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dimanche, 27 novembre 2011

L'écrit va scier.

Lectrices et –rares- lecteurs chéris, je soumets à votre sagacité le texte qui va suivre.

Rédigé il y a maintenant quelques années, ce compte-rendu d’une visite que d’autres amis et moi rendîmes à un « inventeur » de notre connaissance fut ramené à la surface du forum dont je suis un participant actif par un ami –oui, il m’en reste…- à l’occasion d’une de nos nombreuses querelles.
Il m’était, hier encore, totalement sorti de l’esprit.

D’après Heure-Bleue, en écrivant ce compte-rendu, je fus d’une grande cruauté.
Comme je ne suis doté d’une once de méchanceté, c’est à vous que je demande de juger.
En bleu, le commentaire du « rameneur à la surface ».
En italique, le texte de votre serviteur.

Je ne me souvenais pas que c'était aussi "grand"......

Le jour de gloire de Patrice.... Je ne peux m'empêcher de le citer.

 On devrait le faire lire à tous les jeunes audiophiles (si ça existe)

 "A TOUS (au moins ceux que ça intéressera...)

Visite chez B…

C’est jeudi et il pleut. 
J’ai été désigné volontaire d’office, à une majorité quasiment soviétique de trois voix sur quatre, sauf la mienne, pour faire le compte-rendu de la visite de l’antre Bijojesque. 
C’est avec un enthousiasme mitigé que je m’attelle à cette tâche titanesque. 
Aidé donc en cela par un penchant aussi marqué que naturel à la digression, je me lance… 
Kifs et Toan, avec un sens inné de la ponctualité qu’on croirait israélien, arrivent en retard au rendez-vous fixé. La journée s’annonce fertile en surprises. Dans une voiture déjà petite, rendue plus étroite encore par la présence d’un siège de bébé (trois places à l’arrière qu’y disaient ! Trois places d’anchois, oui !), qui vois-je ? Y.C. ! Oui, Y.C., Yves ! Un gamin de 61 ans que j’avais vu il y a un rien de temps, à peine trente ans… 
A part les effets pervers de l’âge, il a peu changé, sauf qu’il est devenu un peu plus diplomate. Je veux dire par là que si le tact n’a pas adouci son sens critique et que le dialogue est toujours aussi difficile, il ne saute plus à la gorge du contradicteur à la première seconde. Il attend au moins une minute. Il est toujours aussi convaincu, sauf que ce n’est plus des mêmes choses… 
En écrivant l’Enfer, Dante devait avoir la prescience de la circulation parisienne un jour de pluie… Après un voyage qui eût pu être plus long et bien pire, nous arrivons enfin à EDF. 
Après avoir laissé nos papiers d’identité, comme dans le premier poste frontière venu, nous voilà contraints de traverser un site dont la disposition anarchique des bâtiments, comme leur couleur engageante, fait plus penser à une ville moyen-orientale qu’à un haut lieu de la recherche française. Non seulement il pleut, mais il fait un froid sibérien ! Moi qui plaçais EDF sur un pied que je qualifierais de « destal », je suis aussi déçu que gelé. Au bout d’une marche pénible parmi les éléments déchaînés, nous arrivons dans le bureau de B.... Malgré nos accrochages sur le forum, il ne semble pas trop mal disposé à mon égard. Et c’est là que je commets la première erreur : Je lui présente les salutations de Bbill. Son sourire, avenant, se crispe un peu. Son bon air de papy-gâteau, à la tête auréolée de cheveux blancs, se transforme un peu et laisse à penser que ce sont plutôt les gosses qui finiraient dans la cuisinière. 
Bbill !!! Qu’as-tu fait à B... pour le fâcher de la sorte ?! 

Après nous avoir à chacun donné un document conséquent sur ses travaux (rendez-moi mes impôts !), B… nous entraîne (encore du vent, de la pluie et du froid…) dans son antre. 

