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mercredi, 28 décembre 2011

La bigote rit… Si elle peut.

Ici, on a mis plus d’un siècle à sortir la religion du monde politique.
Malgré les efforts désespérés de notre droite pour la réintroduire, nous tenons bon.
Je viens de lire une histoire plus que triste qui me le rappelle aujourd’hui.

 

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Une petite Israélienne de huit ans est traumatisée par les insultes et les crachats qui pleuvent sur elle quand elle sort de l’école.
Il semblerait que Ben Gourion se soit fait avoir lors de la déclaration d’indépendance, quand il promulgua un état où la liberté de conscience, de philosophie et de religion seraient respectées.
Depuis, les « haredim » (les « angoissés de Dieu ») ont repris du poil de la bébête.
Leur démographie galopante et la forte abstention des laïcs leur assurent un poids croissant dans la société israélienne.
Cette gosse, donc, sort de l’école et est agressée verbalement par une bande de siphonnés qui la traitent de « dévergondée », et tels je les connais, assez peu regardants sur la force des mots, c’est bien pire, je les sens plus la traiter de « zona » que de « kala »…
Et je me souviens d’un après-midi de shabbat à Tel-Aviv qui m’a réconcilié avec la notion de laïcité bien comprise.

Au croisement de la rue Sheinkin  - mon nom en hébreu, eh oui, j’étais célèbre là-bas - et des rues Allenby et King Georges, un de ces « haredim », manteau noir, chemise blanche et « shtreimel », gesticulait devant son petit étal de tracts recommandant la piété totale à une ville considérée comme Sodome.
Il hurlait à s’éclater le gosier « Femme israélienne ! Couvre-toi ! Tu n’es qu’une putain ! ».
Il aurait dû faire plus attention et se rappeler le caractère ombrageux de l’ashkenaze laïque.
Surtout quand elle fait son service militaire et qu'elle est en rogne parce que ça ne s'est pas trop bien passé aujourd'hui.
Il se serait évité une mésaventure aussi douloureuse que vexante.
Je revois encore cette jeune femme, en uniforme, traversant la rue, lui disant « c’est moi que tu traites de putain ? » et, sans même attendre la réponse, lui « balancer une droite » qui l’étendit pour le compte au milieu de ses tracts sous les ricanements de la foule…

C’est ce qui commence à manquer le plus dans la plupart des pays où la religion revient par la fenêtre de là où on l’a sortie par la porte.
Il manque que des gens commencent à trouver insupportable la mise en tutelle de tous les actes de la vie par des cinglés qui ne veulent guère que nous mener à la baguette sous prétexte de « morale ».

« A bas la calotte ! » quelle qu’elle soit…

vendredi, 23 décembre 2011

Le mal dominant.

Tout fout le camp et on nous a bien eus !
Nous avons récemment eu des nouvelles d’une amie perdue de vue depuis quelques années.
Hasards de la vie me direz-vous, mais quel rapport avec ce « tout fout le camp » ?
Eh bien, comme vous et moi cette amie a des parents.
Les siens sont encore de ce monde et ne semblent pas pressés d’aller dans l’autre.
Et c’est là que je me demande si on ne nous aurait pas enfumés avec des carabistouilles.
Les parents de l’amie, « Fifine » et « Coin-coin » pour les intimes et les amis des intimes, ont entamé leur dixième décennie avec entrain.
« Pfiouuu… Ça c’est beau ! » diront certains.
J’agrée, croyez-moi.
Seulement voilà, il y a un petit caillou dans ma chaussure, « scrupulus » comme disaient les Romains…
On nous serine depuis des années des conseils censés allonger une vie qui semble de plus en plus difficile.
Conseils qui semblent surtout destinés à pourrir le peu d’intérêt d’une vie de plus en plus émaillée de privations. Privation de boulot, de revenus décents, de considération –de nos gouvernants comme de nos patrons et de nos banquiers- et du minimum d’agrément.
Et pourquoi « enfumés » disais-je ?
Eh bien parce que « Fifine » et « Coin-coin », ce couple qui a tenu quand même plus de six décennies, a en plus le culot de piétiner allègrement les fameux conseils.
Non seulement « Coin-coin » a clopé assez allègrement et n’a cessé que depuis quelques années mais si « Fifine » ne buvait qu’occasionnellement quelques verres jusqu’à la retraite de « Coin-coin », nous nous sommes laissé dire que tous deux agrémentaient désormais sans sourciller leur dîner d’une bouteille de vin.

Alors, comme ça, ces deux là, mangent bien, lèvent le coude, ont fumé pendant plus de cinquante ans et se paient le luxe de fêter leurs quatre-vingt-treize ans en compagnie de leurs enfants et petits-enfants !
Alors que ceux qui suivent tous les bons conseils de frugalité et de vertu, dispensés par ceux qui ne les suivent pas, meurent plus tôt, souvent dans de mauvaises condition et regardés comme des coupables par ceux chargés de les soigner.

Alors qu’il semblerait que le fait de n’être ni maltraités ni méprisés et de disposer non de richesse mais seulement de bien-être suffit à se sentir assez bien pour vivre bien et plus longtemps.

Voilà pourquoi je dis qu’on nous a bien eus !

mercredi, 21 décembre 2011

Le prince et la libraire

L’Indien -de l'Inde- est un humain foncièrement masochiste.
En effet, déjà la métempsychose est pleine de risques insoupçonnés.

