoi déjà ? Conseillère principale d'éducation... ah... ça promet...
Écrit par : schleuder | mardi, 28 avril 2009
C'était du temps où tu avais une voiture, un permis et peut-être encore des illusions.
Écrit par : mab | mardi, 28 avril 2009
alors ça va pour cette fois! mais n'y reviens pas donc!!! :))))
Écrit par : tarmine | mardi, 28 avril 2009
C'est clair qu'aujourd'hui tu verrais débouler une armée de robocops prèts à te mettre en garde à vue! Les temps changent, comme on dit...
Écrit par : AfricaDelice | mardi, 28 avril 2009
Fiston et ses copains ont eu une mésaventure du même ordre , quelqu'un avait appelé les flics pour tapage nocturne , les jeunes sont passés au même moment et l'un a dit : " pour la soirée déguisée , c'est par là " Evidemment , l'humour n'existe pas chez ces gens là , résultat , mise à terre du jeune , étouffement par le poids du flic , nuit au poste , convocation au tribunal sous prétexte qu'il avait dit " fils de p..te ! alors que ses potes n'ont rien entendu de semblable . Bref , on doit la fermer et courber l'échine !
Écrit par : Brigitte | mardi, 28 avril 2009
Ouh, la, tu m'as fait peur !... Ne te risque plus à ce genre de "prise de parole" avec une personne "détenteur d'autorité" parce qu'en effet tu serais salement (et non proprement) malmené et en plus de tous les délices que tu prévois, je te rappelle la fouille au corps, nu de préférence ! Non, non, je te vois déjà imaginer un bon mot et sourire, mais c'est arrivé à une dame de 75 ans !!! parce qu'elle avait remplacé sa carte d'identité par une photocopie par peur de l'égarer une fois de plus ... Et un de mes amis a failli ête menotté à l'aéroport pour avoir demandé : "c'est combien le massage ?" après un palpage un peu poussé au contrôle... Heureusement, les collègues avaient un peu plus d'humour!
Quelle époque!
Écrit par : lakevio | vendredi, 01 mai 2009
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