Là, c’est la surprise : E.P. Jacobs est battu ! Le labo du docteur Septimus, c’est de la roupie de sansonnet à côté de l’installation anti-MDI de B... ! 
Après la littérature de science-fiction et les films de terreur, voici l’audio d’épouvante ! Il a brisé le mur du le 0% WAF, il atteint même le 0% HAF (Husband Acceptance Factor) !!! Malgré le flegme acquis par quelques années passées dans un endroit réputé pour son manque de calme et les risques que l’on y encourt à n’être pas d’accord avec ses voisins, j’ai un hoquet de stupeur. 
Seuls le calme olympien de B... et la honte de passer pour un pleutre auprès de mes acolytes me permettent de continuer. J’ai tout de même le temps de voir un éclair de surprise dans l’œil d’Yves et un bref sursaut de panique de Toan (ne nie pas, je t’ai vu !). Seul Kifs, qu’une longue prédestination génétique à l’horreur a vacciné ne dit rien. 
En fait, je ne sais pas s’il est habitué ou écrasé par l’ampleur du désastre. 

Au fond de ce qui semblait un bâtiment normal mais qui est un hangar en réfection, on trouve un…On trouve… Bon, puisqu’il le faut, disons-le, on trouve ce qui devrait être un laboratoire. Celui-ci a un point qui vaut d’être souligné : Il est chauffé. Heureusement qu’il n’y a pas de machine à café, sinon, il faudrait faire encore 300 m sous la pluie pour aller pisser… 
Laissons là cet à-côté diurétique et passons au vif du sujet. 

La…La chaîne ? Le montage se compose (se décompose ?) d’un lecteur de CD improbable, d’une esthétique qui fait penser au lecteur de TOTO36, de deux amplificateurs de classe indéterminée (d’après B..., ce n’est ni la classe A, ni la classe B, ni C, ni D…) censé fournir une puissance constante quel que soit le niveau du signal (j’espère qu’il ne s’agit là que d’un « lapsus linguae» de notre B...). 
Cet amplificateur est alimenté par deux circuits à MOS et est couplé à deux haut-parleurs montés sur des baffles plans, dotés d’une caractéristique particulière dont il sera fait mention plus loin. 
Jusque là, me direz-vous, rien que de très normal, voire commun… 
Et c’est là que ça se gâte. Aucune liaison entre un élément et un autre ne peut être faite simplement, je veux dire bêtement, avec deux fils. 
Il y a des montages curieux, qui ne sont pas sans rappeler les postes de TSF des années 40, où l’on ne pleurait pas le cuivre, où la main d’oeuvre n’était pas chère et où la productivité n’avait pas encore fait son entrée dans le credo du premier artisan venu. Des fils de cuivre de 20/10 sont accrochés aux points les plus inattendus, arrangés par paire et affublés d’un réseau RC. Ce réseau est réglable en résistance et en capacité, selon quelle méthode ? Nous ne le saurons jamais. D’autres câbles ( ?) de liaison sont obligés de traverser des montages incongrus, constitués de plaques de cuivre et de grillage alternés. Certaines de ces plaques sont connectées à des piles, destinées à polariser certaines parties de ce…De ce truc. 
L’ensemble ne laisse pas de surprendre, d’abord du point de vue de l’esthétique, ça fait un peu penser aux vieilles illustrations de « la Machine à remonter le Temps », du point de vue de la sonorité aussi. 
Maître Pierre, après nous avoir présenté ses bébés, pose un CD sur le lecteur et l’écoute commence. 
Le son est aussi surprenant que l’aspect. 
Ma première réaction, que je garde alors pour moi, c’est que B... a réalisé le rêve de H.G.Wells ! Sa chaîne remonte le temps ! Le son qui en sort me bouleverse ! Après quelques instants d’hébétude, je reviens sur terre et me rends soudain compte que mon émotion n’a rien que de très naturel, elle est due au fait que j’entends ce que j’entendais, alors gamin, sortir du poste de TSF familial. Ce brusque retour dans les territoires de mon enfance m’avait fait oublier que Geneviève Tabouy et Pierre-Jean Vaillard sont morts depuis longtemps. Une remarque ricanante, quoique discrète, d’Yves, me rappelle dans le monde des vivants et je cesse d’attendre « la famille Duraton » pour écouter au lieu d’entendre. A ce moment, Yves Montand chante « Hollywood », il a toujours chanté faux, ça ne m’empêche pas d’aimer cette chanson, je me laisse aller au plaisir de l’écouter . Comme je me suis bien gardé de le faire remarquer sur l’instant, l’absence de grave et de réel aigu donne une impression de définition qui se révèle rapidement fausse, et, ô surprise, c’est la première fois que j’entends un baffle plan avec un son de boîte ! C’est tout à fait frappant sur les applaudissements qui saluent Yves Montand dès la fin de « Hollywood ». 
Marie-Paule Belle est si fidèlement reproduite qu’à l’exception de B..., qui a mis le CD, personne n’est fichu de la reconnaître ! Tout ce qu’on peut dire de cette voix, c’est qu’elle paie un lourd tribut à Nicot… Bien que fumeur, je me sens d’accord avec l’Etat, qui rêve d’une cigarette parfaite, sans fumée, sans goudrons, sans cancer. Une cigarette avec rien que les taxes… 
Bref, Marie-Paule Belle est méconnaissable sauf à y prêter une attention soutenue. 