A la lumière de ce que lis à l’ouverture de mon navigateur, c’est en plus une invitation à la malchance en série pour peu qu’on n’en ait mal saisi les implications philosophiques.
Imagine, lectrice chérie, ou lecteur qui passe par erreur, tu meurs, tu renais et paf ! Tu sors du ventre d’une folle perdue qui colle te vivant – Oui ! Tu as bien lu lectrice chérie, ou lecteur qui passe par erreur: Vivant !- dans le congélateur de la maison !
C’est pas une vie...

En ces périodes où la mode de la « frénésie mémorielle » saisit tout acteur de la vie publique, il est assez logique que la première mère venue, histoire de ne pas oublier sa progéniture, pour peu qu’elle soit peu cultivée, se pique de conservation de façon un peu brutale…

Bilan, si tu as la chance de renaître, il semblerait que le choix soit assez limité, un poil de pragmatisme conduit à penser qu’au mieux, à peine dégagé du placenta, tu finis dans un congélateur .
Au pire tu renais lapin... Mais à la saison de la chasse…
A ce  propos il me revient à l’esprit qu’un jour, dans la librairie d’Heure-Bleue, deux idiotes cherchaient des opuscules traitant de la réincarnation.
Sentant chez moi « l’esprit fort » une m’assure que « Si, si, c’est prouvé ! »
Assez dubitatif, je lui fais remarquer que « Certes, mais si j’écoute tous ces fans de la métempsychose, ils ont tous été rois, grands-prêtres ou autres dignitaires, pas un n’était paysan ou esclave.».
L’autre, « fondue au noir » comme disent les djeun's,  m’affirme que « Ce n’est  pas toujours drôle car moi-même je fus sorcière et finit sur le bûcher et je t’assure ça fait très mal ! ».

Et là, mon caractère d’emmerdeur taquin reprend le dessus.
Je ne peux me retenir de lui dire «Vous avez raison, d’ailleurs  je suis moi-même la vie antérieure d’un prince de l’an 3500. »
Cette nunuche ne put se retenir et me demanda, suppliante, « Et c’est comment ??? ».
« C’est bien » l’assurais-je…
Quand je vous dis…


dimanche, 18 décembre 2011

La chère disparue.

Vous avez appris, comme moi, que Cesaria Evora « nous a quittés », qu’elle « a disparu » -comme si on ne savait pas où elle était passée-  bref, est morte.

Je la regrette aussi, la chanteuse de « Saudade ».
Et je savais aussi nozélites « faux-cul » mais pas à ce point.
Parmi les choses qui m'étonnent le plus, il y a l'absence de reproches à peine déguisés de nos pères fouettards habituels, genre « elle ne l'a pas volé, parce qu’entre ce qu’elle picolait et ce qu'elle clopait... ».
Hier soir ils ruisselaient à qui mieux-mieux de larmes de crocodile sur « sa disparition ».
Ils semblaient avoir renoncé à leur discours habituel, de culpabilisateurs professionnels de tous les petits plaisirs de la vie.
Ceux qu'eux-mêmes s'accordent si libéralement et reprochent aux autres...

Il est vrai qu'elle est allée trouer une autre Sécu que la nôtre...

 

vendredi, 16 décembre 2011

Tristes troquets...

« On » a même décidé de me dégoûter de mon sport favori : l’étude de la population bistrotière.

J’allais volontiers au bistrot, j’aimais y lire tranquillement mon journal en buvant des express « serrés », de vrais bons cafés.
Et surtout, surtout, y écouter mes congénères refaire le monde, l’imagination des uns rendue débordante par le « p’tit’ côtes », celles des autres excitée par le fameux « tu rhabilles les gosses ? Ouais ! Un p’tit blanc sec ! ».
C’est fini tout ça…

A part un échappé de la maison de retraite voisine, désormais reclus pour cause de « fin de vie imminente », fin de vie un peu hâtée par un goût trop prononcé pour le rosé. Le truc qui, au lever, « arrache le gargoziau »…
Maintenant, il m’est quasiment impossible de me livrer à ma passion de l’ethnologie cafetière.
Les clients, dans l’ensemble, boivent leur café rapidement et s’en vont.
Le pilier de bistrot a quasiment disparu, à cause de l’impossibilité de tirer sur sa cigarette en nous faisant part de ses considérations sur la marche du monde.
Pire ! Le silence ne règne pas pour autant chez le mastroquet ! L’absence de client accoudé au comptoir l’ayant conduit à l’ennui, le mastroquet « moderne »
a un fond sonore et imagier permanent.
Il a cru bond de clouer un écran de télévision sur un des murs de l’établissement, histoire de n’avoir pas l’impression d’être en résidence surveillée…
Impossible donc d’y lire son journal tranquillement.

Les quelques rares cafés à moins d’une demi-heure de marche de chez moi sont dans ce cas.
Le pire étant ceux où des cohortes d’aspirants millionnaires se pressent soit au guichet, pour y claquer leur sous, soit devant l’écran qui affiche la chaîne « Equidia », histoire de vérifier qu’ils ont effectivement perdu leurs sous en misant sur une haridelle.

Exit donc, le-gout-des-autres, de son milieu d’étude…

PS: Finalement, ce n'est pas la peine d'aller au bistrot pour entendre des brèves de comptoir, je viens d'entendre François Baroin m'asséner « il ne faut pas croire, il y a eu une hausse du pouvoir d'achat mais elle est passée inaperçue à cause de la hausse des prix.».