Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 03 mars 2012

La cousine bête.

Il y a pire que « Les parents pauvres », il y a la cousine bête.
Les parents pauvres, ce n’est pas drôle tous les jours.
Surtout les jours où on doit aller à l’école en portant un tablier taillé dans la robe de Grande Sœur de l’année précédente alors que des « riches » avaient de belles blouses grises à peine usées les années précédentes par les trois frères précédents…
Surtout les jours de lycée où on doit aller « à la gym » avec des tennis à deux sous quand vos petits camarades de castagne de récré y vont en survêtement avec des baskets.

Mais le pire reste la visite dominicale du cousin qui a vendu à votre père sa Traction –une « 11 », pas une « 15 », faut pas pousser-.
Il avait la mauvaise habitude de venir avec une cousine persuadée que la dèche est une maladie infectieuse qui s’attrape en allant déjeuner chez des cousins peu argentés.

Immuablement, « les cousins » arrivaient vers midi et demie, le cousin embrassait tout le monde sans façon, jetait sa veste sur le lit en disant « Ça vient cet apéro, Gaby ? » tandis que la cousine, chapeautée come la reine d’Angleterre, pinçait les lèvres en un simulacre de baiser en tendant à peine la tête pour être sûre que sa bouche n’allait pas toucher de la joue de pauvre.
Le père Le-Gout sortait la bouteille de porto, celle qui devait absolument faire l’année.
Ma mère sortait « les beaux verres », versait une larme dans chaque, nous autres, les gamins avions droit à un verre des « bons Lithinés du Dr Gustin » , l’ersatz de limonade bien connu des années cinquante.

Je haïssais cette andouille de cousine qui tordait le nez en nous tendant un paquet de bonbons et collait un sourire aussi franc qu’un billet de trois francs sur une bouche faite plus pour mordre qu’embrasser.
Au fur et à mesure que les années passaient, malgré des efforts désespérés pour réparer des ans l’irréparable outrage, la minceur de son sourire et de sa peau parvenaient de moins en moins à masquer la méchanceté de cette garce.
« Vous devriez faire des économies, Bobette » disait cette imbécile, la bouche pincée.
Dire à quelqu’un qui compte sur les allocs pour nourrir quatre gosses à partir du huit et sur les acomptes pour finir la dernière semaine du mois de « faire des économies, Bobette » dénote une inconscience certaine.
Surtout connaissant ma mère. Si elle n’avait pas éprouvé une vive affection pour le cousin, il y a gros à prier que la cousine aurait été jetée dans l’escalier d’une taloche magistrale accompagnée d’un « je t’en ficherais, moi des économies Bobette ! » …

Commentaires

Merci à la cousine Bête grâce à qui nous avons eu un fort joli "papier"!

Écrit par : Anne | samedi, 03 mars 2012

Et la tante Germaine , baiser sec et menton poilu tu l'as eue?

Écrit par : mab | samedi, 03 mars 2012

Les " salauds" de pauvre , c'est bien connu , ça ne sait pas tenir un budget !

Écrit par : Brigitte | samedi, 03 mars 2012

Sourires...Eh oui, c'est ainsi !!! Mais ce ne fut pas nôtre cas, les frères à ma mère étaient là et bien là....quand mon père a eu son accident.

Bien sûr ce n'étaient pas des cousins...... Belle journée de dimanche. Amitiés de nous deux

Écrit par : patriarch | dimanche, 04 mars 2012

On en a tous une dans nos familles, c'est ça le pire ! Et ces gens là se reproduisent et votent à droite ! Donc nous sommes responsables ! On aurait du les pousser discrètement sous les roues d'une traction 15 quand il était encore temps ....

Écrit par : Moune | dimanche, 04 mars 2012

plus méchante que bête peut être ?

Écrit par : liliplume | dimanche, 04 mars 2012

je me réjouis du coup de ne pas avoir de cousine, pas plus que de budget mais bon ..........

Écrit par : maevina | lundi, 05 mars 2012

Vous possédiez une traction 11 ? pas tant que çà dans la dèche pour l' époque , enfin pour moi qui marchait en sabots ;-).....

Écrit par : Boutoucoat | lundi, 05 mars 2012

Je l'ai lu il n'y a pas longtemps, sinon je n'aurais pas compris ton titre... heureusement la tienne avait l'air moins pire !

Écrit par : dieudeschats | vendredi, 09 mars 2012

Les commentaires sont fermés.