Au fur et à mesure que je l’écris, ce compte rendu s’avère des plus délicats à rédiger. 
Coincé que je suis entre le marteau de l’honnêteté et l’enclume de la diplomatie. J’hésite longuement entre le comportement de l’homme qui ne mâche pas ses mots et celui qui sied à l’homme qui sait vivre en société. Barbara arrive en nous disant qu’il pleut sur Nantes, elle, on la reconnaît mieux, on en retiendra cependant que l’asthme qui l’emporta est plus frappant que la voix qui nous remua. 
En fait, je n’aime pas du tout le son qui sort de ce système. Il a les caractéristiques qui poussent à acheter des mini-chaînes. Un amateur de vinyle y trouverait les défauts du CD, et un amateur de CD ceux du vinyle, aucun n’y trouverait les qualités qu’il cherche. Je ne saurais dire si la qualité toute relative des haut-parleurs « tue » les améliorations supposées de l’absence de MDI. A partir de ce moment, je n’écoute plus que d’une oreille distraite. De temps en temps, quelque défaut me crispe et me tire de l’esprit un calembour de mauvais goût, comme le son de violes, qui m’amène à penser, à une lettre près, que la justice n’a pas tort de les faire relever de la cour d’assises… 
Mal placé, près du flanc vitré du laboratoire et face à l’une des enceintes, j’ai beaucoup de mal à entendre l’autre, d’où un déséquilibre marqué. Au bout d’un moment, B... nous fait remarquer que l’autre enceinte est différente et a un rendement plus faible. Une autre chose me chagrine, il est impossible de juger du bien-fondé des modifications, peut-être le son originel du système est-il pire, pourquoi pas ? Le problème est que rien n’est prévu pour faire une comparaison entre l’état actuel et l’état antérieur aux modifications. 
En hôte attentionné, B... nous emmène déjeûner, la cantine, pardon, le restaurant d’entreprise d’EDF est, lui aussi, chauffé. Bonne nouvelle. 
Cette généreuse entreprise ne se contente pas de fabriquer et distribuer de l’énergie, selon toute apparence elle se pique d’art…J’ai pu surprendre quelques slogans du genre « Préservons nos statues ! ». 
Erreur d’interprétation de ma part, fatale et démoralisante. Il semble plutôt qu’il s’agit de « Préservons nos statuts ! ». Et moi qui croyait que l’Etat se préoccupait de l’élévation spirituelle de ses employés et tentait de les intéresser à la sculpture… 
Après un repas frugal et émaillé de propos qui n’engagent à rien ni personne, nous reprenons le chemin de la tanière a-MDIesque. 
Je ne prend pas plus de plaisir à la suite de l’expérimentation et, pour ne pas déranger les autres participants, Yves et moi sortons papoter dans le couloir.

Une chose cependant, Yves a apporté deux CD du même type, censés être identiques. 
L’un dans l’état de naissance, l’autre « bidouillé » façon « biseautage ». Différence audible il y a, je confirme. Comme d’habitude, nous ne sommes pas d’accord sur les raisons de la différence. Nous ne pourrions tenter d’en faire le tour que sur un lecteur qui ne commet pas d’erreur. Malheureusement, le lecteur de B... a une fâcheuse tendance à se comporter comme une platine vinyle avec un disque au sillon approximatif… Au vu de l’état de surface du CD « biseauté » je parierai plutôt sur le filtrage « passe-bas » causé par des passages en mode « hold » ou « interpolate ». Ca adoucit assez nettement le son, et, sur des HP comme ceux utilisés, ça arrange bien des choses, notamment en réduisant la distorsion flagrante dans l’aigu. 
Il est aussi tout à fait possible, comme je l’ai fait remarquer à Yves, que le « bidouillage » de l’anneau de clamping et du trou de centrage, réduise le voile du CD et assure un meilleur serrage du CD sur son axe d’entraînement. Il ne faut pas oublier que moins le système de focus et de tracking sont sollicités, mieux le système marche. Je serais curieux de savoir si le « ripping » des deux CD donnerait le même fichier. 
Une des explications de Yves, à propos de la surépaisseur au niveau de l’anneau de clamping, selon lui responsable, supprimerait sans aucun doute le problème. Et pour cause, on ne pourrait plus fabriquer les CD…

Bref, cette visite fut décevante, pour moi du moins. Il ne reste plus qu’à espérer que le système BIJOJesque était mal réglé. Ce que je conçois bien. 
Ce qu’en revanche je conçois mal, c’est comment rendre un tel système reproductible quand il voudra bien fonctionner.

Je soupçonne B... de n’apprécier que modérément ce compte-rendu, il fut pourtant fait honnêtement et sans intention de blesser qui que ce soit. 
(Je dois admettre malgré tout que je préfère perdre un ami que rater un mot caustique…)" 

 C'est extra, comme aurait dit Léo.

A plus

A.

Voilà.
Franchement, est-ce si dur, comme commentaire ?

mercredi, 23 novembre 2011

A l’est d’Aden…

Vivre vite, mourir jeune et laisser un beau cadavre.

Non, rien à voir avec James Dean ni Steinbeck et tout avec l’ouvrier de Chine, qui est justement très à l’est d’Aden.

On arrive en Chine à partir d’Aden en traversant un tas de pays réputés pour leur conception un peu moyenâgeuse des droits de l’homme.
Et où veut donc en venir votre le-goût-des-autres chéri avec toutes ces circonlocutions ?
Eh bien justement à cela : Quand vous partez d’Aden, capitale de la riante démocratie yéménite, en allant vers l’est vous traversez l’Iran, célèbre pour sa conception des droits de l’homme –et surtout de la femme-, puis l’Afghanistan, qui a gagné ses lettres de noblesse dans la défense des libertés individuelles grâce à l’action des taliban (oui, « taliban » est le pluriel de « taleb » et donc ne prend pas de « s »…), puis le Pakistan célèbre pour sa manière si particulière d’influer sur les décisions des législateurs à coups d’assassinats.
Vous arrivez enfin en Chine, cette grande usine capitalo-communiste qui a réussi à concilier le pire des deux systèmes.

Et quelle est la dernière remarque connue de Jin Liqun, patron de « China Investment Corp », un type qui fait passer Angela Merkel pour une jeanfoutre laxiste et notre excité pour un dangereux gauchiste ?
Qu’a donc émis comme énormité notre humaniste, phare de la Blanche Cathay ?
Ceci, si j’en crois le Parisien du 14 novembre, rapporté par le Canard Enchaîné.
Ça commence comme ça :  « Les troubles dans les pays européens viennent de l’accumulation  de problèmes dans une société en fin de course reposant sur des acquis sociaux dépassés,… des lois sociales obsolètes. Elles incitent à la paresse et à l’indolence plutôt qu’à travailler dur

Ces propos, venant d’un type qui justement, plutôt que travailler dur, vit grassement en laissant d’autres travailler dur pour lui, ne manquent pas de sel.
Je n’insisterai pas sur le fait qu’il semble convaincu que les lois « obsolètes » seraient avantageusement remplacées par des lois archaïques, conception néo-moderniste, sans doute...
Mais là où il se surpasse au point de nous faire confondre Margaret Thatcher et Mère Teresa, c’est quand il ajoute « Les Européens sont paresseux, certains partent à la retraite à 65 ans tandis que d’autres partent à 55 ans et vont se prélasser sur la plage. »
On dirait Nicolas Baverez dans sa célèbre tirade sur le temps libre qui pousse le pauvre à picoler et le riche à se cultiver.
Mieux encore, notre esclavagiste insiste « Les gens, ici, se demandent pourquoi on va investir chez vous l’argent qu’ils ont amassé en travaillant très dur pendant trente ans. C’est un vrai problème .»
Et c’est là qu’on se demande si le type n’a pas appris la rhétorique dans les séminaires de l’UMP ou de HEC.
Il en est rendu à essayer de nous faire croire que le Chinois exploité comme un esclave est si bien payé qu’il dispose des milliards de dollars que China Investment Corp veut investir en Europe.
On dirait le MEDEF nous expliquant qu’il gère nos sous.
Nous les avons certes gagnés, mais n'oublions pas que ce sont d’autres qui en profitent…
Même en Chine, où des fainéants vont jusqu'à se jeter par les fenêtres des usines pour éviter de bosser.

C'était ma minute à la mémoire de Victor Schoelcher...

samedi, 19 novembre 2011

Génétique de la gêne étique…

Notre Lolo national, Wauquiez pour l’état civil, Ministre de l’Enseignement supérieur de son état, ne recule devant aucune ineptie pour se faire remarquer.
Eh oui, au cas où vous y prêteriez attention, la « Droite Populaire » c’est surtout « la Droite Populiste ».
Il y a peu, notre Lolo s’était déjà signalé à l’attention des foules avec une sortie sur ces fainéants qui se bourrent de caviar à la louche avec les 460,09 € mensuels de la mirobolante allocation qu’est le « RSA socle ».
Toujours avec le sérieux de l’homme qui ne sait pas, grâce à la fortune familiale, que les mois ont une fin –il compte en échéances électorales-, il récidive en nous expliquant combien sont irresponsables ces gens qui ont le culot de s’arrêter de travailler sous le prétexte futile qu’ils sont malades.
S’il y en a un qui devrait être mis en arrêt avec prolongation de quatre semaines automatique jusqu’en mai 2012 pour névrose gravissime, c’est bien ce –j’allais écrire « ce monsieur », incurable optimiste que je suis- cet exemplaire improbable qui sort parfois des écoles de la République.
Il insiste depuis, régulièrement, pour que ces fainéants, grassement payés par le RSA socle, travaillent gratuitement trente heures par mois.
Tandis que, de mon côté, je me demande pourquoi le travail existe quand il est gratos et disparaît dès qu’il faut le rémunérer…

Moi qui ne suis jamais intervenu sur le sujet, je pense aux trop nombreux employés qui ont la malchance d’être touchés par un cancer par exemple.
Tous ces gens qui commencent par être des fraudeurs en arrêtant de travailler à cause de leur maladie.
Qui ont le culot d’être irresponsables en persistant pendant de courtes rémissions.
Qui ont heureusement l’élégance pour certains de lâcher la rampe avant d’être inscrits au Pôle Emploi comme le premier fainéant venu.
Du coup, ils échappent à l’étiquette « Assisté » que leur aurait valu à coup sûr l’inscription sur les listes du RSA, après une période de chômage qui les aurait amenés à l’ASS…

Selon cet inénarrable imbécile à qui « on » (béni soit son Nom, on n’est jamais trop prudent, des fois qu’il soit réélu…) eut l’imprudence de confier un poste dans le domaine de l’éducation, les gens dont je parle auraient été, ces salauds, non seulement des fraudeurs en s'arrêtant, puis des  irresponsables avec leur cancer et carrément des fainéants se complaisant dans l’assistanat en devenant chômeurs s’ils avaient eu la chance d’y survivre.

Il faut dire que, l’exemple venant d’en haut, les remarques de son chef, concernant la fraude à la protection sociale, qui s’est largement étendu sur ces « millions de voleurs  qui fraudent avec les arrêts maladie de complaisance » (depuis 1973, année où j’ai commencé à travailler, je n’ai jamais rencontré de médecin qui m’arrête une semaine pour me faire plaisir…) ont sûrement eu l’effet escompté sur ce ministricule.
On aura tous remarqué que les 150 millions d’€uros «d'arrêts abusifs», selon le dernier rapport sur la fraude aux prestations sociales, sont le fait de « millions de voleurs qui grugent à l’arrêt maladie » tandis que les entreprises qui fraudent en employant des gens au noir et en évitant de payer les cotisations dues à l'URSSAF au point d'économiser 12 à 18 milliards d'€uros en cotisations- sans parler de l'évasion fiscale- ne sont, elles, que « des tricheurs », c’est autrement véniel, convenez en…

Quand on est employé, pour un €uro on est un voleur et il faut le condamner sévèrement.
Quand  on est patron, pour cent €uros on est un tricheur, mais on se sort jamais le goudron et le plumes.

jeudi, 10 novembre 2011

Les marchands de vain…

Voilà, nous avons enfin recouvré notre connexion Internet.
Et vers qui se précipite illico votre gout-des-autres chéri ? Mmmh ?

Vers vous lectrices et lectrices chéries !
C'est exprès, j'ai peu de lecteurs, ce n'est pas qu'ils comptent moins mais je reste indéfectiblement lesbien. Que voulez-vous, mon goût me porte vers les femmes...

Hier soir donc, j'ai pu apprécier, en regardant ma demi-heure de télé quotidienne, ce que donnait la « nouvelle orthographe », en vigueur depuis 2008 auprès de nos chères (trop chères selon Chatel) têtes blondes.
La gymnastique sur la pertinence de l'accent circonflexe va encore valoir quelques baffes au dragueur gaffeur qui va tenter le poulet, écrit selon la loi, du célèbre « je rêvais d'une femme qui fût belle » pour amener dans ses draps la belle convoitée.

La suppression de l'accent fait juste prendre trente piges à la femme en question.
Lors de leur prochaine rencontre, pour peu que celle-ci ait quelque souvenir de l’imparfait du subjonctif, il risque bien de prendre une tarte qui va lui faire passer toutes les dents du même côté de la gueule...
Il y avait « l’accélération du mouvement historique », chère aux marxistes.
Il semblerait que,  grâce à l’action efficace des journalistes, on assiste à « l’accélération de l’évolution linguistique ».
Ces derniers, pressés par le temps et déshabillés qu’ils sont par la suppression des correcteurs, émaillent leurs papiers de fautes et de néologismes qui, repris ad nauseam par leurs confrères, finissent par entrer par effraction –comme la gauche à l’Assemblée selon Mr Baroin- dans le langage des media puis le langage courant.
Ça semble avoir un avantage : la notion de « manque de vocabulaire » a disparu au profit de celle de « création de néologismes »…

PS :
Chère Liwimy, ne me traite pas de « vieux machin rétrograde arcbouté sur des conceptions d’un autre âge», je sais que tu es une farouche partisane de la modernité mais je reste attaché à l’aptitude à la nuance de la langue et ne suis pas persuadé qu’esquinter le français le fasse évoluer plus vite.
Sinon, ce qui sera considéré comme le langage le plus « efficace » -et fera les délices de notre grand chef inculte- sera l’adoption prochaine, forcée et généralisée du langage SMS.
En fait, et l'expérience le montre tous les jours, la modification de la langue par voie réglementaire aboutit toujours au même résultat: Ceux qui ne faisaient pas de fautes se trouvent hors-la-loi et ceux qui en faisaient se contentent d'en faire d'autres...